
(Non figurée.) Marte marron , GeofF. Collect.
du Musée d*hisr. nat. de Paris.
C a r . ESSENT. Pelage d’un rouiç-marron plus foncé
en dessus quen dessous , et composé de poils an-
nelés de brun-marron et de jaunâtre ; queue brune
à sa pointe. •
Dimens. Longueur du corps et de la tête , un pied sept
pouces.
D E S C R I P T . Cette espèce s’éloigne si peu de la
précédente, que nous serions tentés de les réunir.
Pelage d’un roux-marron plus clair sur les
parties antérieures du corps et sur la tête; queue
de la couleur du corps, dans la plus grande partie
de sa longueur, mais- ayant sa pointe couverte
de poils d’un brun foncé; pieds bruns ; les
grands poils du corps annelés de roux-marron et
de jaunâtre; le feutre d’un roux pâle tirant sur
la couleur de chair ; pattes longues ; doigts bien
séparés et sans membranes apparentes; dents incisives
supérieures externes lobées, les inférieures
correspondantes obtuses et coniques; les deux
intermédiaires les plus petites de toutes.
H ab it, et P a t r ie . Inconnues.
2.2,6e. Esp. * M a r t e Z O R R A , mustela sinuensis.
(Non figurée dans l’Encycl.) Marte \orray
mustela sinuensis3 Humboldt, Voy. dans l’A mérique
mérid. recueil d’observ. zoolog.
C A R . E S S E N T . Pelage d’un gris-noirâtre uniforme;
ventre et intérieur des oreilles blancs.
D im ens. Longueur totale, depuis le bout pieJ- p°uc- l*s-
du museau jusqu’à l’origine de la queue 2 2 »
Hauteur du corps............................... »» 7 w
D E S C R I P T . Corps moins vermiforme que celui
des martes proprement dites , et ressemblant
plutôt à celui des kinkajous ; queue de moitié
plus courte que le corps, et peu garnie de poils ;
oreilles petites, droites et pointues ; langue lisse,
très-longue et mince.
H a b it . Chasse aux petits oiseaux, et fait entendre
un cri qui ressemble à celui d’un poulet qui appelle
sa mère.
P a t r ie . Les régions chaudes de la Nouvelle-
Grenade, dans l’Amérique méridionale. M. de
Humboldt l’a vue à Tnrbaco, près de Cartha~
gène des Indes , et à l’embouchure du Rio-
Sinù ( i],
(1) Ici se termine l’énumération des martes. Les espèces
que nous comprenons dans le genre sont, en général.,
bien déterminées ; cependant nous devons avouer
ue nous ne sommes pas absolument certains sur la
isjrincrion du vison d'Amérique et du wuix Ç mustela
L V P . G e n r e .
M O U F E T T E , mephitis, Cuv. Illig*.
Viverra y Linn. Gmel. Bodd.
lutreola) de notre continent, et nous devons avertir, à
cet égard, que le doute ne pourra être levé que quand
nous aurons reçu du nord de l’Europe ou de l’Asie le
dernier de ces animaux, et que nous aurons pu le comparer
en nature avec le premier qui nous arrive fréquemment
de l’Amérique au nord, et dont les fourrures
font l’objet d’un commerce important. Nous ajouterons
aussi que les deux dernières espèces méritent d’être
examinées avec attention, et qu’il est nécessaire decon-
noître le système dentaire de la marte {orra avant de
l’admettre définitivement dans le genre des martes.
Il existe encore quelques mustela des auteurs dont
nous craignons de faire mention dans le corps de cet ouvrage,
parce que les données que nous possédons à leur
égard sont insuffisantes pour les faire bien connoître.
Nous allons néanmoins rapporter ici ce qui a été écrit de
plus positif sur leurs caractères distinctifs.
1. La Marte CUJA , mustela cuja,* Molina, Histoire
naturelle du Chili, pag. 272, édit, franç. Très-semblable
au furet pour la grandeur, la forme et les dents, ainsi
que par la division de ses doigts et sa manière de vivre )
yeux noirs; museau un peu relevé à son extrémité,
comme le groin d’un cochon ; poil tout noir, très-touffu,
mais fort doux; queue bien fournie, aussi longue que le
corps. Elle se nourrit de. souris et d’ autres petits* animaux
; sa femelle produit deux fois par an , et a quatre
ou cinq petits par portée. Il se pourroit faire que cet
animal du Chili ne fut qu’une simple variété de la moufette
d'Amérique.
