
des matières fécales. Cette opération commence
par l’action dite péristaltique des intestins, qui agit
tant que ceux-ci contiennent quelque chose, et
qui est considérablement aidée par faction médiate
des parois de l’abdomen.
Quant au chyle, il se trouve pour ainsi dire
dans le cas du chyme, c’est-à-dire, qu’il a encore
besoin d’une nouvelle élaboration ; c’est ce qu’on
nomme la respiration , exécutée par un appareil qui
consiste dans une certaine modification de l’enveloppe
extérieure , placée dans un lieu déterminé :
d’où s’en est suivi la nécessité d’un nouveau système
d’organes servant à charrier les fluides, et qu’on
nomme système circulatoire.
§. IV. DES ORGANES DE LA CIRCULATION
ET DE LA RESPIRATION.
Le système circulatoire se subdivise en deux parties;
l’une pour ainsi dire centripète, en considérant
l’organe respiratoire comme le centre , et
l’autre centrifuge , c’est-à-dire , l’une charriant le
fluide qu’elle contient de la superficie de l’animal
au centre, et l’autre le transportant de ce centre à
la superficie.
La première comprend le système absorbant et
le système veineux , qui n’en forment réellement
qu’un ; et la dernière le système artériel : elles
sont séparées l’une de l’autre par l’organe de la respiration.
Le système absorbant ou lymphatique est formé
de vaisseaux à parois fort minces, extensibles, à
replis internes ou valvules, qui, de toute la superficie
externe ou interne de l’animal, et même de
la profondeur des parties , se portent, en formant
des anastomoses extrêmement nombreuses, très-
variables , de dehors en dedans, vers le système
veineux, dans lequel ils s’abouchent dans leur trajet.
Ils se pelotonnent quelquefois d’une manière fort
serrée , pour former ce qu’on appelle les ganglions
lymphatiques , ou glandes mésentériques , selon leur
position.
On le divise en deux parties d’après la nature
du fluide qu’il contient : ainsi on nomme simplement
système lymphatique celui qui vient de
la surface de la peau et du tissu interne des organes,
ne charriant qu’un fluide séreux appelé lymphe; et
au contraire, on désigne sous le nom de système
chylifère , celui qui commence dans l’intérieur du
canal intestinal, et qui y puise, par des pores ab-
sorbans, le chyle proprement dit. Ces deux fluides
se confondent dans une partie des vaisseaux qui
leur est commune, nommée canal thoracique, qui
les verse dans l ’autre partie du système circulatoire
centripète , c’èst-à-dire, dans le Système veineux.
Ce système veineux a une structure tout-à-fait
semblable à celle du système à sang blanc ou
lymphatique , avec cette différence, qu’il offre
un peu plus de régularité dans ses divisions ,
et qu’il ne forme pas, ou au moins qu’il forme très-
rarement, ces pelotons Ou ganglions qui se trouvent
si fréquemment dans le système lymphatique. Nés
dans toutes les parties du corps, ses rameaux, d’abord
fréquemment anastomosés au point de, former un
„véritable réseau, augmentent de diamètre à mesure
qu’ils diminuent en nombre. Ceux des extrémités
postérieures viennent se terminer dans un gros
tronc nommé veine crurale , qui pénètre dans le
bassin , dans la région de l’aine , et forme , en se
réunissant à la veine iliaque interne, un seul tronc
encore plus considérable ( iliaque primitive ) , qui,
réuni à angle plus ou moins aigu à celui du côté
opposé, constitue l’origine de la veine cave postérieure
ou inférieure. Dans son trajet le long de la
colonne vertébrale, elle reçoit successivement les
rameaux veineux provenant de la partie correspondante
du tronc, des reins, des organes de la géné-*
ration ; et parvenue au foie, elle reçoit ordinairement
, par un seul tronc, toutes les veinés hépatiques
successivement réunies et provenant de la
subdivision du tronc de la veine-porte, qui n’étoit
lui-même que le point de réunion successif.de toutes
les veines provenant de tous les viscères de la digestion,
et formant ce qu’on nomme système de la
veine-porte. C ’est dans ce système que se trouve
compris une sorte de ganglion vasculaire analogue
aux ganglions lymphatiques, et qui est désigné sous
le nom de rate; c’est une nfasse* spongieuse , entièrement
vasculaire, sans aucune trace de canal excréteur
et sans sécrétion, constamment située vers
le côté gauche de l ’estomac. Sa forme est extrême-'
ment variable, et l’on ne connoîc aucune loi dans
ses variations.
C ’est après la réunion des veines hépatiques dans
la veine cave, que celle-ci traverse le diaphragme ;
après un plus ou moins long trajet dans la poitrine ,
elle se termine dans le sinus veineux ou aboutissent
également, mais antérieurement, par un seul ou
par deu£ troncs distincts formant la veine cave antérieure
ou supérieure , toutes les veines qui rapportent
le sang de la partie antérieure du tronc, de la
tête et des membres antérieurs. C ’est dans l’une de
ces grosses veines , la sous-clavière ou la jugulaire ,
que se termine le système vasculaire lymphatique ,
peu avant la communication générale dans le sinus
commun.
