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 différent,  et  lorsque  les  moyens  s’en  sont  présentés  sur  des  sujets  
 originaires  de  diverses  contrées  (1). 
 On  sent  que  cette  révision  des  travaux  de  mes  devanciers  a  dû  
 nécessairement  me  mettre  dans  la  fâcheuse  alternative  de  garder  le  
 silence  sur  des  observations  qui  me  paraissent  erronées ,  ou  de  les  relever  
 par la  critique. J’ai  préféré  encourir  les  désagrémens inséparables  
 d’une  telle  franchise,  et  j’espère  que  mes  collaborateurs  recevront  les  
 remarques  et  les  notes  critiques  répandues  en  assez  grand  nombre  
 dans  cet  ouvrage,  comme  ayant  été  dictées  dans l’intérêt de la  science;  
 mon  but  n’est point  de  porter  la  plus  légère  atteinte  à l’amour-propre  
 ni  au  mérite  personnel.  J’accepte  avec  reconnaissance  la  critique  bien  
 fondée;  elle  sert à notre  instruction,  et peut  contribuer efficacement  à  
 nous  guider  vers  une  connaissance  plus  parfaite  de  l’organisation  des  
 êtres,  vers  la  détermination  plus  rigoureuse  des  espèces. 
 On  peut  voir  dans  le  tableau  méthodique  placé  en  tête  de  cet  ouvrage  
 la  classification  systématique  que  j’ai  cru  devoir  adopter  pour  
 l’arrangement  des  mammifères  exposés  dans  les  galeries  du  musée  
 des Pays-Bas  :  ce  tableau  a  été basé  sur les méthodes les  plus parfaites,  
 et  d’après  le relevé  le  plus récent des espèces connues en  Europe,  dans  
 les  ménageries  ou  dans  les  cabinets  d’histoire  naturelle,  Buffon  avait  
 estimé  le  nombre  des  mammifères  existans  à  trois  cents  à  peu près.  
 M.  Desmarest,  dans  le  tableau  encyclopédique  de  1820  (2),  indique 
 -  (1) Un  Mammifère, un  Reptile,  un  Poisson,  dont  le  crâne,  ou  du  moins  les  dents  ,  
 n’ont point été  observés et  décrits,  me  paraissent  seulement  à moitié connus;  ils n’ont  aucune  
 valeur,  scientifiquement parlant,  lorsqu’à ce manque  d’observations-établies sur les caractères  
 ostéologiques, vient se joindre une ignorance absolue sur les moeurs et sur l'habitat. 
 (2) M.  Desmarest  nous  apprend  que  Brisson,  dans  son  système,  compte  deux  cent  
 soixante-quinze espèces  de  Mammifères ;  Erxlèbe  ,  trois  cent  quarante  quatre ;  Pennant,  
 quatre  cent douze;  Boddaert,  trois  cent  quarante-quatre ; Buffon,  trois  cent trente-trois  
 ( en  y comprenant  celles  qui  sont  décrites  dans les  supplémens et  les  cétacés  de  M.  Lace-  
 pède J ; Gmelin, quatre cent quarante,  et Vicq-d’Azûy trois cent soixante-treize. 
 huit  cent  cinquante  espèces  ,  desquelles  il  faut  déduire  provisoirement  
 , comme espèces douteuses (1 ) ou  reconnues formant double emploi,  
 pour  le  moins  cent  quatre-vingt,  plus  quarante-deux  espèces  fossiles,  
 restes  d’animaux  qui  ont  fait  partie  d’une  création  antérieure  à  celle  
 qui  existe.  Ces  déductions doivent  donc  porter  le  dernier  recensement,  
 fait  en l’année  1820,  à  six cent  trente  espèces.  Nous  croyons,  en  toute  
 confiante,  pouvoir  porter  le  nombre  des  mammifères  qui  nous  sont  
 connus  à  huit  cent  soixante  espèces  distinctes. 
 L’ouvrage  de  M.  Desmarest,  que  je  cite  partout,  offre  d’ailleurs  le  
 catalogue le  plus  complet  et  le  meilleur  traité  à  consulter.  Il  est  à  regretter  
 que  l’auteur n’ait  pas trouvé le moyen  d’établir  ses  descriptions  
 sur  la  nature  et sur l’examen d’un grand nombre de sujets ;  que la compilation  
 ait  dû  nécessairement  entrer  pour  beaucoup  dans ce  travail  
 encyclopédique, semé malheureusement de plusieurs indications qui forment  
 double emploi. 
 On peut offrir, comme un monument précieux, l’ouvrage de M.  F. Cuvier, 
   sur  les mammifères  observés  vivans  ;  c’est  le  plus  beau  travail  
 qui  existe  pour  cette  classe  du  règne  animal.  En  le  présentant  comme  
 modèle,  nous  invitons  les  naturalistes  à  suivre  scrupuleusement  la  
 marche  qui  y  est  tracée.  Il  est  plus  sûr  de  remettre  aux  soins  de  
 collaborateurs  à  portée  des  moyens  d’observation,  et  à  même  d’être  
 guidés  par  des  recherches  approfondies,  toutes  les  investigations  que  
 les  naturalistes  ne  pourront pas suivre  par  eux-mêmes ;  nous  les engageons  
 surtout  à  éloigner,  du  moins  pour  un  temps ,  toute  espèce  de  
 compilation;  occupation  stérile,  secours  illusoire,  qui distraient  delà  
 lecture  des  pages  sublimes  du  livre  de  la  nature,  et  qui  tend  à  porter  
 le  désordre  le  plus  complet  dans  l’étude  de  cette  science. 
 (1) L’auteur en signale cent quarante-cinq marquées d’un astérisque. 
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