2. La Marte qu iq ui, mustela quiqui; Molina, Histoire
naturelle du Chili, trad. franç., pag. 27^.— Linn.,
Gmel., tom. I , pag. 99, sp. 17. Espèce de belette de
couleur brune, ayant treize pouces de longueur, mesurée
depuis le bout du nez jusqu’à l’ origine de la queue;
tête aplatie ; oreilles courtes et rondes ; veux petits et
enfoncés} museau en forme de coins nez comprimé,
avec une tache blanche au milieu ; pattes à cinq doigts
armés d’ongles crochus; vingt-huit dents en tout, dont
douze molaires ;. jambes et queue courtes ; langue
lisse, très-effilée. Cet animal vit dans des terriers comme
le précédent, et, comme lui, fait sa proie des souris.
Sa femelle produit plusieurs fois par an. Il habite le Chili.
3. La Marte pêcheuse, fischer,weesel; Penn. Qnad.
pag. 32.8, n°. 202. — Mustela Pennanti3 Erxleb. Syst.
mam., pag. 470, sp. IO. — Mustela melanorhyncha;
Bodd. Elench. anim., pag.88, sp. 13. Cette espèce, qui
habite l’Amérique septentrionale, où elle vit de petits
quadrupèdes, a beaucoup de rapports avec la zibeline.
Sa longueur est de deux pieds quatre pouces anglais, et
sa queue a dix sept pouces ; ses oreilles sont larges, arrondies,
noirâtres et bordées de blanc ; son nez est noir;
ses moustaches sont grandes et soyeuses ; sa face et les
côtés de son cou sont d’un brun pâle ou d’un cendre
mêlé de noir; son dos, son ventre, ses cuisses et sa
queue sont noirs, mais la base de cette dernière pf1'®
est brunâtre; les côtés du corps sont bruns; ses pied*
sont larges et très velus; il manque souvent un doigt au
pieds de derrière; les ongles sont acérés, arques e.
blancs} sa qtjeuç esf couverte de longs poils.;
C 4.R 4C T . Formule dentaire : incis. -g, canin. -_I , I
molaires | = $ 4•
Seconde incisive inférieure de chaque côté hors
de rang, et un peu rentrée dans l’intérieur de la
bouche.
Canines assez fortes et de forme conique.
Deux, fausses molaires en haut et trois en bas
de chaque côté (1).
Dents tuberculeuses supérieures très-grandes,
et aussi longues que larges; carnassières inférieures
pourvues de deux tubercules au côté interne
(2).
fête courte ; ne\ peu saillant ; museau obtus.
Langue Visse.
Pieds pencadactyîes, avec leur paume et leur
plante pileuses ; doigts des pieds antérieurs armés
d’ongles robustes, arqués et propres à fouir; talon
des pieds de derrière très-peu relevé dans
la marche.
Tronçon de la queue médiocre ou très-court.
Poils du corps et de la queue souvent très-
alongés /surtout les derniers.
Point de cæcum.
Des glandes anales sécrétant une liqueur excessivement
fétide. Point de follicules près des
organes de la génération.
Habit. Animaux vivant dans des terriers, qu’ils
se creusent avec les ongles des pieds de devant.
Se nourrissant, comme les martes, de petits qua-
, 4. La MaRTF. A gorge dorée, white cheeked w eesel ;
Penn. Quad. pag. 381, n°. 206. — Mustela fiavigi-ln ,*
Bodd. El. anim., pag. 88, sp. 14. Elle est noire, avec le
menton et les joues blancs, la gorge d'un jaune citrin’ ;
le dos et le ventre jaunes. Sa patrie n’est pas connue.
Buffon a donné à quelques quadrupèdes étrangers les
noms de fouine, d e marte e t d e belette; mais la plupart
de ces noms sont mal appliqués. Ainsi :
i°. Sa petite Fouine de Madagascar (Encycl.
pi - 81, fig. 1) est-la mangouste vansire;
2°. Sa Fouine d£ la Gu vane est le glouton grison ;
3°. Sa grande Marte de la Guyane est 1 e glouton
taira • '
4°- Sa petite Fouine de la Guyane ( mustela
guyanensis 3 Lacép.) paroît être un jeune coati ; du
moins si l’ on en juge par l’ a'.ongement excessif de la fête
dans la figure qu’il en a donnée ; îV Son P genre C utois raye des Indes appartient au ivette.
