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 quoique moins  grandes que celles de Barbarie,  ne  diffèrent sous  aucun  
 autre  rapport. 
 c.  L io n   de  P e r s e . 
 Est  remarquable par  la  couleur  très-claire de  sa  robe,  d’un  Isabelle  
 très-pâle.  La  crinière  touffue  est  plus  mélangée dê poils  de différentes  
 teintes  que  dans  les  deux  races  précédentes  \  on  ne  voit  
 point de  longs poife  à  la  ligne  moyenne  du  ventre,  m  aux  cuisses ;  
 les  grandes  mèches  de  poils  noirs  et  de  poils  brun-foncé  de  la  
 crinière  paraissent davantage  sur le  fond pâle  et très-ras du reste  de  
 la robe.  Cette  race  paraît  encore  moins  grande  que celle  qui nous  
 vient  du  Sénégal.  La  lionne  a  de  même  le  pelage  pale  du  mâle.  
 Mais  elle ne diffère  en  rien  des femelles  de  la  race  de Barbarie  et du  
 Sénégal. 
 Longueur  totale  du  mâle,  de  7  à  8  pieds  et  au delà,  dont  la  
 queue porte  2  pieds  7  ou  9  pouces',  hauteur,  àu  garrot,  2  pieds  
 9 pouces. 
 Synonymie. Le plus  grand nombre des  figures  de Lions  publiées  
 par les auteurs manquent de vérité et d’exactitude; celle de Maréchal j  
 dans l’ouvrage intitulé  : Ménagerie du muséum d histoire naturelle,  
 et les  belles  planches  lithographiées de MM.  Geoffroy et F.  Cuvier,  
 Histoire  des  Mammifères,  ne  laissent  rien  à  désirer.  Felis  L éo ,  
 Linn.,  Gmel. ,  syst.  I ,  p.  ^5 . —  Schreb.,  Sàugth ,  v.  â ,  p. 376,  
 tab.sfi |  a et h. —  Buffon  a parlé du Lion  avec cette beauté de  style  
 qui  caractérise ses immortels écrits;  mais  ses  descriptions  sont plus  
 poétiques  que  vraies. 
 Patrie.  On  trouve dès  Lions dans presque toutes  les  contrées  de  
 l’Afrique ;  ils sont  plus  abondans dans  les  deserts  et  vers  1 intérieur  
 que le long  des  côtes ét  dans  les  pays  à demi  civilises. Jlls paraissent  
 aussi  répandus  dans  quelques  parties  de  l’A sie,  mais  point  dans  
 l’Inde  ni  dans les îles  de l’Océan Indien ;  car il  est bien  constaté que  
 les grandes  îles  des MoluqueS,  les  archipels des Philippines,  de l’Océanie, 
   ni même la Nouvelle-Hollande,  nè nourrissent pas des Lions.  
 On n’en a point trouvé à Java  ni  à  Sumatra,  et il est probable qu’ils  
 n’existent point dans  la grande île de Bornéo. 
 Tout  porte à  croire que le Lion  est une espèce isolée dans  laquelle  
 on peut énumérer  quelques légères  variétés,  ou  races,  sous  les  climats  
 différens:  celle  décrite  sous  la  lettre  c ,  variété  de  Perse,  
 prouve,  ce me semble,  que les Lions sans crinière,  d’Olivier, qui  se  
 trouveraient  sur  les  confins  de  l’Arabie,  pays  trop  rapproché  de  la  
 Perse  pour le  supposer peuplé d’autres  grands  Chats  que  ceux connus  
 dans  cet  empire,  n’existent  point.  Il  serait  au-dessus  de  mes  
 moyens d’ajouter quelques données intéressantes au sujet de ce  grand  
 carnassier  :  la matière  a été  traitée  à  fond  par M.  Cuvier;  elle  ne  
 laisse  rien  à  désirer.  C’est  à  la  page  jj.08  et  suivantes  du  tome  4  
 des  Recherches  sur  les  ossemens fossiles,  nouv.  édit.  ,  qu’on  est  
 invité  de  recourir  pour les détails ultérieurs. 
 Le  Lion  choisit  pour  demeure  le  voisinage  des  fleuves  et  des  
 fontaines  où  le  gros gibier  vient  se  désaltérer;  il  saute brusquement  
 et du  premier élan  sur  sa  proie,  la met à  mort, et  la  déchire pour  
 s’en  nourrir. Repu,  il  est rare  qu’il  attaque  les  autres  animaux ;  sa  
 férocité  ne  s’exerce  à  la  rapine  que  pour  satisfaire  à  ses  besoins; 
 On  voit,  dans  les musées  de Paris,  des  Pays-Bas  et  de  Vienne,  
 des  mâles et des  femelles des  deux premières  races mentionnées,  et  
 dans  le  premier  établissement,  une  série  de  jeunes  individus d’âge  
 et de  sexe  différens.  La variété  de  Téhéran,  en Perse,  est vivante  à  
 la  ménagerie  d’Exceter-Change ,  à Londres. L’un des Lions de Barbarie, 
   du musée des  Pays-Bas,  a  été  rapporté  de  Tunis  par  M.  le  
 major Humbert ;  ce dernier  est  d’une  taille énorme ;  il  fut  tué  par  
 un Arabe  dont  il  avait  terrassé  une  vache  qu’il  emportait  sur  son  
 dos.