
 
        
         
		Cat  de  Pe'nnant,  paraît  avoir  plus  de  rapport  avec  notre  Felis  
 macroura  de  cette  monographie. 
 Il  est  probable  que  les  auteurs  et  même  les  naturalistes,  ont  
 confondu jusqu’ici le Margay avec notre Oceloïde  (Felis macroura),  
 ou  bien  avec le  Cliati  (Felis mitis) ,  tous  trois  originaires  des  contrées  
 de  l’Amérique  méridionale.  Il  est  facile  de  reconnaître  le  
 Margay à  sa  petite  taille ;  c’est le plus petit des  Chats  du Nouveau-  
 Monde ,  de  la  taille  de notre  Servalin  (Felis minuta)  des  îles  de  la  
 Sonde.  Le Margay a  la  queue  de  longueur  moyenne,  de  grosseur  
 à peu  près égale  dans  toute  son  étendue  et  comme  tronquée  par  le  
 bout 5  il est  facile  à  reconnaître à  ce  caractère. La  teinte sombre du  
 pelage,  et les taches  dont  la livrée est peinte, le  distinguent du  Cliati  
 ( Felis  mitis ),  qui  est  d’un  tiers  plus  grand  que  le  Margay. 
 Le  crâne  du Margay  est moins large,  et proportionellement à  sa  
 largeur  plus  long  que  celui  du  Chat y  la  plus  grande  largeur  aux  
 arcades sygomatiques  du premier est  de  i  pouce  11 lignes,  celle du  
 Chat  est de  2-ïpouces; la longueur totale du  crâne,  chez l’un ,  est de  
 3  pouces ;  chez  l’autre,  seulement  de  3  lignes  de  plus 5  toute  la tete  
 est plus  allongée dans  le Margay,  et l’occiput  plus  comprime 5  les  
 dents  sont  absolument  les mêmes  dans  les  deux  espèces,  mais  les  
 canines  de notre Margay  sont plus  longues  et plus  grêles  que  celles  
 du  Chat. 
 Patrie.  Il  habite  au  Brésil  ;  c’est de  ce  pays  que  M.  Natterer,  
 voyageur  naturaliste  de  Tienne,  a  envoyé  plusieurs  dépouilles au  
 cabinet  impérial ;  nous  en  avons  reçu plusieurs  de  ce  pays,  et  de  
 Surinam ,  où  l’espèce paraît  très-répandue.  J’ai  vu un jeune de cette  
 espèce  dans  les  galeries  du musée de  Paris ;  cet  individu  y porte  le  
 nom  de  Margay,  et  c’est  le même  dont  il est  fait mention  dans  le  
 catalogue  de M.  Geoffroy,  à  l’article  du  Chat margay,  pag.  123  
 au n°.  266,  comme  d’un  individu  envoyé  au  cabinet  par M. Bro-  
 cheton ;  ce  jeune  porte en  effet  sur  l’étiquette  les chiffres  266,  correspondant  
 au  catalogue  mentionné ;  les  individus  n°.  260 et  267  ,  
 dont  il  est  fait  mention  dans  le  catalogue  de M.  Geoffroy,  ne  s’y 
 DE  MAMMALOGIE. 
 trouvent  plus ;  le premier  aura  probablement  servi  de  modèle  à  la  
 figure  de  Buffon ,  depuis  il paraît  avoir été  réformé. 
 Des  individus  adultes sont  au musée  impérial  de Vienne  et  dans  
 celui des Pays-Bas ,  où  se  trouvent aussi des  crânes de  ce  Félis. 
 NOTICE  COMPILÉE 
 SUR  QUELQUES  ESPÈCES DE FÉLIS INDIQUÉES D'UNE MANIÈRE PLUS  OU MOINS EXACTE  
 PAR  LÈS  AUTEURS,  MAIS  SUR  LESQUELLES  ON  ATTEND  DES  RENSEIGNEMENS  PLUS  
 DÉTAILLÉS  A V A N T  DE  POUVOIR  LES  ADMETTRE  COMME  ESPÈCES. DISTINCTES. 
 Après  les  Félis  que  nous  décrivons  d’après  nature,  la  plupart  
 sur  l’examen d’une  multitude d’individus  montés  ou  de  peaux ,  il  
 en  reste  encore quelques-uns que je  n’ai pu voir en  nature.  Ceux  de  
 l’ancien continent sont  : 
 Le Rimau mangin et leRimau chigau ou Jigau (1), de M. Raffles,  
 deux  espèces  distinctes  de  Félis  de  grande  taille.  Si  le  premier  de  
 ces Chats  n’est pas  notre  Guépard  (Felis jubata) ,  que  nous  avons  
 reçu  de  Sumatra,  ce  serait  alors  une  espèce  nouvelle,  de  la  taille  
 du  Tigre royal,  plus  à  craindre et faisant  ses attaques d’une  manière  
 différente.  On dit  qu’il porte  une longue crinière autour  de la  tête  et  
 sur  la nuque,  et une large  touffe  de poils à  l’extrémité  de  la queue ;  
 sa tête  serait  plus  large  et  plus  longue  que  celle  du  Tigre,  et  son  
 pelage d’une  teinte foncée  et  uniforme. 
 Le Felis manul,  indiqué par  Pallas,  Foyag.,  vol.  3 ,  pag.  692.  
 La  queue  atteignant  jusqu’à  terre,  marquée  de  six anneaux  noirs ;  
 pelage  d’un  fauve  roussâtre  uniforme  ;  deux  poiuts  noirs  sur  le  
 sommet  de  la  té,te,  et deux bandes noires  parallèles  sur  les joues.  Il  
 serait de  la  taille du  Renard.  Pallas ne dit pas qu’il  ait  des pinceaux  
 aux  oreilles (2).  Il  fait  sa proie  principale  d’une  espèce  de Lièvre, 
 (1) En  langage  malais on  désigne,  par  le nom  Arimau,  et  pas  Rimau ,  comme  récrit  
 M.  Rafïïes,  un  Tigre ou  Chat. 
 (2) Nous  remarquons que  ce caractère  ne peut être admis  comme signe de reconnaissance,  
 puisque les pinceaux de poils n’existent pas dans tous  les sujets  appartenant à  des espèces qui