core un plus grand intérêt) en ce qu’il fait voir et sert a constater
de plus en plus les rapports entre les animaux vivans dans les
deux continens. Quelques genres offrent seulement) il est vrai,
des rapports entre les espèces séparées par des océans immenses -,
les uns sont en quelque sorte les représentans des autres ; mais
le plus grand nombre des genres se retrouve sans démarcation
assignable chez les espèces dans l’un comme dans l’autre continent.
Nous tâcherons de prouver cette identité dans plusieurs mono-
graphies de genres de mammifères qui sont destinées à être publiées
dans cet ouvrage. Dans l’ordre des Chéiroptères nous pouvons signaler
les genres Molosse (Dvsopes), Taphien (Taphosous), Vesper-
tilion ( Yespertilio) et N y clivée (Nycticeius) , comme étant composés
d’espèces parfaitement analogues les unes avec les autres
dans les deux continens.
Brisson a établi le genre Ptetopus, mais il serait difficile.^ de
désigner au juste les espèces sur lesquelles ce naturaliste a hase ce
groupe; on peut conjecturer que c’est sur des individus de la
Roussette vulgaire ou de la Roussette rougette ; c’est encore à ces
deux espèces) probablement aussi la Roussette édule, quon doit
rapporter le Fespertilio vampyrns. Clusius, Edwards , Buffon et
même Brisson, n’ont connu que les deux premières espèces, et
Séba paraît avoir vu un jeune de la Roussette édule. La connaissance
plus précise du genre Pteropus, et l’établissement d’une série
d’espèces prennent date des nombreux travaux du professeur Geoffroy
et de ses savantes recherches sur le système dentaire de tous les
genres de l’ordre des Chéiroptères; elles sont basées, ainsi que
M. Geoffroy nous l’apprend, sur les dernières recherches des naturalistes
en Égypte, au Bengale, à Timor et à Java. Le nombre
des espèces , dans le genre Pteropus-, a encore été augmenté par
les acquisitions faites dans un voyage en Angleterre, où j’en ai
trouvé plusieurs qui sont inédites.
M. Geoffroy, dans son beau travail sur le genre Pteropus,
compte onze espèces dont il faut déduire deux ; notamment 1 E d -
wardsii, qui est identique avec YEdulis et le Pallialus , qui est un
jeune de Ceplialoles Peronii; restent conséquemment neuf espèces
bien déterminées, dont j ’ai pu vérifier l’existence sur les exemplaires
qui on t servi aux savantes recherches de M. Geoffroy, et sur ceux examinés
par moi dans les autres musées. Quatre espèces de Roussettes
inscrites dans le travail encyclopédique de M. Desmarest, sont purement
nominales et dedoubleemploi, telles que le Kalou etl’Edwardsii
qu’il faut rapporter à Y E d u le ; il copie aussi l’erreur commise par
M. Geoffroy à l’égard de la Roussette mantelée ( Pteropus pal-
liatus), et sanctionne le double emploi fait par M. Horsfield de
son Pteropus rostratus , espèce identique avec le Pteropus minimus
de M. Geoffroy. Le catalogue du genre, tel qu’il est présenté dans
cette Monographie, porte le nombre des espèces bien déterminées,
à dix-sept.
Les espèces de ce genre paraissent être circonscrites dans les
contrées de l’ancien continent : l’Asie méridionale et les vastes
Archipels en nourrissent bien plus que l’Afrique et ses îles ; le
genre n’a point de représentant en Europe, et l’Amérique en serait
aussi dépourvue ; toutefois il ne me paraît pas certain que cette partie
du globe ne nourrit point de Roussettes ; ces grandes chauves-souris
qui, selon M. Swainson, dévorent les fruits et dévastent les vergers
dans les environs de Farmanbuc, et celles qu’on dit avoir été vues
au Chili et au Pérou, paraissent appartenir à ce genre. Les découvertes
qui vont être faites dans ces contrées peu visitées par les
naturalistes , nous mettront sûrement à même de juger cette question
, à laquelle je ne puis répondre par l’évidence des preuves.
Nous bornons nos remarques au rapprochement qu’on peut établir
entre les Phyllostomes du nouveau monde et les Roussettes de l’an-
cien continent, et les rapports qui semblent exister entre les Glos-
sophages, groupe voisin des Phyllostomes, avec la petite Roussette
kiodote, peut-être destinée par la suite à former le type d’un
groupe, mais dont je forme provisoirement une section dans le
genre Pteropus.