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 les  provinces  septentrionales  des États-Unis,  où  elle  se nourrit  de  
 chair, de fruits  et de  racines ;  on  la dit  dangereuse  pour  la  volaille  
 domestique,  qu’elle  surprend  et dont  elle  fait  sa  proie.  On mange  
 sa chair,  et  les  sauvages  font  des  tissus  du  pelage  soyeux  dont  le  
 corps est couvert. 
 On voit des  individus  dans  les  muse'es des  Pays-Bas,  de  Paris ,  
 de Vienne  et  de Berlin.  i 
 SARIGUE  AZARA-,  ou  GAMBA. —  DIDELPHIS. AZARÆ. 
 Taille  du lapin ;  museau long ;  queue aussi  longue que  le  corps,  
 le  cou  et une partie de la  tête;  son extrémité  aboutit aux yeux ; très-  
 poilue  à  la  hase;  couverte  sur  la  partie  nue  d’écailles  marquées,  
 rudes.et couchées  les  unes  sur les  autres;  entre  ces-écailles  naissent  
 à  claire-voie des  poils très-courts,  noirs  sur la partie  couverte  d’é-  
 cailles  blanches;  chanfrein  droit,  oreilles  de  médiocre  longueur,  
 souvent a  hase jaunâtre.  Les  longs poils  soyeux toujours d’un  blanc  
 pur  sur toute  leur  étendue.  Les  femelles  ont  une  poche  complète. 
 Pelage de  deux  qualités  :  celui  de dessous  ou  le  feutre  est  cotonneux  
 et  court ;  l’autre est  long et  rude. Le poil cotonneux  est blanc  
 ou blanchâtre  depuis  sa  base,  mais  les  pointes  de  ce  feutre  sont  
 noires ;  les  longues  soies  raides  sont  par  tout  le  corps  blanches,  
 dans  la  totalité de  leur  longueur ;  ces  poils  ou  soies  sont  en plus  
 grand nombre et plus  longs  au  dos ,  à  la  nuque  et à  la  base  de  la  
 queue,  que  sur toutes  les  autres  parties,  où  ils  sont  plus rares  et  
 moins longs.  Du noir régné autour des yeux et se prolonge jusqu’aux  
 moustaches ; dans  le  creux du  chanfrein naît une  autre  tache  noire  
 qui  se  dirige  entre  les  oreilles ,  et  continue  à  avoir plus  d’étendue  
 jusque vers  l’occiput,  où  elle  se  réunit  avec  le noir de  la nuque ,  
 d où les poils soyeux, d’un  blanc pur,  commencent  à couvrir  entièrement  
 1 extrémité  noire  du  poil  en  feutre.  L ’assemblage  de  tous  
 ces  poils  soyeux d’un blanc  pur  fait que toiÿ le  corps paraît blanc,  
 surtout lorsque 1 afaimal est tranquille  et  que  les poils sont  couchés. 
 Les  quatre  jambes  sont  noires,  et  le  poil  du  métacarpe,  celui  du  
 métatarse  et  de la  face,  sont très-courts,  ainsi  qu’on l’observe chez  
 tous  les Sarigues connus. Partout  où  la face  n’est point couverte de  
 feutre noir,  on  voit'un  feutre  de  couleur  jaunâtre sale qui  revêt  le  
 museau,  les  lèvres,  et  forme  au-dessus  des yeux  et  à  la naissance  
 des oreilles quatre grandes taches bien marquées,  La base de la queue  
 est garnie  et  colorée,-comme  le  dos; la partie  nue  de  cette  queue est  
 couverte  d’écailles  rudes ; sa  première moitié  est noire,  et quelques  
 poils  également  noirs,  très-courts  et  disposés  à  claire-voie,  paraissent  
 entre  les  écailles ;  l’autre  moitié  est  blanche  et  les  petits  poils  
 sont  blancs.  Les  oreilles ,  grandes et nues, sont le plus  souvent jaunâtres  
 à la base  seulement,  et  noires  sur  tout  le  reste. 
 Longueur  totale  des  adultes  de  la  plus  forte  taille,  28  pouces  
 6  lignes;  sur  cette  étendue,  la  queue  mesure  seule  i 3  pouces  
 6  lignes ;  distance du  bord  antérieur  des  yeux  à  la pointe du  nez,  
 2  pouces  8  lignes  :  une femelle  adulte.  Un  autre  individu  mâle  
 long de 26 pouces ; la queue seule,  12 pouces 6 lignes. Un  autre  individu, 
  25  pouces,  et  la  queue à peu près  12 pouces. J’ai mesuré des  
 jeunes absolument colorés comme les vieux ; l’un de  ceux-ci avait  11  
 pouces  6  lignes ,  et la queue mesurait à peu  près 6 pouces 6 lignes. 
 Remarque.  On  évitera  de  confondre  les  trois  espèces de grands  
 Sarigues  à  longs poils  désignés sous  les  noms de Sarigue manicou,  
 Azara et cràbier,  en ayant  soin  d’observer  que le manicou,  ou Sa rigue  
 du nord de  l’Amérique, a  toujours  la  face  et le  cou d’un blanc  
 pur,  le  boutoir  du  nez  blanc,  le  bout  des  oreilles  coloré,  et  la  
 queue plus  courte  que  le  corps ;  le  Sarigue  d'Azara  se  distingue  
 du manicou  par sa queue  plus  longue ,  sa  face  et la  nuque'presque  
 noires,  et  ses’  oreilles  toujours  noires ou  colorées à  leur  base.  Ces  
 deux espèces  ont  des  poils  soyeux  très-longs  d’un blanc  pur  depuis  
 leur base jusqu’à la pointe. Le Crabier se distingue par sa très-longue  
 queue et par les longs poils soyeux qui ont seulement du blanc  à leur  
 base,  tandis que  tout  le  reste  est d’un noir  profond  ou  d’un  brun  
 noirâtre  très-foncé.  Il  ne  s’élèvera jamais  de  doutes  sur la  différence: