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 bien caractérisée entre le manicou et  les Sarigues Azara  et crabier;  
 mais  j’aurais  conservé  des  doutes  sur  la  différence  authentique  des  
 deux  derniers,  si  je  n’avais  trouvé  ces  différences  constantes  dans  
 tous les âges  et chez  les  deux sexes. 
 Synonymie.  On  doit  énumérer en premier lieu le M ico u r é   pr e m 
 ie r ,  ou  M icô ü ré   pro pr em en t   d i t ,  Azara,  Quadrup.  duParag.,  
 traduct.  franc.,  vol.  i ,   p.  244 > mais  les synonymes  sont  tous  faux.  
 —  Dans le dictionnaire  d’histoire naturelle ( voyez à l’article  Sarigue  
 à oreilles bicolores) , M.  Desmaret  confond cê Sarigue avec le M a nicou  
 ,  qui  est  celui  de  l’Amérique  septentrionale.— M.  Schreber  
 a indiqué notre espèce dans un  écrit périodique'qui  paraît à Vienne ;  
 prenant  sans  doute  l’espèce  pour  un  animal  inconnu,  il  lui  a  
 donné  le nom de  Gamba, qui  est probablement  un  nom  du  pays,  
 que nous avons  cru devoir conserver. 
 Patrie.  Les  contrées  méridionales  de  l’Amérique.  D’Azara  dit  
 qu’il  vit dans  les  buissons et dans  lès  champs; durant  le  jour  il  se  
 tient dans  les  trous ;  il entre  aussi dans  les  maisons.  La nuit il  dévaste  
 les poulaillers,  mange  les  oeufs  et suce le sang  des oiseaux qu’il  
 saisit;  il monte  aux  arbres,  mange les  fruits,  et  d’Azara  croit qu’il  
 fait  aussi  sa  nourriture  d’insectes  et  de  reptiles.  On  le  trouve  
 au Brésil,  où  il  est très-répandu. 
 On  conserve  dans  le  musée-de Paris  des jeunes  individus ;  des  
 adultes  et  de jeunes  sujets  font partie  des  musées  de  Vienne,  des  
 Pays-Bas, du prince  de  Neuwied,  et  de Francfort. 
 SARIGUE  CRABIER. —  DIDELPHIS  CANCRIFORA. 
 Taille  du chat ;  tête et museau  remarquablement  longs ;  boutoir  
 du nez  noir;  queue un peu plus longue que le corps et la tête, poilue  
 à la base ,  couverte sur  la  partie  nue  d’écailles  marquées,  rudes  et  
 couchées  les  unes  sur  les  autres; entre  ces  écailles naissent à claire-  
 voie  des  poils  très-courts ,  noirs  à  la  partie  supérieure  revêtue  d’écailles  
 noires,  et  blancs  sur  la  partie  couverte  d’écailles  blanches ;  
 museau long,  très-effilé ; chanfrein  bombé ;  oreilles  longues, unico-  
 lores; les longs poils  soyeux  toujours  blancs  à  la  base,  et  d’un noir  
 profond sur le reste de leur étendue.  Les femelles ont une poche complète. 
   Les  trois vertèbres cervicales qui suivent  après  l’atlas ont leurs  
 apophyses  épineuses  très-épaisses  et larges ;  elles  s’élèvent  au-dessus  
 des autres  apophyses  cervicales ;  leur surface est plane, et  elles adhèrent  
 fortement  les  unes aux autres  ( i) .  Voyez  pl.  n. 
 Pejgge de deux qualités :  le feutre est cotonneux  et court,  les poils  
 soyeux  sont  longs  et  rudes;  le  poil  serré  et  cotonneux  est  blanc  
 ou blanchâtre,  et  les  longues  soies raides  sont  blanches  depuis  leur  
 base jusqu’à la moitié de  leur longueur seulement ; depuis cette moitié  
 jusqu’à la pointe  ils  sont d’un brun  noirâtre  trèsr-foncé ;  ces  poils  ou  
 soies sont  en  plus  grand  nombre  et  plus  longs  au  dos,  au  sommet  
 de la  tête et  à  la base  de  la  queue que partout  ailleurs, où  la  fourrure  
 courte  et cotonneuse  paraît  entre  les  longs poils  très-clair-se-  
 més;  le  côté  externe,  ainsi  que  celui  interne  des quatre membres ,  
 est partout  couvert de  poils courts  entièrement noirs; toute la  tête et  
 le museau sont  a  peu  près d’un  brun  noirâtre  et  couverts de  poils  
 courts;  ceux  du  crâne  sont aussi de  deux  couleurs,  la  racine  étant  
 blanchâtre  et la pointe noire,  ce  qui produit  un mélange fauve très-  
 fonce  sur  cette  partie ;  du  fauve un  peu  plus  clair  est  répandu  sur  
 les parties inférieures  du  corps,  où  les  poils  noirs  sont  en  très-petit  
 nombre  et  le  pelage  cotonneux  d’une  teinte jaunâtre.  La  queue  est  
 couverte  d’ecailles rudes ; sa partie poilue  est  assez  longue, celle couverte  
 d’ecailles  est  noire  dans  sa  première  moitié  et  blanchâtre  sur  
 le  reste ;  les  poils  clair-semés  qui  naissent  entre  ces  écailles  sont  
 aussi de deux  couleurs,  noirs  sur  les  écailles  noires,  et  blancs  sur  
 les écailles  blanches. 
 Les jeunes  naissent complètement  nus ;  à l’époque où  ils  quittent  
 les mamelles  et  sortent  de  la poche  de  leur mère,  ils  sont  couverts 
 (i) Je n’ai pas  été à même de compàrer les squelettes du  Crabier avec ceux du Manicou ou  
 du Sarigue Azara.  Il  n’y  a  rien de semblable dans  le  squelette  de  toutes  les  autres espèces  
 décrites dans  ce mémoire. 
 T.  I.