
plus claire que celle des mâles ; elle a la queue un peu plus courte.
Longueur totale, 2 pieds, dont la queue, mesure 8 pouces 4 ou 6
lignes ; hauteur, entre les 8 et 9 pouces ; distance du bord antérieur
des yeux à la pointe du nez, 1 pouce 1 ligne.
Remarque. J’ai eu vivans pendant environ deux ans, une paire
de ces jolis petits Chats; les procédés les plus doux n’ont pu leur
faire abandonner leur naturel farouche ; toujours blottis et cachés
dans le coin le plus obscur de leur cage, la faim seule était capable
de les attirer ; ils se précipitaient alors sur la viande et déchiraient
promptement les petits quadrupèdes et les oiseaux; ils tâchaient
aussi de s’élancer à la figure des personnes qui se présentaient à leur
cage, mais ils se retiraient incontinent dans leur coin en soufflant
continuellement à la manière des Chats ; leur pupille , très-mobile
et capable de se dilater beaucoup, est ronde. Ce que j’ai pù observer
de ces deux Chats , s’accorde avec le témoignage de M. Hors-
field (1 ), qui dit que ces animaux, vivant dans les grandes forêts de
l’ile de Java,' se cachent dans les creux des arbrés pendant le jour,
et ne sortent de leurs retraites qu’à la nuit, lorsqu’ils,se mettent en
quête de la volaille dans les habitations voisines des‘forêts.— ■ Si j’ai
donné un autre nom à ee Chat que celui de Felis javanensis (2) ;
sous lequel M. Horsfield en a publié la description, c!est que, de
nos jours, il ne convient plus de suivre cette manière excessivement
vicieuse que les naturalistes anciens nous ont transmise, d’emprunter
pour dénomination des animaux, les noms de pays, d’îles ou de
contrées, puisqu’il est rai*e qu’une espèce-se trouve confinée dans
les limites de nos divisions géographiques (8). J’aurais désiré pouvoir
changer également tous les anciens noms d’animaux formés
(1) Zoolog.ical researches in Java, nïimber i.
(2) On trouve à Java, outre ce très-petit Chat, encore trois et peut-être quatre espèces
différentes de Tigres, auxquels les noms de Felis javanensis ou javanicus contiendraient
également.
(3) L’espèce de cet article sert de preuve nouvelle pour constater ce que nous avançons ;
elle ne se trouve point exclusivement à l’île de Java , mais aussi dans celle de Sumatra.
ainsi, mais la crainte de donner matière au malentendu et d'embrouiller
la classification par la multiplicité des noms , m’a fait
adopter ces indications de pays pour toutes les espèces inscrites
dans les systèmes. Le nom de Chat servalin dont j’ai fait choix pour
cette espèce, lui a été donné vu sa ressemblance, quoique en diminutif,
avec le Serval d’Afrique. -
Synonymie. Celle-ci se borne au nom de F e l i s j a v a n e n s i s ,
Horsf. , Zool. Researc. in Java , numb. 1 , avec une figure qui
donne une fausse idée de la pose de l’animal ; l’enluminure en est
peu exacte. Le même auteur en fait un double emploi dans l’ouvrage
cité, numb. 2, sous le nom de Felis sumatrana, figure parfaite
de l’adulte, bien dessin^ et exactement enluminée. J’ai vu à
Londres les deux sujets sur lesquels reposent ces figures ; douze
dépouilles réçues de nos voyageurs, deux individus vivans, et les
sujets du musée de Paris servent à prouver, l’identité de ces deux
espèces nominales. Felis javanicus, Cu y . , Annal, du Musée,
vol. 14, pag. i 5q , n°. 36, avec une notice très-succincte.
Peut-on rapporter provisoirement à cette espèce les indications
du B e n g a l - c a t de Penn., Quad., toih. 1 , pag. 2 9 2 , et Shaw,
G en. Zool. , vol. 1 , part. 2, pag. 361 ?— Felis undata, Encycl.
marnai.-, repose sur une donnée vague de ce Chat, rapporté de
Java par M. Leschenault. Ce n est point le Chat sauvage du Japon
de Vosmaer, tab. i3.
Patrie. Les îles de Java et de Sumatra. Dans celle de Java on
connaît l’espece sous le nom de Fuwuk. Elle se nourrit principalement
d’oiseaux; mais, dans la disette, elle se jette aussi sur les
charognes. En suivant les indications de Pennant et Shaw .
on peut en induire que l’espèce vit aussi au Bengale ; je n’en saurais
donner la garantie : du temps de Pennant on s’embarrassait peu de
connaître au plus juste la patrie des animaux, et l’ouvrage de Shaw
est la plus servile compilation qu’on connaisse. L’existencede cette espèce
dans 1 Inde n’est pas constatée : la patrie a pu être mal indiquée.