cle de poils d’un brun clair entoure l’orbite des yeux, mais le
reste de la tête et le plus grand nombre des poils de la moustache
sont blancs. La fourrure est, de même que chez les Sarigues Azara
et cancrivore, de deux qualités; un feutre cotonneux et serré
couvre la peau; les poils proprement dits sont longs et durs, et
cachent le feutre. Le corps paraît former une seule masse avec
l’origine des membres et de la queue, vu que ces parties sont
cachées par les poils longs et très-touffus qui les couvrent. Le feutre
ou le poil laineux est long d’environ un pouce et demi, blanc depuis
la racine, mais brun foncé à la pointe ; les poils soyeux plus longs que
ce feutre ont jusqu’à trois pouces, et souvent davantage le long de
l’épine dorsale; ils sont d’un blanc parfait dans toute leur longueur;
leur extrémité, qui dépasse celle des poils laineux à pointe brune,
fait que la fourrure paraît blanche et que le brun s’aperçoit plus ou
moins ; ces longs poils garnissent aussi la base de la queue dont la
plus grande étendue est couverte d’un poil très-ras, de couleur
blanche, qui couvre mal les petites écailles blanchâtres, dont toute
cette partie de la queue est pourvue ; les quatre extrémités sont d’un
brun marron, mais la fine pointe des poils est souvent blanche;
l’oreille est grande, noire depuis sa base, et jaunâtre à la pointe; l’oeil
est entouré d’un cercle brun ou marron clair; la pointe du nez est
couleur de chair jaunâtre, et les moustaches sont composées de
poils blancs et de poils d’un roux foncé.
Longueur totale, de 20 à 21 pouces, dont la queue porte 8 pouces ;
distance du bord antérieur des yeux à la pointe du nez, 1 pouce
6 lignes ; longueur des pieds postérieurs depuis le talon jusqu’à l’origine
de la phalange onguéale du doigt le plus long, 1 pouce
6 lignes, mesures prises sur un mâle adulte.
J’ai mesuré uné’ femelle plus petite, quoique paraissant adulte par
les dents; elle porte en longueur totale 17 pouces, dont la queue
mesure 7 pouces 6 lignes; distance du bord antérieur des yeux à la
pointe du nez, 1 pouce 4 lignes.
Les jeunes sont plus blancs que les adultes ; ces derniers sont
aussi moins abondamment couverts de poils laineux que les jeunes :
en général, tous les jeunes animaux ont une fourrure plus épaisse
que les adultes. ,
Synonymie. C’est, ainsi que M. Cuvier le remarque très-exactement,
Y Opossum des Anglo-Américains, ou le véritable D id e l p h is
v ir g in ia n a de Pennant, vol. 2 , p. 1 8 , accompagné d’une mauvaise
figure, t. 63.— S a r ig u e a o r e il l e s b ic o l o r e s , C u y . , R ég. anim.,
vol. 1 , p. 1 7 2 . — S a r ig u e d e s I l l in o i s et S a r ig u e a l o n g s p o il s ,
Buff., Quad. supp., vol. 7 , pl. 33 et 34- —■ D id e l b h e m a n i c o u ,
Geoff., Catalog. du Musée, pag. i 4o, sp. 2 . — Ëncyclop. marri-
mal., pag. 255, esp. 38g. C’est encore la seule planche de Schreber
i 45 * sous le nom de Didelphis marsupialis : 1a planche, même numéro
mais sans le signe * , est une mauvaise figure du Sarigue
crabier, calquée sur celle de Seba. — Une figure très-exacte du mâle
et de la femelle se trouve dans les mammifères publiés par
MM. Geoffroy et Cuvier, sous le nom d’OpossuM. — . V ir g in ia n
O p o s s u m , Shaw., Gen. zool., vol. 1 , part. 2 , pag. 473, avec une
figure.
Remarque. M. Cuvier a le premier distingué cette espèce du
crabier (Didelp. cancrivora et marsupialis). Ce savant ne parle
point du Micàuré premier de d’Azara, qui forme une espèce distincte,
ainsi que d’Azara l’avoue dans le premier volume, page 284,
de son Voyage ; il y relève l’erreur commise dans la description des
quadrupèdes du Paraguay, où il confondait les deux espèces. Dans
le nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, il est dit queM. Cuvier
reunit ces deux espèces, et cette erreur se trouve, en effet, commise
dans le dictionnaire, à l’article Didelphe a oreilles bicolores. Une
partie de la description étant prise d’après le Didelphis virginiana ,
ou Sarigue du nord de l’Amérique, et une autre partie d’après les
dépouillés du Sarigue de l’Amérique méridionale; plusieurs individus
de cette dernière espèce, sont déposés dans les galeries du musée
de Paris. Les descriptions publiées dans ce mémoire serviront de
moyen pour distinguer ces trois espèces de Sarigues.