front est déprimé et creux ; les oreilles ont du poil ras sur la face
externe du lobe, mais la partie interne est nue. La robe des
mâles, même dans le premier âge, est d’un blanc parfait sur toutes
les parties5 les adultes ont une teinte plus jaunâtre, et les jeunes
sont d’un blanc de lait. Les parties nues du museau, la partie interne
des quatre extrémités, celles de la queue et des oreilles, sont
blanches, et livides ainsi que les ongles; l’iris des yeux est blanchâtre,
et la pupille linéaire noirâtre.
La femelle, dans tous les âges, est facile à distinguer du mâle :
une seule raie partant du front et se prolongeant sur la ligne
moyenne de la nuque et du dos, vient aboutir à quelque distance
de la croupe; la couleur des poils qui forment cette raie est toujours
plus foncée que le reste du pelage ; le lustre en est plus remarquable,
et sa teinte la plus ordinaire est le brun châtain; le reste
du pelage varie, dans les adultes, du brun fauve au brun noisette,
ou au gris brun plus ou moins mélangé de cendré; chez les jeunes,
on le trouve roux ou roussâtre, avec une légère nuance cendrée, quelquefois
argentine ou blanchâtre. Le menton, toutes les parties inférieures
du corps et la face interne des membres sont, dans tous les
âges, d’un blanc légèrement lavé de cendré clair; la région de la
ppche est roussâtre; la partie nue de la queue est jaunâtre dans
l’adulte et blanchâtre dans les jeunes.
La longueur totale des plus grands individus mâles est 2 pieds
10 pouces, rarement 3 pieds; la queue a i 4 ou i 5 pouces. Les
plus grandes femelles ont 2 pieds 6 pouces. J’ai vu des jeunes
mâles tout blancs, d’un pied seulement de longueur totale, et,des
jeunes femelles de i 5 pouces. Les embryons femelles sont déjà.reconnaissables
aux indices que fournit la raie unique.
Synonymie. A celle que l’on trouve à l’article Didelphis orienta-
lis des méthodes, il faut ajouter le P h a l a n g e r b la n c et le P h a l a n g e r
r o u x des catalogues des mammifères de M. Geoffroy, esp. 1 et 2,
ainsi que les citations rapportées dans le Nouv. Dict. d’hist. nat.,
vol. 25, p. 47L — Buffon, Quad., vol. i 3 , tab. 10. — C o e s c o e s .
Valent., p. 272 , tab. 3. — Voyez aussi Encyclop. mam., p. 266,
esp. 412, sous le nom de P h a l a n g is t a r u f a , et la figure du jeune,
pl- A , fig- a-
Patrie. Les îles de Banda et d’Amboine. On ne le trouve point à
Java.
Le musée des Pays-Bas possède une série d’individus de cette espèce
dans tous les âges ; il en possède aussi les squelettes. On voit
dans celui de Paris un mâle et une femelle d’âge moyen, et une
femelle très-jeune. Le squelette d’un jeune fait partie du cabinet
d’anatomie.
Je suis presque certain qu’on trouvera encore plus d’espèces inédites
de ce genre qu’il n’y en a de connues, dans les îles nombreuses
qui forment les archipels de la Sonde, des Moluques et des
Philippines. Sumatra, Bornéo et Célèbe, ces trois grandes îles de
ces parages, nourrissent assurément d’autres espèces sur lesquelles
nous n’avons encore que des renseignemens vagues obtenus des indigènes
et des résidens européens dans ces contrées; il est permis
d’espérer que bientôt les nombreux voyageurs naturalistes auxquels
le roi des Pays-Bas a confié la mission d’explorer, dans un
but scientifique, toutes ses possessions dans ces archipels très-étendus
, dérouleront l’immense tableau que cache encore l’état sauvage
de ces régions dont on soupçonne à peine les richesses variées en
productions naturelles.
M. Reinwardt a déjà répondu d’une manière distinguée aux intentions
vraiment glorieuses du monarque ; il a ouvert et tracé la
route à suivre dans une carrière aussi honorable pour les voyageurs
qu’utile à la patrie et aux sciences. M. Kuhl, dont les connaissances
seront long-temps regrettées de ceux qui ont pu les apprécier, a péri
victime de son zèle dans une première excursion; ses compagnons,
MM. Van Hasselt et Van Raelten, plus heureux que leur chef, ont
rassemblé, à Java, des collections immenses (1). Une nouvelle expé-
(1) E11 traçant ces lignes, j’étais pin de m’attendre à la nouvelle fâcheuse qui vient