(0 Comme dans les putois. ( Voye\le genre Mar te .)
Ci) Comme chezdes blaireaux.
drupèdes, d’oiseaux, d’oeufs, de miel, etc. Pénétrant
quelquefois, comme*elles, dans les habitations
des hommes, et y causant les mêmes dégâts.
Répandant, surtout lorsqu’on les poursuit,
une odeur exécrable , due à la liqueur que sécrètent
leurs glandes anales, et qu’ils mêlent a
leur urine.
P a t r ie . L ’Amérique. Java (1).
Ci) La plus grande confusion règne encore dans la
distinction des espèces de ce genre. Les moufettes à
longue queue touttuX.sont toutes d’Amérique; celle à
queue'courte a été trouvée dans l’ïle de Java.
Deux quadrupèdes placés dans ce genre en ont été
retirés récemment; l’un est le \orille de Buffon, viverra
lo r illa , Linii. Gmel., que ses caractères rapportent au
genre des Martes; le second est le coase3 aussi de
Buffon CH is t. nat. 3 tom. 13, pl- - 8 ) , que d Azara et
M. Georges Cuvier ne reconnoissent pas, et dont ils
croient l’espèce établie sur une peau de coati défigurée
(*).
M. Cuvier, dans une digression très-étendue qui fait
partie de son Mémoire sur les ossemens fossiles des
quadrupèdes carnassiers des cavernes, examine avec
attention les indications fournies par les auteurs et particulièrement
les voyageurs, sur les moufettes de l’Amérique;
& il trouve que ces indications sembleraient
se rapporter à quinze espèces différentes» si l’on se
bornoic à les distinguer par les caractères que fournissent
les couleurs. Ces indications étant d’ailleurs plus ou
moins vagues, il suit de-là, dit-il, qu’on ne saurait s’en
servir, au moins quant à présent, pour distinguer plusieurs
éspèces parmi les moufettes d’Amérique. Buffon ,
et ensuite Gmelin, avoient néanmoins tranché la difficulté.
Le premier avoit reconnu quatre espèces differentes
, sous les noms de coase3 çonepate, chinche et
moufette du C h ili, auxquelles il faut ajouter le \onlle
qu’il ne savoir pas propre à l’ Afrique, et surtout rapproché
des putois. Le second, en adoptant trois des
moufettes de Buffon , sous les noms de viverra puiorius ,
mephïds et \0rilU1, y joignoit deux autres espèces, l’une
d’Hernandez, viverra conepatl, et l’autre de Mutis , v i verra
mapurito.
M. de Humboldt, dans ses Observations■ 100logiques,
ayant remarqué que le mapurito cte Mutis appuie le
pied de derrière sur le sol, le considère comme planti—
(*) Ce C oase (Encycl. pl. 86. fig. 1*) qu’on ne sauroit confondre
avec Yysquiepatld’Hernandez, ou viverra vulpecula de Linnæis fpeuc-
etre norre glouton taira ou mustela barbara Linn.), a , selon Buffon ,
seize pouces de long , y compris la cêce et le corps, les jambes courtes,
le museau mince, les oreilles petites, le poil d’un brun foncé,
les ongles, au nombre de quatre aux pieds de devant, et de cinq a ceux
de derrière, tous noirs et pointus, la queue non touffue, etc. Il habite
dans des trous, dans dés fentes de rochers où il élève ses petits.
Il vit d’insectes, de vermisseaux, de petits oiseaux, et lorsqu’il
entre dans une basse-cour, il étrangle les volailles, dont il ne
mange que la cervelle : lorsqu’il est effrayé ou irrité, il répand uns
odeur , abominable , et c’est son principal moyen de défense. Buffon,
qui confond ce coase avec l’ysquiepatl, dit qu’il habite le' climat
tempéré de la Nouvelle-Espagne, de la Louisiane, des Illinois
, de la Caroline, etc. 3 mais il est bien constaté que dans tous,
ces pays , un pareil animal est inconnu. On n’y renconcre que le po-
lécat. Voye\ ci-après la description des variétés de moufettes propres
à l’Amérique.
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