
sente ce Cheiroptère comme type d’un genre distinct, qu il veut
e'tablir sur une série de deux, pages de phrases caractéristiques ;
celles-ci, à l’exception de la seule différence du doigt externe des
pieds postérieurs, se trouvent toutes applicables aux Molosses
(Dysopes). Mon savant ami ne s’est probablement plus rappelé ce
que je lui communiquai verbalement au sujet du formule dentaire
des Molosses, et certes il est très-facile d’adopter l’erreur,
lorsqu’on est réduit comme lui à ne pouvoir consulter qu’un nombre
très-borné d’objets, et que les moyens de comparaison et
d’étude manquent totalement.
Dans la description fournie par M. Horsfied, on trouve, sous
huit rubriques différentes, l’énumération, peut-etre un peu trop
minutieuse, des rapports entre ce Clieiromeles torquatus et les
Nyctinomes, qui ne sont dans le fait, comme nous l’avons prouvé
à l’article des généralités, que les jeunes des Molosses (Dysopes).
Après avoir discuté ces huit points de contact servant à prouver
l’identité générique du Cheiromeles et des soi-disant Nyctinomes
ou vrais Molosses , l’auteur s’arrête à la seule différence que lui
fournit la forme opposable du doigt externe aux pieds postérieurs ;
cette organisation est en effet, si j’ose m’exprimer ainsi, au maximum
de la perfection dans notre Molosse péclimanè ; mais on retrouve ce
caractère indiqué, quoique très-imparfaitement, dans plusieurs autres
espèces à doigt tantôt externe, tantôt interne plus ou moins libre.
Notre Molosse Rappel d’Égypte est muni d’un doigt externe libre,
mais point opposable ni pourvu d’un ongle large et déprimé, comme
dans le Molosse pédimane. Le Molosse véloce du Brésil a le doigt
externe plus fort que les autres, libre et articule latéralement. Le
Dysopes tennis a les doigts latéraux de chaque côté plus gros
que les trois autres du milieu, et ces doigts sont doués d’un mouvement
latéral plus libre que les trois du milieu. J’aurais été moins
surpris de trouver, dans l’ouvrage de l’auteur mentionne, une distinction
générique établie et basée sur la différence entre le nombre
des incisives dans son Cheiromeles et son Nyctinomus ; vu qu’en
effet, ce nombre est de jf chez le premier, et de ( chez son Nyctinomus
tenuis, type auquel M. Horsfield compare son Cheiromeles;
car il paraît que, nonobstant mes remarques, mon estimable ami
persiste à considérer son Nyctinomus tenuis, pourvu de quatre
incisives en bas, comme un animal au maximum du développement.
Les observations fournies dans cette Monographie, et les
ligures dont elle est accompagnée, serviront probablement à le faire
revenir sur cette erreur, qu’il est si facile d’adopter lorsqu’on est
réduit à des moyens très-bornés dans la comparaison des espèces et
peu nombreux dans le choix des individus aux périodes différens
de la vie.
M. Horsfield, dans ce même article du Cheiromeles torquatus,
a bien senti les rapports entre les genres qu’il paraît sanctionner
sans pouvoir Se rendre raison de leur affinité. Il établit toutefois
en principe l’existence des genres Cheiromeles sur le système dentaire
des incisives'A ÿ Molossus ÿ , Myopteris f , Dysopes j et
Nyctinomus Nous venons de voir que le genre Cheiromeles
établi sur l’examen d’un seul individu, probablement un adulte, est
l’un de nos Molosses ( Dysopes ) , organisé de la manière la plus
parfaite. Le genre Molossus repose sur l’examen des individus dans
l’état adulte. Voyez à ce sujet les généralités en tête de cette Monographie.
Le genre Myopteris ( i ) , proposé par M. Geoffroy, repose
sur une compilation de la description du Rat volant de Daubenton,
espèce douteuse qu’on n’a pas revue depuis, dont on ne connaît
pas même la patrie, et qui offre,' selon l’énumération donnée, le
même système dentaire de nos Molosses ( Dysopes ) , accompagné
de formes absolument identiques. Est-il dans l’intérêt de la science
d’établir des coupes nouvelles sur des indices aussi vagues ? Le genre
Dysopes d’Illiger est, dans le fait, identique avec celui Molossus de
M. Geoffroy : ce nom vicieux a été changé parllliger, et nous suivons
ce guide du purisme ; mais Illiger n’a jamais pensé à donner au
système dentaire de son genre Dysopes le nombre de j incisives, que
M. Horsfield attribue à ce groupe; le professeur berlinois, coin-
(i) M. Desmarest remarque que RaGnesque a aussi donné le nom de Myopteris, à un genre
de Cheiroptère ; mais il doute qu’il se rapporte à celui-ci,
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