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 ,  dont l’une sert d’indication du mâle,  et  l’autre de la  femelle.  
 Valentin,  dans l’histoire naturelle de l’Inde,  est,  je crois, le premier  
 auteur  qui  ait  fait  mention  de  ces  animaux.  Seba  n’a  fait  qu’embrouiller  
 leur  histoire en les  confondant  avec  les Sarigues  d’Amérique, 
   genre d’animaux à bourse,  purement  américain,  qui n’ont  rien  
 d’analogue  avec  les  Phalangers  que  la poche marsupiale,  le  caractère  
 du  pouce  opposable  aux pieds  de derrière, et  la  force préhensile  
 dans  la  queue,  qui  leur  sert  à  tous  de  cinquième  point  d’appui.  
 Buffon  avait  déjà prouvé  l’existence  des Sarigues,  comme  animaux  
 américains, et celle des Phalangers,  comme marsupiaux propres aux  
 îles  du  grand  archipel  des Indes,  et  les  travaux  de MM.  Geoffroy-  
 Saint-Hilaire  et  Cuvier  ont mis  cette  vérité  au  grand  jour.  Quoique  
 toutes  les  descriptions  reposent  jusqu’à  présent  sur  des  sujets  
 pris  dans  un  âge  peu  avancé,  et  que  plusieurs  espèces  n’aient  été  
 constatées  que  sur des  individus  extraits  des  liqueurs  fortes,  on doit  
 convenir que l’histoire de ces animaux  est  basée  sur des  données certaines  
 ,  émises  par les  savans  distingués que  je  viens  de  citer,  et que  
 pour  la  rendre  plus  complète  et la mettre  au  niveau  des  succès  obtenus  
 par  les  découvertes  récentes,  il  ne  reste  qu’à  ajouter  à  leur  
 histoire les descriptions  prises  sur  des  sujets  adultes,  auxquels viendra  
 se jpindre  l’exposé  des  caractères  ostéologiques.  Le  voyage  du  
 professeur  Reinwardt  aux  Moluques nous donne  la  faculté de compléter  
 nos  connaissances  sur  ce  genre  d’animaux,  par  l’envoi  qu’il  
 a  fait  au  musée  des  Pays-Bas  de  leurs  squelettes  complets,  et des-  
 dépouilles  de sujets parfaitement  adultes.  A  l’aide de  ces matériaux,  
 et  des  observations  que  j’ai  pu  réunir  dans  les  musées  de  Londres  
 et  de  Paris,  je me  trouve  à même de  publier une histoire  complète  
 de  ce genre,  et de  faire  connaître quelques  espèces nouvelles  découvertes  
 par  notre  voyageur.  Les  planches  i ,  2,  3  et  4 >  qui  accompagnent  
 ce mémoire,  représentent  le  squelette  et les  crânes  du  plus  
 grand  nombre des  espèces  connues^ 
 PREMIÈRE  SECTION. 
 a -  QUEUE  M E N A N T E ,  MAIS  COUVERTE  E N   TOUT  OU E N   GRANDE  PARTIE  DE  POILS,  
 LES  OREILLES  LONGUES  E T  DROITES. ' 
 PHALANGER  RENARD. — P II AL A N GIS TA  VULPINA. 
 Taille de l’adulte,  plus forte qu’un Raton  ( Procyon lotor) ; queue,  
 longueur du corps  et moitié  de la nuque,  couvertes  d un poil  abondant  
 dans  toute  leur étendue,  excepté  dans un  sillon  placé  en  dessous  
 , qui S’étend du milieu jusques au bout ; oreilles longues,  droites  
 et  pointues;  museau  comprimé;  lèvre  supérieure  tres-fendue.  A  la  
 mâchoire  supérieure une canine distincte,  quoique peu  longue, puis  
 une  fausse  canine  plus petite,  une  grosse molaire  à  facettes  et  cinq  
 molaires ordinaires ;  à la mâchoire  inférieure  seulement deux petites  
 dents  obtuses,  à  peine  visibles.  Je  n’ai  vu  que  des  parties  de  mâchoire  
 de  l’adulte.  La  tête  du  jeune  Phalanger  renard  offre  trois  
 petites  dents  obtuses  et  rudimentaires  à  la mâchoire  inférieure,  et  
 deux  correspondantes à la  mâchoire  supérieure  qui sont  plus grandes  
 ;  celle  qui  suit  la  canine  que  je viens de désigner dans  l’adulte,  
 comme  fausse  canine,  est  la  plus  forte,  et  paraît en  effet  former  
 une  seconde  petite  canine.  Les  molaires  sont  comme  dans  tous  les  
 autres Phalangers de  la division Couscous. 
 Les  poils  cotonneux  forment  la  presque  totalité  du  pelage,  et  
 les poils  soyeux  sont  rares  et  disposés à  claire-voie ;  la  base de  tous  
 ces  poils  est  plus  ou  moins  grise,  puis  roussâtre,  et  leur  pointe  
 paraît couverte d’un certain lustre ou reflet argentin :  les poils soyeux  
 sont  noirs.  Il  résulte  de  ce mélange  que  les  parties  supérieures  du  
 corps,  les  flancs  et  la  face  externe  des  membres  sont  d’un  fauve  
 roussâtre,  ou  brunâtre  sous  certains  jours,  et  d’un  fauve jaunâtre  
 argentin  sous  d’autres;  les  lèvres  supérieures  et  inférieures,  le  tour  
 des  yeux  et la moitié de la queue,  vers son extrémité, sont d’un noir  
 parfait.  La  base  de  la  queue  est  d’un  brun  marron;  les  joues,  lu