animal est toute nue, et que la femelle n’a point de poche. On a
trouvé , dit-on, les petits attachés aux mamelons. Tout ceci paraît
bien différent de ce que nous rapportons ici du Sarigue myosure ;
cependant, j’ai reconnu très-distinctement, et sans laisser aucun
doute, dans le sujet étiqueté au musée de Paris, Didelphis nudi-
caudata, un individu jeune, de moyenâge , de mon Didelphis myo-
suros, à la vérité détérioré, mais assez bien conservé pour trouver
en lui tous les caractères de notre espèce. Ce sujet est-il le même
que éelui qui a servi à la description de IM. Geoffroy ? cest ce que
je ne saurais affirmer. Il est au reste très-facile de se méprendre sur
l’existence ou sur l’absence d’une poche dans les jeunes femelles qui
nous parviennent en peaux* desséchées ; et la supercherie des préparateurs
, dans les colonies , doit nous rendre défians lorsqu’on reçoit
dés individus où les jeunes sont adhérens. Il m’est arrivé deux fois
d’être dupe de pareilles supercheries. Dans un sujet de Y Opossum
qui fut tiré de la -liqueur, je trouvai quatre petits, adhérens au ventre
: étonné de ne point trouver de poche, la dissection servit à me
prouver que les petits étaient fixés par du fil au ventre d’un mâle
auquel on avait coupé le scrotum ; j’en ai reçu un en peau préparée,
de l’espèce du Sarigue quica, où la même supercherie avait
été commise; un Sarigue dorsal, ituilo, en esprit-de-vin, portant
ses petits sur le dos, se trouve encore dans une de nos collections ;
et j’en ai vu un autre, avec les petits d’une espèce différente, atta-
, chés au ventre. Un câs semblable-peut avoir induit en erreur ceux
qui ont décrit leur Sarigue nudicaude.
Patrie. Notre espèce habite le Brésil, où elle paraît très-commune
; tous les naturalistes qui ont visité ce pays en ont rapporté.
Elle semble l’être moins à la Guiane. On la reçoit rarement
dans les transports d’objets d’histoire naturelle qui nous arrivent de
Surinam.
Musée des Pays-Bas, plusieurs individus des deux sexes. Musées
de Vienne , de Francfort et du prince de Neuwied. Celui du musée
de Paris est en mauvais état.
SARIGUE OPOSSUM. — DIDELPHIS OPOSSUM.
Taille plus forte que Y Ecureuil d’Europe ; queue un peu plus
courte que le corps et la tête, ou de même longueur, grêle depuis
son origine; sa partie poilue assez étendue, la partie nue couverte
d’écailles ; fourrure soyeuse, fine , peu fournie, d’un roux vif-, museau
très-pointu, chanfrein droit. Les femelles ont une poche complète.
Pelage de toutes les parties supérieures du corps et de la bàse
poilue de la queue d’un roux dé rouille ou cannelle , plus vif chez
les mâles que dans les femelles?. Cette couleur domine aussi sur la
tête ét en dessous des yeux, mais elle se nuance en blanchâtre
vers l’angle de la bouche ; la teinte rousse'perd de sa pureté
sur la partie inférieure des quatre membres ; au-dessus de l’oeil
se trouve une grande tache blanche ( i) , et derrière l’oreille se dessine
une semblable taché; la partie inférieure des joues, l’intérieur
des quatre membres^et toutes les parties inférieures du corps, sont
d’un blanc jaunâtre ; l’oeil est entouré par un cercle de la même teinte
rousse que celle du dos : ce roux diffère toujours, par quelques
nuanças plus foncées*, de la couleur des poils_ qui recouvrent le
chanfrèin; la partie nue de -la queue est brune, et la pointe en est
blanche.
Avant d’être parvenus à l’état d’adultes, les jeunes ont le pelage coloré
de rôussâtre , au lieu de roux vif. La femelle est toujours d’une
taille plus forte que le niâlé. ^
Longueur totale, 17 à**i8 pouces, dont la qu'eue mesure de
8 pouces à 8 pouces 6 lignes’; basé poilue de là queue longue
de 2 pouces ; épaisseur de celle-ci à son origine’, 1 pouce 6 lignes ;
distance du bord antérieur des yeux à la pointe du nez, 1 pouce:,
mesure prise sur des individus mâles. -
(1) Ces deux lâches au-dessus des yeux ont valu à celte espèce Je nom de Qualre-oeil,
qu’on pourrait donner également, et par‘le. même motif, au Sarigre qilica comme au Sa~
rigue myosure, décrits dans cette monographie.
T t.