86 MONOGRAPHIES
quoique moins grandes que celles de Barbarie, ne diffèrent sous aucun
autre rapport.
c. L io n de P e r s e .
Est remarquable par la couleur très-claire de sa robe, d’un Isabelle
très-pâle. La crinière touffue est plus mélangée dê poils de différentes
teintes que dans les deux races précédentes \ on ne voit
point de longs poife à la ligne moyenne du ventre, m aux cuisses ;
les grandes mèches de poils noirs et de poils brun-foncé de la
crinière paraissent davantage sur le fond pâle et très-ras du reste de
la robe. Cette race paraît encore moins grande que celle qui nous
vient du Sénégal. La lionne a de même le pelage pale du mâle.
Mais elle ne diffère en rien des femelles de la race de Barbarie et du
Sénégal.
Longueur totale du mâle, de 7 à 8 pieds et au delà, dont la
queue porte 2 pieds 7 ou 9 pouces', hauteur, àu garrot, 2 pieds
9 pouces.
Synonymie. Le plus grand nombre des figures de Lions publiées
par les auteurs manquent de vérité et d’exactitude; celle de Maréchal j
dans l’ouvrage intitulé : Ménagerie du muséum d histoire naturelle,
et les belles planches lithographiées de MM. Geoffroy et F. Cuvier,
Histoire des Mammifères, ne laissent rien à désirer. Felis L éo ,
Linn., Gmel. , syst. I , p. ^5 . — Schreb., Sàugth , v. â , p. 376,
tab.sfi | a et h. — Buffon a parlé du Lion avec cette beauté de style
qui caractérise ses immortels écrits; mais ses descriptions sont plus
poétiques que vraies.
Patrie. On trouve dès Lions dans presque toutes les contrées de
l’Afrique ; ils sont plus abondans dans les deserts et vers 1 intérieur
que le long des côtes ét dans les pays à demi civilises. Jlls paraissent
aussi répandus dans quelques parties de l’A sie, mais point dans
l’Inde ni dans les îles de l’Océan Indien ; car il est bien constaté que
les grandes îles des MoluqueS, les archipels des Philippines, de l’Océanie,
ni même la Nouvelle-Hollande, nè nourrissent pas des Lions.
On n’en a point trouvé à Java ni à Sumatra, et il est probable qu’ils
n’existent point dans la grande île de Bornéo.
Tout porte à croire que le Lion est une espèce isolée dans laquelle
on peut énumérer quelques légères variétés, ou races, sous les climats
différens: celle décrite sous la lettre c , variété de Perse,
prouve, ce me semble, que les Lions sans crinière, d’Olivier, qui se
trouveraient sur les confins de l’Arabie, pays trop rapproché de la
Perse pour le supposer peuplé d’autres grands Chats que ceux connus
dans cet empire, n’existent point. Il serait au-dessus de mes
moyens d’ajouter quelques données intéressantes au sujet de ce grand
carnassier : la matière a été traitée à fond par M. Cuvier; elle ne
laisse rien à désirer. C’est à la page jj.08 et suivantes du tome 4
des Recherches sur les ossemens fossiles, nouv. édit. , qu’on est
invité de recourir pour les détails ultérieurs.
Le Lion choisit pour demeure le voisinage des fleuves et des
fontaines où le gros gibier vient se désaltérer; il saute brusquement
et du premier élan sur sa proie, la met à mort, et la déchire pour
s’en nourrir. Repu, il est rare qu’il attaque les autres animaux ; sa
férocité ne s’exerce à la rapine que pour satisfaire à ses besoins;
On voit, dans les musées de Paris, des Pays-Bas et de Vienne,
des mâles et des femelles des deux premières races mentionnées, et
dans le premier établissement, une série de jeunes individus d’âge
et de sexe différens. La variété de Téhéran, en Perse, est vivante à
la ménagerie d’Exceter-Change , à Londres. L’un des Lions de Barbarie,
du musée des Pays-Bas, a été rapporté de Tunis par M. le
major Humbert ; ce dernier est d’une taille énorme ; il fut tué par
un Arabe dont il avait terrassé une vache qu’il emportait sur son
dos.