venus déposer dans les musées., publics des trophées qui établissent
leurs droits à la reconnaissance universelle.
Pour répandre les fruits qu’ont procurés ces expéditions lointaines,
on a jugé convenable d’en publier des relations détaillées : les unes, rédigées
par des savans qui ont rendu célèbre l’Institut d’Égypte, qui de
même ont illustré les noms de Humboldt et Bonpland ; dans ces ouvrages
somptueux les artistes français se sont éminemment distingués par
1 exécutidh typographique et par les gravures soignées qui répandent
un nouveau lustre sur les monumens de l’antiquité ou qui retracent
à nos yeux les précieuses découvertes en histoire naturelle; les
autres, plus simples dans leurs narrations, mais non moins instructives,
et dont 1 infortuné Péron et le capitaine Krusenstern ont présenté le
modèle. Toutes ont concouru à faire connaître au monde entier les
efforts généreux des gouvernemens pour porter,'sur tous les points du
globe, des élémens de civilisation, pour faciliter les communications
entre tous les hommes instruits que l’on a. vus, de toute part, se
présenter en foule pour seconder, à travers mille périls, les vues magnanimes*
des souverains.
C’est ainsi que l’on a su apprécier par les écrits , et que l’on n’apprendra
pas sans-intérêt les heureux résultats des voyages autour du monde,
exécutés d’après les ordres de S. M. Britannique, par MM. Parker, King,
Huwel et meme Byron; ceux au pôle Arctique, où pénétrèrent à travers
les glaces MM. Parry, Ross et Lyon , tandis que M. Franklin suivit
la même direction par terre; au pôle Antarctique, par MM. Powel,
Weddel ; au Mexique et au Brésil, par MM. Bullock et Mauwe ; dans l’intérieur
de l’Afrique, par MM. Laing, Sait, Burehel et Toole, le major
Denham, Glapperton, -Gray et plusieurs autres, tels que Hornemann,
Houghton, Mungo-Park, Tuekey, Bowdich, Peddie, Camhell, Oudney,
qui ont ete victimes de 1 insalubrité d’un climat dévorant ; dans l’Inde
et son vaste Archipel, par MM. Hairdwich, Raffels, Finlayson, Hors-
field.
La France a rivalise de zèle avec l’Angleterre dans ses . entreprises
de découvertes : trois expéditions autour du monde ont été confiées à
MM. Freycinet, Duperrey, d’Urville, dont MM. Blosseville, Bcrard, de
Blois, Lottin, Quoy, Gaimard, Gaudichaud, Lesson, Garnot, officiers
de santé de la marine royale, faisaient partie comme observateurs-de
la nature. Indépendamment de ces grandes expéditions, d’autres naturalistes
ont isolément parcouru des, contrées peu explorées, MM. Les-
chenault, Milbert, Lesueur, Dussumier, Duvaucel, Diard, ont visité les
parties les plus intéressantes de l’Asie, de l’Australasie et de l’Amérique;
M. Butica, l’intérieur de la Guyane ; M. Auguste de Saint-Hilaire, le
Brésil ; M. Jurien , le Chili ; M. Delaiande, le Brésil et successivement une
petite partie de l’Afrique méridionale, Touti,récemment la corvette
i Astrolabe a été armée à Toulon; elle est commandée par le capitaine
d Urville, et montée" par MU. (Jiïïïy ol Ci.tim.ttiJ, cj, qualité de naturalistes
; ils ont reçu la mission de reconnaître ces terrè*s"'éloignées
et ces îles à peine connues sous le nom vague de Nouvelle-Guinée.
M. d’Orbigny est parti pour le Pérou. Pourquoi faut-il qu’en citant des
noms si chers à la science, un cyprès couvre ceüx de Havet, Godefroy
et Duvaucel? le premier a succombé sous le climat destructif de
Madagascar, le second a été victime de la perfidie des cruels habitans
de Manille ; Duvaucel, dans l’Inde, n’a pu survivre aux blessures des
animaux féroces; Noël de la Morinière a péri dans le nord d’une inflammation
au cerveau ; Peley a trouvé la mort aux Antilles ; il lègue au
musee de sa patrie les fruits très - nombreux de plusieurs années de
travaux et de recherches scientifiques.
Quatre expéditions de la plus haute importance signalent également
la Russie au monde savant. On a vu sortir dès ports de cet empire,
à peine connu il y a seulement deux cents ans, MM. Bellingshausen,
Golownin, Krusenstern, le dernier secondé par les naturalistes Tilesius
et Langsdorff ; ces marins se sont portés successivement d’un pôle à
1 autre, pour s’y livrer aux recherches qu’inspirent l’amour des découvertes
et un zèle ardent pour les progrès des connaissances. Le comte
de Romanzoff, secondant le noble dessein de son monarque, a aussi
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