est pointue, en fuseau ; le chanfrein et le front sont d’une venue et
forment une ligne à peu près diagonale ; la crête est forte et elevee,
mais point double comme dans les Phalangers ; leur bouche est
très-fendue ; ils ont un muffle proéminent et divise par un sillon
profond. Les clavicules sont fortes et complètes; les pieds assez
longs, totalement plantigrades. On compte cinq doigts partout;
ceux des pieds de devant sont divisés et armés d’ongles crochus, mais
courts; les pieds postérieurs ont un pouce écarte, opposable, gros et
sans ongle ; les ongles des quatre autres doigts, ont la même forme
que ceux des pieds antérieurs. La queue est ronde, fortement prehen-
sible, nue et écailleuse dans toute son étendue, excepté a sa base, qui
est poilue. Les osselets marsupiaux existent dans toutes les especes, et
les deux sexes en sont pourvus. La première section comprend celles
dont les femelles ont une ample poche renfermant les mamelles ;
les petits y sont reçus, on ne sait trop comment, au moment de leur
naissance; ils y'restent pendant quelque temps, et cette poche est
long-temps leur refuge lorsque le danger les menace. La seconde
section se compose des espèces qui manquent de poche, remplacée
par une duplicature de la peau qui n’est d’aucun usage ; lqs petits
restent suspendus aux mamelles ; lorsqu’ils sont plus forts, mais
point encore assez vigoureux pour se passer des soins maternels,
c’est sur le dos que la mère les reçoit, et c’est a 1 aide de sa queue,
autour de laquelle la queue des petits vient s’entortiller, que la petite
famille échappe aux dangers qui la menacent. Leur langue est
hérissée ; les oreilles sont grandes et nues ; leur estomac est simple et
ment parfait, quoique à peu près de la taille des vieux. Cette disproportion est produite par
l’accroissement lent et progressif des molaires. On compte seulement deux fausses molaires
dans les jeunes, avec trois à quatre molaires hérissées de pointes. Cet état des fausses molaires
reste le même jusqu’à l’entier développement de l’animal, et ce n’est qu à 1 epoque où la
dernière arrière—molaire paraît, que la troisième molaire anterieure prend cette forme comprimée
et pointue qui caractérise ces sortes de dents , désignées sous le nom de fausses molaires.
L’accroissement progressif des dents dans la mâchoire supérieure différé de celui qui a
lieu dans la mâchoire inférieure; on voit le plus souvent quatre molaires de chaque côte dans
la mâchoire supérieure, lorsqu’il en existe déjà cinq, et même jusqu’au nombre de six, dans
la mâchoire inférieure.
petit ; leur cæcum médiocre, et non boursoufflé comme celui des
Marsupiaux herbivores tels que les Kanguros.
Ce sont des animaux fétides et nocturnes dont la marche est lente ;
ils se tiennent cachés pendant le jour dans les buissons épais ou sur
les branches des arbres où ils nichent ; ils vont pourvoir de nuit à
leurs besoins ; leur régime est omnivore : la nourriture qu’ils préfèrent
est la chair et le sang des victimes ; ils poursuivent les oiseaux,
les petits mammifères, les reptiles et les insectes, mais ne dédaignent
point les fruits. Ils sucent le sang comme les fouines, et font
dans les basses-cours les mêmes dégâts que ces animaux, en étranglant
les poules et autres oiseaux domestiques. L ’odeur fétide qu’ils
exhalent est produite par la sécrétion du fluide de leurs glandes
anales.
Toutes les espèces de ce genre appartiennent au continent de
l’Amérique; elles sont beaucoup plus nombreuses dans les parties
méridionales. Ce sont, sous certains rapports, dans le Nouveau-
Monde, les représentans des Phalangers qui habitent l’Inde et
l’Océanie, et c’est faute d’observations exactes que plusieurs espèces
de l’ancien continent ont été classées dans le même genre que celles
du Nouveau-Monde. La forme, le nombre et l’arrangement des dents
diffèrent ; leur régime n’est pas non plus, à tout prendre, le même,
quoique les moeurs, les habitudes et plusieurs rapports dans les formes
soient semblables. Les Phalangers de l’Inde sont plus frugivores
que carnivores, tandis que Le goût de prédilection pour la chair et
pour le sang est plus prononcé dans les Didelph.es du Nouveau-
Monde.
Les Sarigues se rapprochent, il est vrai, des Pérameles par
leurs dents plus que ne le font les vrais Dasyures ( i) , tels que ceux
indiqués sous les noms de Dasjurus ursinus, macrourus, Maugei et
Rous sommes fondes, par des observations récentes, à distraire du genre Dasvnre tel
qu il a été établi par MM. Geoffroy de Saint-Hilaire et Cuvier, et adopté par tous les compilateurs,
1 . le Dasjruruspenicillalus qui formera , avec le Daspurus pùnimus , un genre sous
lé nom Phascogale ; n°. le Didelphis cjnocephala de Harris, classé mal à propos avec les
Dasyures , qui formera un genre dans lequel cet animal portera le noni-dè Thylacituis Htu—