
 
        
         
		viverrinus ;  le  seul  Dasyurus  penicillatus  ou  Didelphis  penicïl-  
 lafa  de  Shaw,  associé  mal  à  propos  avec  les  vrais Dasyures,  est  
 l’animal le  plus  voisin  des  Sarigues pour  l’arrangement  et la  forme  
 des  dents  :  c’est  en  quelque  sorte  le  représentant  de  ces  animaux  
 dans  les  contrées  de  l’Océanie;  il  a,  comme  les Sarigues,  deux  
 sortes de  dents incisives,  les dents intermédiaires  étant proéminentes  
 et  plus  fortes  que  les  incisives  latérales ;  mais  le  nombre  de  leurs  
 dents incisives  diffère.  Tous  les  autres  vrais  Dasyures  ,  et  même  
 notre  Thylacine  ou  Didelphis  cynocephala  de  Harris,  ont  une  
 même  sorte d’incisives,  toutes rangées en  ligne  demi-circulaire. Les  
 Sarigues et les Dasyures  sont,  ainsi  que  le juge M. F. Cuvier,  inséparables  
 par  leurs  molaires,  qui les  éloignent  un  peu  des Péra-  
 mèles et  de  notre Phascogale,  en  les  rapprochant des  carnassiers ;  
 car  c’est dans  ces  dents  surtout  qu’on  trouve  le  type  des  molaires  
 tuberculeuses de ces derniers. Mais les Sarigues diffèrent encore des  
 Dasyures par les pieds  de derrière ;  les  premiers  ont un  pouce  long  
 et  bien marqué,  les  doigts  sont  inégaux,  le  petit  doigt,  et  surtout  
 son  os du métatarse, est plus  court que les autres ; les Dasyures ont  
 les  quatre  doigts à  peu  près égaux,  et  le  pouce est  si court,  que  la  
 peau le  cache  presque  entièrement et ne le  laisse paraître que comme  
 un petit tubercule,  q 
 Le  genre  Didelphis  est composé  d’espèces  qui  diffèrent  considérablement  
 entre  elles par  la  grandeur;  elles  varient  depuis  la  taille  
 du  chat  domestique  jusqu’à  celle  du  loir  et  au-dessous.  Le  plus  
 grand  nombre  des  indications  placées  dans les catalogues méthodiques  
 ont été prises  sur de jeunes sujets,  ou  reposent  sur  des  individus  
 dégradés  faisant  partie  d’anciens  cabinets  d’histoire  naturelle ;  
 ce  qui  fait  que  l’histoire  de  ce  genre est  extrêmement embrouillée  
 dans tous les auteurs. Les descriptions  qui  font partie de ee mémoire  
 sont  les  résultats  de  recherches  assidues  et  souvent  renouvelées  sur  
 une multitude d’individus ;  elles sont toutes basées sur l’examen  des 
 risii;  3°.  le Dasyurus tafa des  catalogues de nomenclature,  que  je  n’ai  trouvé dans  aucun  
 des  cabinets  de  l’Europe.  La  troisième monographie  comprendra  le  genre Dasyurus,  avec  
 les genres qui en sont le démembrement. 
 animaux  parvenus  à  l’état  complet  du développement ;  les  dimensions  
 ont  été  prises sur  l’adulte ; une  quantité de dépouilles, de squelettes  
 et  de  sujets  tirés  de l’esprit-de-vin ont dû  être examinés  pour  
 constater  les  caractères qui doivent  servir  de premier  moyen  propre  
 à  distinguer  les  différentes  espèces.  Nous  connaissons  aujourd’hui  
 douze  Sarigues  bien déterminés par  la  vue  tant  de  leurs  dépouilles  
 que  du  squelette  entier,  ou  du  moins  du  crâne;  l’existence  d’une  
 treizième  est  probable, mais je  n’ai  pu  la voir  en  nature  :  c’est  le  
 Micouré à grosse queue de  l’Histoire naturelle  des  quadrupèdes du  
 Paraguay,  par d’Azara ,  vol.  i  ,„page 284,  sans doute le même  animal  
 que  le  Cayopollin des méthodes,  qui  ne doit  pas être confondu  
 avec  le  Cayopollin  de  M.  Cuvier,  le  même  que  le  Philander de  
 Schreber;  c a r ieMicouré a  grosse  queue  et  le Cayopollin  des  méthodistes  
 n’ont point de poche,  tandis  que  le  Philander de Schreber  
 et le  Cayopollin de M.  Cuvier ont une poche très-distincte. 
 Le  tableau des espèces  énumérées par MM. Geoffroy et Cuvier  (1)  
 est  indiqué  d’une man.  re  très-succincte.  Ces  savans  n’ont  pu  déterminer  
 que  huit  espèces,  dans  le  nombre  desquelles  on  trouve  
 l’animal  connu  sous  le  nom  d’Yapock,  la  Lutra  memina  de  Bod-  
 daert  ou petite Loutre de la Guiane de Buffon,  dont  Illiger a formé  
 son  genre  Cheironectes,  et  que  je  place  provisoirement  après  
 les  Sarigues  comme  type  d’un  genre  distinct, mais  sur  lequel  on  
 attend  des  renseignemens  plus  complets.  Je  n’ai  pas  examiné  les  
 dents  de  l’Yapock,  mais  les  savans  ci-dessus  nommés  n’auraient  
 point  classé cet  animal parmi les  Sarigues proprement dits,  si cette  
 réunion  n’avait  été précédée  de  recherches  faites  sur  le système dentaire  
 ;  nous  sommes  de  plus  autorisés  à  adopter  leurs  vues  sur  ce  
 point,  puisque  M.  F.  Cuvier  dit  positivement  que  les  espèces  de  
 Sar igues qu’il  a pu  observer,  et  dont les dents se rapportent à la description  
 qu’il  donne,  sont le  Crabier,  les  Yapock (2)  et le Marti cou. 
 (1)  On  trouve ce  dernier  recensement  des  espèces  de  Sarigues  dans  la  savante  discussion  
 sur le Sarigue  fossile,  tom.  3,  pag.  295 de la  nouv.  édit,  des  Recherches  sur  les  ossemens  
 fossiles de M.  G. Guvier ,  et dans l’Encyclopédie, article Mamtnalogie. 
 (2) Les  Yapock.  M.  F.  Cuvier  connaîtrait-il  plusieurs  espèces  de  ces  animaux?  Voyez, 
 T.  I.  4