Arrivé à ce point, le sang noir, mêlé de lymphe
et de chyle , est conduit dans l’organe pulmonaire,
au moyen d’un organe d’impulsion ou musculaire
qu’on nomme coeur , et d’qne série de vaisseaux
d’une structure particulière et décroissans.
Ce coeur, nommé à sang nolf, à cause du fluide
qu’il charrie, ou droit, à cause de sa position, se
compose de la continuation du sinus ou d’une oreillette
et d’un ventricule , cavité à parois beaucoup
plus épaisses , très-musculeuses , qui lance le fluide
que lui avait chassé l’oreillette, dans une direction
déterminée par des espèces de soupapes ou de valvules
, dans les vaisseaux nommés artères pulmonaires:
Ceux-ci offrent une structure toute différente de
celle des veines, en ce que, dans leur composition
anatomique, il entre un tissu jaune, élastique, qui,
distendu par le fluide chassé par- le coeur,'réagit
sur lu i, et contribue par conséquent à continuer
l’impulsion. Les artères dites pulmonaires , par leur
subdivision toujours croissante, contribuent à la
formation de l’organe pulmonaire, et se terminent
enfin dans les parois des vaisseaux aériens qui font
la partie essentielle de cet organe.
Les poumons 3 dans leur ensemble, offrent deux
masses d’une substance parenchymateuse formée par
la réunion des vaisseaux sanguins extrêmement divisés
, avec les dernières ramifications des canaux aériens
, qui sont toutes des subdivisions d’un canal unb
que, nommé trachéer artère, communiquant avec l’air
extérieur, et de ses deux premières divisions, ap^
pelées bronches , se rendant chacune à l’une des
masses pulmonaires.
Le commencement de la trachée-artère, essentieb
lement modifiée pour former la voix , est ce qu’on
nomme larynx : il est formé de quatre et même
de cinq pièces cartilagineuses : i°. du thyroïde,
pièce médiane inférieure, qui sert comme de bouclier
à l’appareil essentiel ; i° . du cricoïde, premier
anneau de la trachée - artère , un peu modifié en
ce qu’il est beaucoup plus large en arrière ou en
dessus qu’en avant ou-en dessous; 30. de deux cartilages
arithénoïdes, qui sont appuyés sur le bord
du précédent, et à la base desquels s’attache d’une
part le repli musouloso-membraneux qui constitue
ce qu’on appelle lès cordes vocales , tandis que par
l’autre elles sont fixées au thyroïde ; 40. enfin, la
dernière pièce accessoire ou Xépiglotte,, ordinairement
ovalaire, implantée à la base de la langue,
et servant, dans la déglutition des alimens,' à couvrir
l’orifice du tube pulmonaire ou glotte.
On trouve, parmi les mammifères, des différences
assez nombreuses , sous le rapport de cet
appareil ; mais, sauf peut-être les rongeurs, elles
ne conduisent guère à des résultats généraux et susceptibles
d’une explication suffisante.
A la suite de cet organe, vient la trachée-artère.
Plus ou moins alongée suivant la longueur du
cou, cette trachée esc toujours formée , outre la
membrane muqueuse qui la tapisse intérieurement,
d’anneaux cartilagineux plus ou moins nombreux
et toujours incomplets, ou au moins non réunis,
et développés dans la couche musculaire de la peau
qui est la base de cet organe.
Parvenu dans la poitrine, et plus ou ou moins
profondément, ce canal se partage en deux parties,
l’une à droite , l’autre à gauche ; divisions qui
prennent le nom de bronches , et qui continuant
sans cesse à se subdiviser, à s’anastomoser, perdent
peu à peu les cartilages qui soutenoien't leurs parois,
s’amincissent de plus en plus, et finissent par former
des espèces de mailles, ou d’aréole, dans les
parois desquelles viennent ramper en très-grand
nombre , et réduits à une ténuité extrême , les
vaisseaux afférens et efférens du fluide à élaborer ou
élaboré.
C ’est à l’assemblage inextricable de ces vaisseaux
aériens, des vaisseaux afférens , ou artères pulmonaires
, et des efférens dont nous parlerons tout-à-
l ’heure, ainsi que des vaisseaux propres de l’organe,
enveloppé par une membrane séreuse appelée
plèvre, que l’on donne le nom de poumons ; constamment
au nombre de deux dans les mammifères,
ils ne diffèrent guère que pour leur étendue
proportionnelle et pour leur subdivision , plus ou
mois profonde en plusieurs parties , qu’on appelle
lobes. Ils sont toujours complètement libres dans la
cavité thoracique ou pulmonaire , dans laquelle
réside la cause efficiente de l’introduction et de
l’expulsion du fluide élaborant, dans les vaisseaux
aériens,5 ce que nous devons maintenant expliquer
ici.
Dans tous les mammifères, la cavité pulmonaire
commence sous la huitième vertèbre mobile ;
elle est formée dans la ligne médiane, supérieurement
de la série des vertèbres, et inférieurement
de celle dès pièces du sternum, latéralement de
toutes les côtes vraies ou fausses, celles-ci y étant
réunies , et même par les intercostaux. Antérieurement
, elle est fermée par les organes qui en sortent
ou y entrent, en même temps que par un
tissu cellulaire assez serré , et en arrière par un
large muscle convexe en avant ou dans la poitrine,