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 gris bleuâtre  ou  d’ardoise ;  le museau ,  la  plante des  pieds et l’intérieur  
 des  oreilles  couleur  de  chair ;  la  queue  courte,  a  fond blanc,  
 converte  de  demi-anneaux noirs  jusqu’à  sa pointe terminée  de noir. 
 Molina  a  trouvé  l’espèce  au  Chili.  L ’individu  sur  lequel  repose  
 le  dessin  de M.  Smith,  et la planche  de  M.  Cuvier,  fut pris à  Surinam  
 ,  perché  sur  un  arbre. 
 Le  Colocolo a  été- figuré  dans  l’ouvrage de M.  Griffith,  le Régné  
 animal,  que nous  ne possédons point  et  dont la  publication  parait  
 être  interrompue. 
 La troisième  repose  sur  la  figure  et  la  description  d un  jeune  
 F  élis , mort  à la  Ménagerie  de Paris,  et  originaire  de  l’Amérique  
 septentrionale.  Nous avons vu à Paris  l’individu monté ,  et  reconnu  
 dans  ce  sujet un Chat  déposé dans  les  galeries  du musée  des Pays-  
 Bas ,  sans  indication  d’origine  ou  de  demeure.  Notre  individu  
 paraît  avoir  été  un  peu  plus  âgé  que le  sujet  de  Paris -,  les  taches  
 sur  son  pelage  sont  moins  distinctes  ,  plus  lavées  de  brun  et marquées  
 d’une  tache  noire  placée  irrégulièrement  au  centre  ou  vers  
 le  bord  des  ondes roussâtres ;  il  est  un  peu plus  grand  que  celui  
 du Musée  de Paris, et la  queue  a la même longueur,  comparativement  
 à  la  taille,  que  l’indique  le  portrait  fourni par M.  Cuvier. 
 J’ai  été  guidé  à  ne  point  faire  la  moindre  mention  de  ce  sujet  
 dans  mes  Monographies,  par  les  mêmes  motifs  que  M.  Cuvier  
 allègue,  pour  engager  les  naturalistes  a  ne  pas  classer  cet  animal  
 comme espece  constatée.  Aussi  s’est-il bien  garde  de  lui  assigner  
 un  nom  spécifique 5  il  dit  seulement  que  1 Amérique  septentrionale  
 produit  un  Chat  q u i,  dans  sa  jeunesse ,  est  couvert  de  la  
 livrée  de l’individu  dont  il  nous  donne  une  figure  parfaite,  sous  
 le  nom  provisoire  de  Chat  a  ventre  tacheté  (1). 
 Nous  terminons  cet  article  par  une  suite  aux  rapprochemens 
 (1)  Mous  invitons tes  naturalistes-auteurs  de  graver  dans la  mémoire  ces  belles  pages  de  
 M. F.  Cuvier,  ils y trouveront des leçons d’une sage réserve très-utiles de  nos jours. Après les  
 avoir lues,  nous engageons M. Rafinesque à revoir son  travail sur  les vingt  especes  de  £ 4 ^ »   
 queue  courte qu’il signale  en  Amérique ,.et M.  Breton  à revoir  son  omis .et  son  ornithologie  
 d’Europe. 
 établis  par M.  Cuvier  et  par le  relevé  de  ceux  que  ce  naturaliste  
 signale.  —   M.  Cuvier  discute  en  premier  lieu  les  dissemblances  
 qu’il  observe dans un  individu  comparé  aux  espèces  anciennement  
 indiquées  ;  puis  il  passe  en  revue  les  indications  que  j’ai  fournies  
 dans  la  Monographie.  Il  est  certain  que  ce  Chat  figuré  par  M.  
 Cuvier,  ni  celui  que  le  Musée des  Pays-Bas  possède,  ne peuvent  
 être  de  l’espèce  du  Félis  polaire y  il  a  la  queue  proportionnellement  
 trop  longue,  et  le  bout  de  cette queue  différemment marqué  
 de  noir ;  le  pelage  du  Félis  polaire,  quoique  très-variable  aux  
 différentes1  époques  de  l’âge,  est  plutôt  ondé  que  tacheté  (1).  Ce  
 ne peut  être mon F  élis bai qui est le véritable Canadensis des Américains  
 (■ voyez  le,supplément  à  cet  article),  vu que  le jeune Chat,  
 en  question,  du  Musée  des  Pays-Bas  est  exactement  de  la  taille  
 du  très-vieux  Félis  bai,  qui  a  vécu  plusieurs  années  dans  notre  
 ménagerie,  et  qui  est  mort  en  rohe  complète d’hiver.  La queue  
 de  ce Félis bai  est  courte  et grêle, blanche  en  dessous et à l’extrême  
 pointe.  J’ai  bien  trouvé  dans  ce  Félis,  figuré  par  M.  Cuvier ,  
 et  celui  déposé  dans  le  Musée  des  Pays-Bas,  les mêmes proportions  
 ,  sur une échelle moins  grande,  que  dans  notre Félis■ Cerviery  
 la  longueur  de  la  queue  ferait  soupçonner  l’identité,  mais  dans les  
 deux jeunes sujets dont nous nous  occupons le  pelage  est  par  grandes  
 taches  plus ou  moins  exactement  encadrées  de  brun noirâtre,  et  
 le bout  seulement  de la queue est  noir avec un anneau blanc.  Pour  
 former  le  grand  espace  noir du  bout  de  la  queue ,  très-earactéris-  
 que  sur  toutes  les peaux  d’adulte  du  Félis  Cervier,  il  faudrait vérifier  
 s’il  se  peut  que,  l’anneau  noir  séparé  du  bout  noir  de  la  
 queue  par un  anneau  blanc  ,  dans  le  jeune  âge,  vienne à se réunir  
 en  une  masse  noire  dans  l’adulte  5  il  faudrait  encore  constater,  par  
 des observations,  s’il  peut  se faire  que  ces  helles  taches d’un  noir  
 parfait,  dont  le  pelage  -gris  argentin  de  l’adulte  du  Félis  Cervier 
 (1) Il faudrait  un  volume,  que personne  ne  s’aviserait de  lire,  pour décrire  exactement la  
 livrée  extraordinairement  variable  des  Chats ;  elle  peut  se  présenter,  comme. le  remarque  
 M. Cuvier,  non-seulement sous trois figures’différentes,  suivant l’âge ? des individus ,  mais sous  
 six états différens,  par  les disparités entre la robe d'hiver et celle d’été.