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 Chamisso ,  tandis  que  vers  le  même  temps,  MM.  Pander  et  
 Eversman  '  (2)  exploitaient  la  Bucharie,  et  M.  Wrangel  les  parties  
 inconnues de  la Sibérie. 
 L’Autriche  et  la  Bavière  ont  uni  leurs  efforts  pour  avoir  leur  part  
 dans  ce  précieux  genre  de  conquêtes ;  MM. Mikan,  Natterer  et  Pohl,  
 commissaires  du  musée  impérial, MM.  de  Spix  et  Martius,  Bavarois,  
 ont  été  accrédités  près  du nouveau  souverain  du  Brésil,  et  les  zones  
 encore  vierges  de  ce  vaste  pays  sont  devenues  tributaires  de  leurs  
 scientifiques investigations. M. Sieber a en  outre exploré  une  partie  des  
 côtes de  la  Nouvelle-Hollande.  L’infatigable  Natterer  continue  dans  les  
 parties  les  moins  connues  de  l’Amérique  méridionale  ses  recherches  
 fructueuses. 
 La  Prusse  n’est  point  demeurée  étrangère  à  ce  grand  mouvément.  
 M.  Harmsen  a  dirigé  un  voyage  autour  du  monde. MM.  Sello  et Frcy-  
 reis  ont  été envoyés  pour  explorer Iê Brésil ; M. Olfers  a fait  un  voyage  
 au  cap  de  Bonne-Espérance ;  le  doeteur  Hemprich  trouva  Son  tombeau  
 à Dongola en Nubie ; le docteur Ehremberg, plus heureux  que son  
 infortuné  compagnon  de  voyage,  revit  sa  patrie,  et  l’a  enrichie  dés  
 fruits  de  leur  dévouement  généreux. 
 Le  commerce,  mû  par  un  aussi  puissant  levier  de  la  civilisation,  a  
 pris  part  à  l’élan  qui  a  transporté  au  delà  des  mers  des  savans  de  
 toutes  les  classes. On  a vu MM. Ruppel  et Hey  obtenir  des  principaux  
 uégocians  de  la  ville  de  Francfort  de  puissans  secours  pour  aller  
 explorer  les  contrées  classiques  de  l’Égypte  et  de  l’Arabie.  Ces  inté-  
 ressans  voyageurs  parcourent  encore  en  ce  moment  les  bords  de  la  
 mer  Rouge  (3).  M.  Dussumier,  armateur  de  Bordeaux,  se  plaît  dans  
 ses  loisirs  à  être  utile  aux  sciences;  il  ne  manque  point,  au  retour 
 fl)  La relation  de  ce voyage  a  été publiée  à Weimar. 
 (2) M.  Le professeur Lichtenstein, de Berlin,  a rédigé la partie toologique  de ce  voyage. 
 (3)  Les  deux premières  livraisons  de  l’Atlas  du  voyage  de  M.  Ruppel  viennent  d’être 
 de  ses  voyages,  de  déposer  dans  les  musées de  Paris  et des  Pays-Bas  
 les objets  d’histoire naturelle  qu’il  peut  se procurer dans  ses expéditions  
 nautiques.  ■ 
 Enfin  le  prince  Maximilien  de  Neuwied,  dédaignant  l’aisance  et  les  
 plaisirs  pour  se  livrer  aux  charmes  de  l’étude  et  de  l’observation,  a  
 parcouru  en  naturaliste plusieurs  provinces  du  Brésil.  Le  prince Paul-  
 Guillaume de Wurtemberg,-abandonnant sans regret le  faste  des  cours,  
 a  exploré les parties  centrales de  l’Amérique du  nord. 
 Au  sein  de  cet  élan  général,  le  royaume  des  Pays-Bas,  qui  a  tant  
 concouru  à  faciliter dés  recherches  en  objets  d’histoire naturelle ,  se  vit  
 trompé  dans  son  attente,  et  frustré  d’en  recueillir  les  fruits,  par  la  
 perte  des jeunes  savans,  victimes  de  leur  dévouement,  et  par  celle  des  
 trésors  scientifique ~quë  1rs  fLj fs  cngîoutfre«-fc— 
 Au  nombre  des  nations  qui  semblent  à  l’envi  vouloir  ériger  d’utiles  
 monumens  aux  sciences,  ne  figure  point  encore  le  royaume  des  
 Pays-Bas;  ce  n’est  pas  qu’il  manque  de  matériaux,  aucun  autre  ne  
 fit  davantage  pour  en  recueillir;  aucun  autre,  malgré  les  rigueurs  
 du sort  (1),  ne pourrait peut-être  montrer plus  de  richesses;  témoin  le  
 musée  roySl  des  Pays-Bas,  et  les Immenses  collections  qu’il  renferme;  
 mais  l’extrême  modestie,  qui  toujours  fut  l'apanage  des  peuples  ner-  
 landais,  même  aux  époques  où  leurs  flottes  étendaient  sur  toutes  
 les  mers  une  domination  respectée,  les a  constamment  portés  à jouir  
 dans  le  silence  du  fruit  de  leurs  importans  travaux,  du  résultat  de  
 leurs  généreux  efforts.  Cette  modestie  que  l’on peut  considérer comme  
 une  vertu  chez  les  particuliers,  ne  doit  pas  être  celle  d’un  gouverpub  
 liées  par  les  soins  de  la  société  Senkenbergienne  de  Francfort,  et  du  produit  des  
 offrandes  patriotiques  des habitans  de  cette  ville. 
 (1)  La  plupart  dés  envois  faits  depuis  huit  ans,) ont  été  engloutis par la  tempête j malgré  
 ces pertes  énormes,  le  musée  royal  des  Pays-Bas  offre  à  l’oeil  étonné  des  trésors  que l’on  
 serait loin  de  soupçonner  d’avoir  pu  y être  rassemblés  pendant  le  court  espace  qui  s’est  
 écoulé  depuis sa  création  en  1320.