
des espèces dont l ’existence ne sauroit être mise en douté sans renseignemens
nouveaux, d’après la réputation d’exactitude qu’ont acquise les zoologistes qui en
ont parlé pour la première fois. Néanmoins, nous avons distingué celles-ci par
un astérisque *, afin d’attirer sur elles, d’une manière plus particulière, l’attention
des voyageurs et des naturalistes à venir.
Nous avons, suivant l ’usage adopté par les auteurs de l ’Encyclopédie, fait précéder
notre Tableau des espèces de mammifères par des généralités fort resserrées
, dont l ’objet est d’expliquer plusieurs termes scientifiques qui pourroient
ne pas être compris de tous les lecteurs. Nous avons cru devoir y joindre quelques
vues générales sur l’organisation de ces animaux, que nous avons puisées
en partie dans l ’article Mammifères de la 20. édition du Nouveau Dictionnaire
d ’Histoire naturelle, rédigé par M. de Blninville, sous le rapport de la structure
interne , et par nous, sous la considération des caractères extérieurs.
Nous osons espérer qu’on nous saura quelque gré de n’avoir pas introduit un
setd nom nouveau dans cet ouvrage, à moins que ce ne soit pour l ’appliquer à
une espèce jusqu’alors inconnue. Nous connoissons assez le tort réel que le
néologisme fait à la science , pour ne pas nous en servir. Nous avons même cru
devoir conserver l ’emploi de quelques noms un peu barbares, plutôt que de les
changer ; nous citerons en particulier celui de Mammalogie, dont la composition
à la fois grecque et latine est vicieuse, mais dont l’usage est consacré.
Plusieurs des animaux mammifères découverts depuis trente ans, offrant des
formes tout-à-fait nouvelles, nous avons jugé à propos d’en faire figurer quelques
uns dans des planches supplémentaires, afin de compléter à la fois notre
travail et le recueil iconographique de VEncyclopédie, relatif à cette partie.
Nous èspérons terminer ce Species assez promptement pour qu’il remplisse
son objet, c’est-à-dire, pour qu’il présente un tableau arrêté de l ’histoire naturelle
des mammifères, en 1820. Nous ne doutons pas que les nombreux voyageurs
que le Gouvernement a envoyés dans différentes contrées, jusqu’alors
peu étudiées, ne fournissent avant peu des renseignemens qui devront nécessiter
des augmentations ou des rectifications à notre travail ; mais nous serons toujours
parvenus au but que nous desirions d’atteindre, si nous avons fait un bon emploi
des seules données qui étoient à nQtre disposition.
TERMINOLOGIE
TERMINOLOGIE DES MAMMIFÈRES,
j^VEC L ’EXPLICATI OiN DES PRINCIPAUX MOTS TECHNIQUES QUI ENTRENT DANS LES DESCRIPTIONS
o r d in a ir e s .
T iV.fi MAMMIFERES (i) sont des arïimaux vertébrés',
à sang rouge et chaud , respirant par des poumons
libres et flot tans dans une cavité thoracique dis-
tincte de la .cavité abdominale, dont les fletus.se nourrissent
dans la matrice des -femelles , au moyen d’un
placenta , et les petits , .qui-naissent en donnant des
signes.de vie , .avec le lait sécrétépar les mamelles.
iLa plupart d’entr’eux sont pourvus de quatre
membres,-dont les extrémités, divisées en un nombre
plus ou moins considérable-de doigts, sont appropriées
au genre de-vie .de chaque animal jiquel-
qnes-'Uns n’ont que doux membres, [les pectoraux
seulement3 -ils-ont pour l’ordinaire le corps-gou-
vertde poils ; -aucun n’a de -plumes ÿ quelques-uns
sont -recouverts d’espèces -d’dcailles ou d’urntest-de
•iiature‘Osseuse.
§. Ier. ORGANES DE L A LOCOMOTION.
3 °. DU .SQUELETTE DES MAMMIFERES EN GENERAL.
