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 Synonymie. Je n’en connais point qu’on puisse en  toute assurance  
 citer  à  cet  article.  Le  Kattlo  ( i)  des  Suédois  pourrait  bien  être  
 notre  espèce,  et. il  serait  possible  qu’elle  ait  été  /vue  et  tuée  en  
 Suède;  mais  il  est  certain que  l’espèce  n’y  est  pas .très-nombreuse,  
 puisqu’on  nè  voit  point  les  peaux  de  ce  Félis-  dans  les  cargaisons  
 que  le  commerce  reçoit  des  ports  de  la  Baltique.  La  fourrure  du  
 Loup-cervier exportée de Suède consiste en peaux de L y n x  ordinaire  
 et en peaux  de  L y n x  polaire.  Les descriptions fournies du L y n x  du  
 Canada  des  auteurs  n’ont  rien  de  bien  caractéristique ;  les  diagnoses  
 sont  vagues;  on  n’a  p.as  été  soigneux  à  déterminer,  d’une  
 manière  précise,  l’origine  des  individus,  et  le  nom  de  L y n x  du  
 Canada peut  avoir  été  donné à un sujet venant de Suède ,  ou fourni  
 par le  commerce avec  la Russie.  Le  L y n x  du  Canada,  figuré  par  
 Buffon ,  me semble,  d’apres  la planche en  noir,  un  individu,  âge  
 moyen,  de mon  Félis polaire.  Je  n’ai  pas  retrouvé  dans  les  galeries  
 du  Jardin  du R o i,  à  Paris,  le  sujet qui  a  servi  à cette  planche  
 des  oeuvres  de  Buffon,  ce  qui  me met  dans  l’impossibilité, de  
 décider  la  question.  Les  descriptions  laissent  matière  au  doute; on  
 n’a pas  eu  égard à  la  nature  du pelage,  à  la  couleur  du  feutre,  à la  
 forme  de  la  tête,  aux  proportions  relatives  d,e  la  queue;  enfin,  à  
 la  manière dont l’extrême pointe est terminée et colorée.  Les moyens  
 de  vérifier  les  différences,  où  de  constater,  l’identité,  n’existant  
 plus,  nous  restons  dans  le  doute  s’il  faut  réunir  le  L y n x  du Canada  
 des  auteurs  à  l’espèce  suivante  ou  bien  à  celle-ci.  J’opinerais  
 pour  la  réunion  avec  mon  Félis-  polaire ,  si  l’expérience  ne  m’avait  
 prouvé  trop  souvent  le peu  de .confiance  qu’il  faut  ajouter aux  
 indications  de  patrie  chez  les  auteurs-du  siècle  passé. 
 Il  serait  possible  que  Pontoppidan  indiquât  cette  espèce dans  le  
 Lymç  qu’il  décrit,  d’un  blanc gris ,  clair-semé de  taches foncées.  
 L’espèce,  suivant  Buffon.,  serait  répandue,  non-seulement  en Europe, 
   mais  dans  toutes  les  provinces  du  nord  de  l’Asie.  Ce  pouvait  
 être,  suivant  l’Histoire  générale  des  Voyages;  le  Félis  ap- 
 ( 0   Corpore  albido, macutis aigris. Lmn. , Faim..suce., Retz., Faim.  suec. ; pag.  18. 
 DE- MAMMALOGIE.  IOn 
 Pele.  Chulon  ou  Chelason,  en  Tartane.  Les  peaux  en  sont  fort  
 estimées,  et  quoiqu’elles soient  assez  communes,  dit  Buffon,  elles  
 se  vendent  également  cher  en  Norwége;  en  Russie  et  jusqu’à  la  
 Chine>  où l’on en fait  un grand usage pour des manchons et d’autres  
 fourrures. 
 Patrie.  Toutes  les  dépouilles  que  le  commerce  reçoit  viennent  
 des  marchés  de Moscou;  les  Russes  reçoivent  cette  pelleterie  des  
 provinces  asiatiques ;  je  n’en  ai  point  vu  dans  les  pacotilles  envoyées  
 de  Suède,.ni  dans  celles  faites  aux  États-Unis,. ou-que  le  
 commerce  d’Angleterre tire du Canada et de  la  baie  de Hudson.  On  
 voit a peine  une  centaine  de  cette  fourrure sur  plusieurs milliers  de  
 peaux  du  Félis polaire.  Les  peaux  sont  le  plus  souvent  écorchées  
 avec soin,  parfaitement  préparées,  le  plus  souvent intactes  et propres  
 a  etre  montées pour les  collections ;  le crâne manque  toujours,  
 et  il  est  rare  de  trouver  des  peaux  pourvues  de  mâchoires  ou  
 d’une partie  de  celles-ci. 
 Le  musee  dés Pays-Bas possède  trois  individus d’une beauté parfaite; 
   ils  ont  été  choisis dans  les sujets  d’âge  différent.  On  voit  un  
 individu adulte dans le musée  de Paris,  et  un  autre dans  le  cabinet  
 de  la  ville  de  Bruxelles. 
 FÉLIS  POLAIRE  (i).  F E L I S   B O R E A L I S .   - 
 Moins  grand que  le  précédent ;  taille moyenne,  entre  le  Renard  
 et le Loup ■ queue plus  courte que  la  tête;  obtuse  et  comme  tronquée  
 au bout ;  seulement  l’extrême  pointe  noire ; moustaches  labiales  
 noires  et  blanches ;  ces  dernières  à  base  noire ;  pinceaux  dés  
 oreilles longs; des  favoris  très-longs aux joues;  museau  très-obtus. 
 Pelage  serré,  mais  pas  aussi  long  que  dans  le  Félis  cervier;  
 jambeset plante dès pieds extraordinairement  garnies de poils ; four- 
 (i) Les  fourreurs.désignent  cette sorte  de pelleterie parle  nom de Loup  cervier du Canada  
 f  ou de Lynx  de  Suède.  Le prix courant des  peaux est de  3o  à  40  francs,  ou  de  5o au  
 maximum.