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 paraît  frappante ;  mais  il est facile  de voir qu’au  total  ils diffèrent  
 complètement et  d’une manière très-marquee  par  la  lorme  et  
 par  le  nombre  des  dents.  La  forme  allongée  du  museau,  terminé  
 par  une espèce  de mufle; les  fortes  canines,  coniques et  courbées en  
 dedans,  donnent,  il est vrai, à la  tête de  cet animal,  une  légère  ressemblance  
 avec  celle  des  chiens ;  mais  on  peut  remarquer  encore,  
 qu'indépendamment de la disparité des dents,  les  arcades  zygomatiques  
 sont  beaucoup  plus  fortement arquées  et plus  larges  que  dans  
 aucune  espèce de chiens. Le Tliylacine diffère aussi des vrais J) as j u res  
 avec  lesquels  il  a  été  réuni,  non-seulement  par le  nombre  des  
 vl’aies molaires,  la  forme de celles de  la mâchoire inférieure, la grandeur  
 et  la  force des  canines,  la longueur  du museau,  mais aussi par  
 l’étranglement très-fort vers  le milieu  des os maxillaires  et  le renflement  
 vers  l’extrémité de  qes os,  qui  est produit  parla  gaine  ou  les  
 racines des  fortes  canines  se trouvent logées ;  l’élévation  du frontal,  
 son  étendue  angulaire vers  l’orbite,  qui correspond à  une  forte  apophyse  
 de l’arcade  zygomatique  et par le moyen desquels l’orbite  est a  
 peu près  encadré,  ce qui fait que le  Thylaeine a les yeux placés a peu  
 près  de  face,  tandis que  les vrais Dasyures  ont les yeux de  côté.  Les  
 organes du mouvement sont formés de la même manière que chez les  
 Dasyures  ;  les pieds  sont  courts  comme dans  ces  animaux ;  mais  la  
 queue du Thylaeine diffère essentiellement de celle de tous les Dasyures  
 ,  la nudité de la pointe,  la  forme comprimée et un peu élargie en  
 racine  du  bout  de  cette  queue,  sembleraient  indiquer,  ainsi  que  
 M. Geoffroy enadéjàfait la remarque, qu’il nagé avec facilité. L’habitation  
 de  cet animal se  trouve  le long  des côtes  et  parmi  les  rochers  
 qui  forment le littoral delà terre  de Diémen.  La chasse  assidue qu’il  
 fait aux crabes, aux échidnés  et aux ornithorhynques,  peuvent en effet  
 donner  quelques  indiees  pour  faire  conjecturer des  moyens  appropriés  
 à la  natation. 
 Cet  animal,  le  plus grand des  carnassiers marsupiaux que l’Océan  
 produit,  est  à  peu  près  de  la  taille  du  loup;  sa marche  paraît digitigrade; 
   mais ,  à en  juger  par l’espace  étroit  et  dénué de poils  au-r 
 dessous  du  talon,  il paraîtrait  qu’il  a  l’habitude  d’appuyer  souvent  
 toute  la  plante des  pieds postérieurs. 
 Les  organes  sexuels  sont  très-remarquables.  La  verge  est  située,  
 comme  dans les autres marsupiaux,  en arrière du scrotum,  près de  
 l’anus  :  elle  est  longue  de 5 pouces 3  lignes,  et  son  gland est bifurqué  
 comme  dans les Sarigues.  Le scrotum ,  au lieu d’être  attaché par  
 un  pédicule„mince,  paraît  susceptible  d’être reçu  dans  un  petit  sac  
 dénué  de poils et situé entre  les deux  cuisses ;  le  scrotum  est couvert  
 d’un pelage serré,  court  et  rougeâtre,  excepté en dessous, où la peau  
 est nue.  N’ayant  vu  que  trois mâles  adultes  et  un  jeune du même  
 sexe ,  il  ne m’a pas encore  été possible  de vérifier l’existence  de  leur  
 poche marsupiale chez les  femelles ; mais, à juger de  la conformation  
 des mâles,  on doit conclure .que les femelles  ont  une poche  semblable  
 à  celle  de • tous  les  animaux  auxquels  le'  Thylaeine  peut  être  
 comparée. 
 THYLACINE  DE  HARRIS. —   THYLACINUS  HARRISII. 
 Taille  de  l’adulte d’un jeune  loup  (Canis  lupus);  museau  long,  
 étranglé  sur les  côtés ;  tête  très-large ;  bouche  fendue  jusqu’en  dessous  
 de  l’angle  antérieur  des  yeux ;  oreilles  larges  à la base ,  et  arrondies  
 à  la pointe;  yeux  à  peu  prè%de  face;  queue  de  moyenne  
 longueur,  plus  courte  que  le  corps,  terminée en  lame comprimée,  
 arrondie  et obtuse ;  croupe  zébrée. 
 Tout le pelage est  lisse,  court,  rude -et  absolument dépourvu de  
 poils  laineux ;  les  poils  du  dessus  de  la  tête, et  du cou  sont  les  plus  
 longs;  ceux  du  dos  les  plus  serrés,  et  ceux des parties  inférieures  
 plus fin que le reste du pelage. 
 La  couleur  dominante  sur  les  parties  supérieures.^ est  un  gris-  
 brun jaunâtre,  nuancé d’olivâtre , plus ou  moins  pointillé  de  noir,  
 selon que  la fine pointe des poils est  colorée  de noir ou  de  jaunâtre ;  
 le noir domine  sur le  chanfrein,  sur le dessus  de la tête  et aux épaules, 
   et le  jaunâtre  sur  les  joues,  sur  la  partie  inférieure  des  extrémités  
 et sur la croupe dans les intervalles des bandes noires  dont cette