
 
        
         
		Chéiroptères  vivans,  qu’avec une  grande  défiance  en mes  lumières ;  
 il me sied peut-être  mal  de m’ériger en arbitre  dans  une  discussion  
 agitée  par mes maîtres ! 
 Les  matières  pour  et  contre  l’opinion,  émises  d’une  part  par  
 M.  Scemmering,  en  faveur  d’une  grande  analogie  entre  les  restes  
 d’ossemens  fossiles  de  ces  Ornithocéphales ,  et  l’ostéologie  de  nos  
 Chéiroptères  vivans ,  et  l’opinion  de  M.  Cuvier  sur  leur  identité  
 avec  les  Sauriens  vivans,  ont  été  traitées  de  la  manière  la  plus  
 minutieuse,  par  le  premier  dans  les  annales  portant  pour  titre,  
 Denkschriften  der  Munchener  Æ a d em ie ,  et  par  le  second  dans  
 les  Recherches sur  les  ossemens fossiles,  nouvelle  édit,,  vol.  5 ,  
 part,  a ;  des  figures  très-exactes  accompagnent  ces Mémoires  ;  on  
 trouve  ces portraits  réunis, pl.  a3  de ce  5V volume.  M.  Oken, dont  
 l’opinion  sert  d’auxiliaire à  la manière  de  voir  de  M.  Cuvier,  en  
 a  parlé  dans  Ylsis  de  1819,  vol.  1 ,   pag.  1788",  et  dans  1 article  
 additionnel  de  la même  annee. 
 Je me  serais  peut-être  dispensé  d’agiter  de nouveau la  question,  
 relativement  à  ces  restes  fossiles,  et j’aurais p u ,  en me  conformant  
 entièrement  aux  vues  lumineuses  énoncées  dans  l’ouvrage  de  
 M.  Cuvier, me  borner  à  garder  le  silencé  sur  l’opinion  démon  
 respectable  ami  de  Scemmering,  si  celui-ci  n’eût  pas  entamé  
 de  nouveau  la question,  en produisant,  depuis  l’explication victorieuse  
 de M.  Cuvier,  un  nouveau  portrait  de  l’Ornithocephalus  
 hrevirostris,  rétabli  igg  et  figuré  sous  la  forme  d’un  Cheiroptère  
 anomal.  Voyez Denkschriften  der Munchener Akad.  ,  band.  6. 
 On  ne  peut  disconvenir  des  grands  rapports  entre  cette  -figure  
 du  squelette  rétabli  ( j’aurais  presque  dit  défiguré),  et le  squelette  
 d’une  Roussette  :  elle  montre  de  grandes  omoplates  complétés,  
 de  fortes  clavicules,  un  sternum  de  Cheiroptère,  des  cotes analogues  
 ;  même  le  cartilage  xiphoïde  n’a  pas  été  omis  ;  le  bassin  est  
 celui  d’un  Cheiroptère,  et,  pour  rendre  l’illusion  complété,  1 idéal  
 de  la  forme  du  système  cutané  a  été  indique ;  il  est  vrai  que  ces 
 (1)  Voyéz le squelette de  cet animal tel que la pierre en conserve  les restes,  pl.  u3 ,  fig-  7,  
 des Recherches sur lesossemens fossiles,  précité,  tom.  5,  a*,  part. 
 membranes du vol  ainsi  rétablies  manqueraient des  soutiens et  des  
 attaches  qu’elles  trouvent  dans  la  forme  allongée  des  deux  derniers  
 doigts dont les Chéiroptères  vivans sont  pourvus ,  et que  l’aile  
 ainsi  conformée  ne pourrait  frapper  l’air par  le  manque de soutiens  
 dans  les membranes. 
 Je  n’agiterai  aucun  point de  comparaison  discuté par M. Cuvier  
 à  l’appui  de  son  opinion ;  il  serait  difficile  d’ajouter  des  preuves  
 plus  convaincantes.  Nous  ne discuterons  ici  que  les  rapports  entre  
 l’animal, tel que  la  pierre  en  conserve les restes,  et  la  figure  de  son  
 squelette  rétabli.  N’ayant  pas  été  à  même  de  voir  en  nature  la  
 pierre qui porte  ces  restes  fossiles,  je  ne puis  juger  que  d’après  les  
 figures  qui en ont  été données,  et que je  viens  de  signaler-. 
 Il  est  en  premier lieu  impossible  de  trouver  dans  là  figure originale  
 telle  que la pl.  23,  fig.  7  des  Ossemens fossiles  en  fait  voir  le  
 portrait,  aucun  vestige  d’omoplate,  produit  dans  le  squelette  rétabli; 
   cet  os  à  grande  surface  plane  existerait  dans  la  pierre  s’il  eût  
 fait partie  de  la  charpente  osseuse  de  l’animal  pétrifié ;  M.  Oken  
 croit  voir  l’omoplate dans cet os  long A ,  indiqué dans  la  figure  des  
 Ossemens fossiles,  mais  qui manque  totalement  dans  celle  publiée  
 par M.  Scemmering.  Supposons  avec  M.  Oken  que  cet  os  long  
 puisse  être  l’omoplate,  il  est dès lors  certain  que  ce ne peut  être l’omoplate  
 d’un  Cheiroptère ;  et au  cas  que  cet  os  long  articulé  au  
 sternum  soit en effet  un  omoplate,  où  sont  les  clavicules  arquées  
 données dans le squelette rétabli ? 
 Le bassin  formé  de  l’os des îles  A , de l’ischion B ,  et  du pubis C,.  
 est un vrai bassin  de  Saurien. Dans  le  squelette  rétabli  c’est un  bassin  
 de Cheiroptère. 
 Je  n’ai  pu  trouver  que  cinq  vertèbres  cervicales;  le  squelette  
 rétabli  en  marque  sept ;  la  pétrification  très-intacte  dans  toute  l’étendue  
 de  la  colonne  vertébrale  et  en  position  naturelle  partout,  
 ne  fait point préjuger  de lacune. 
 Les  côtes minces  faiblement  arquées,  filiformes  et  surtout  très-  
 fines  e* déliées vers  les-  extrémités ,  sont  de  vraies  côtes de Dragon  
 ( Draco )  ;  avec  cette  différence  que  le  Dragon  type  a  cinq  côtes.