Le 'SQUELETTE , ou la charpente osseuse du
corps, se composé des parties.solides , destinées à
protéger le système nerveux et À servir de point
d’appui aux muscles ou organes actifs de la locomotion.
U se divise en tête , tronc et extrémités.
La TÊTE (2.) forme la partie antérieure,du.sque-
. -(• !-) -Le--nom de quadrupèdes vivipares , donné à ces
animaux, : ne..peut leur convenir, .-puisqu'il n'est pas général
, certains d'entr'eux (les cétacés ) n'ayant que.des
membres (antérieurs -seulement.
.G) .-A l'extérieur, on distingue dans lartjê.te | le crâne
et la face'. Le crâne se partage en sinciput,.o_u la partie
antérieure, ■ et occiput ou partie postérieure; le vertex en
est le sommet; le front est la région du,sinciput placée
entre les yeux et le vertex ; il est proportionné, -haut ou
bas, selon les espèces. 11 est surtout bien ouvert dans
l 'homme et quelques singes. La tempe-est .layrégion-située
entre l'oeil et l’oreiîk. ©ndistingue , dans la face,
les yeux , les oreilles, le nez et lia bouche'. Lerprolon-
gement de la face porte le nom de museau \ sa- longueur
est déterminée par l'angle plus eu moins aigu >que forment
deux lignes idéales, dont l'une passant par le méat
auditif, vient toucher l ’extrémité antérieure du bprd
alvéolaire de - la *nâehc>i;re supérieure, .et l'autre„partapt
lette ; celle qui renferme l’encéphale, ou le siège
principal du système nerveux ou excitant. Sa forme
générale varie : elle est arrondie ( i ) , alongée (i) .
très-dltingée (3), pyramidale (4), etc. Elle .esc démesurément
grosse (5) , ou moyenne (6) , ou
petite j(7i}.
‘La tête se divise .en crâne et face.
.Le ,crâne .,en est ,1a partie supérieure et postérieure
4 il renferme spécialement le cerveau. Son
volume varie relativement à celui de la face, et en
général on remarque.qu’il esc d’autant plus développé
, que l’intelligence est plus grande. Il est
formé des ps appelés frontal ou frontaux, pariétal ou
pariétaux., occipital ou occipitaux , temporaux ,
sphénoïde et ethmoïde. Sa figure extérieure est-tan tôt
arrondie et lisse, tantôt pourvue de saillies osseuses,
qui prennent les noms de
Crêtes suycilièr,e.s , lorsqu’elles appartiennent
sau .frontal et qu’elles sont situées horizontalement
au-dessus des orbites. (8) ;
Crêtes sagittales , lorsqu’élles sont placées à la
partie.supérieure et moyenne,-soit sur le pariétal
à lorsqu’il est unique 3 soit sur la ligne de
de ce dernier .point est tangente à la partie la plus Taillante
du front. Cet angle fa c ia l ■ ne se mesure guère que
dans les singes , chez lesquels son ouverture varie entre
6y et- 30 degrés. De tous lés mammifères, Yorang ou-
tang, aptes Y homme f Y * le plus ouvert, et le fourmilier
tamanoir, le plus aigu. La tête, en général, estplus ou
moins ronde dans la plupart des singes, pyramidale chez
d’autresallongée.excessivement dans les four/ni fe r s dont
nous venons de.parler, énorme dans les' éléphans, les cac
h a lo t s le s baleines ; très-pétite dans les bradypes 3 tout
aplatie,, avec .une face en bec de canard dans les omi~-
thorhynqu.es , etc.
(1) Dans Y homme.
(2) Dans le cheval.
(3) Dans le fourmilier.
(4) Dans Yalou,ate.
(y) Chez les baleines, les cachalots.
(6) Dans la plupart des mammifères.
'(•y)! Dans Y aï.
(;8.) Elles existent dans : certains singes y le troglodyte ,
i les papions, les mandrills , etc.
A