
P a t r ie . Les contrées de T Amérique méridionale,
situées sur,les bords de l’Océan atlanriqué,
Dolichotis y qui fait allusion à la longueur des oreilles de
cet animal, caractère que Ton n'a encore remarqué dans
aucun rongeur de la famille des cabiais.
Nous croyons devoir traiter ici sousforme d’appendice
au genre Agouti, F histoire naturelle d’un quadrupède
américain , dont les voyageurs ont fait mention, .mais
qu’on n’a jamais eu occasion de voir eu Europe. .Cet
animal porte le nom de
VISCACHE ou VISCAQUE, viscacka , Nieremberg,
Hist. nat. pag. 161. — Les viscachos } Feuilléé 3 Observ.
'?• pag. 32*;— Viscacka, s eu alla species cùniculorum }
Laet. Americ. pag. 407. —• Lepus viscaccia, Molina ,
List, nat. du Chili, pag. 272.-.— Gmel.— La viscache,
d’Azara,-Essai sur FHist. nat. des Quadr. du Parag.,
trad. frànç. tom. 2. pag. 41.
Cet animal, auquel nous rapportons une assez bonne
figure faite par le P. Feuillée, dans un manuscrit de ce na-
turaiiste que possède M. Huzar-d., membre de l'Institut de
France, nous parqît intermédiaire aux lièvres et aux
agoutis. Il a les oreilles presqu’aussi longues et ’le corps
trapu et arqué des premiers , et lë nombre deises doigts,
oui est de quatre aux pieds,de dçvant/et de trois seulement
a ceux de derrière, est exactement le même que
dans les derniers. Un autre, caractère qui lui est-propre
et qui ne se remarque ni dans les agoutis ni dans les
lièvres, c’est la longueur de sa queue qui est relevée en
dessus.
D’Azara est Fauteur qui en a fait la meilleure description.
Nous allons nous borner â en donner ici un
extrait.
La viscache a trente pouces de' longueur totale , mesurée
depuis le bout du museau jusqu’à l’éxtrémite de
la quéuë, et cette dernière a huit pouces deux lignes. La
hauteur du train de devant ést .de dix pouces trois lignes
, e.t cel.e du train de derrière de quatorze pouces
irois lignes. La tête est très-grosse , plane en dessus et
si joüfflue , que la mâchoire saille de neuf lignes au-delà
de l’oeil ; le museau est très-obtus et velu. -Les narines
sont étroites et distantes-de six lignes en haut et d’un
pouce en bas. L oeil a neuf lignes, dans son plus grand
diamètre. Les oreilles sont longues de deux pouces et
larges de deux pouces un tiers; elles sont droites , elliptiques
, un peu aiguës et distantes entr’elles de deux
pouces six lignes. Du museau au grand angle lacrymal,
3 et S i même point, jusqu’à
l’origine de l’oreille, on mesure quatre pouces.six
lignes. Le cou et le corps sont très-gros; ià circonférence
du dernier est^de dix-neuf pouces neuf lignes 3 la
queue, qui a trois pouces de circonférence à sa base', est
ronde et velue dans toute son étendue, à l’exception
d’un pouce et un tiers, vers sa pointe,.qui sont saris poils.
Les pieds de deyant ont quatre doigts séparés, a peu
près d’une égale grosseur et longs de neuf lignes, avec
un ongle de trois ligues, aigu, épais et propre à fouir.
Les pieds de derrière n’ont que trois doigts séparés ,
dont celui du milieu a dix-huit lignes avec un ongle.long
de six lignes, pyramidal, droit et aigu ; les autres doigts
sont plus courts de neuf lignes. Dans le côté interne
du doigt du milieu, il y a une glande considérable,
garnie de poils notablement plus gros et plus forts que
au sud de Buenos-Ayres, et tout le Ion® de la
terre des Patagons. D’Azara dit que cette espèce
les soies du -cochon. L’animal est plantigrade, et le I
dessous de-son pied a eiî tout cinq pouces. w I
Lepoil ëst long et doux comme celui du lièvre, sire I n’est celui de la face supérieure de la queue qui est ollls I
long et plus roide que celui des côtes'; ce qui p L . I
roître cette queue comme comprimée.' ‘ I
L’extrémité du museau est obscure ; les côtés de la I
tête sont très-noirs et extrêmement recouverts de soies I
longues, dures , plus fortes que celles Üu porc. Celles I
qui représentent les moustaches ont jusqu’à'Sept pouces 1
de long ; une bande blanchâtre, large de près d’ùn pouce I
part de l’extrémité du museau de chaque côté, et passe I
entre les moustaches et l’oeil, jusque derrière ce der- I
nier ; l’oeil est entouré de brun $ tout le reste dupe- I
lage est un mélange d’obscur et de blanchâtre, parce I
qu’il est formé de-deux espèces de poils, les uns entière- I
ment blanchâtres et les autres plus longs et noirs, avec I
une racine blanchâtre ; le dessus de la queue dans, un I
espace de deux pouces et demi, depuis son origine, a I
une nuance obscure; les côtés sont d'un brun clair; le I
dessous de la tête est blanchâtre , le dessous du cou I
un peu plus foncé, et tout le reste du dessous de I
l’animal et l’intérieur des quatre jambes sont blancs'.
La femelle a les couleurs du mâle , mais un peu plus I
claires. Elle a un clitoris lo n g dé six lignes et de forme I
conique. D’Azara n’indique pas le nombre des mamelles I
qu’il n’a pas aperçues.
La description que nous venons de rapporter s’ac- I
corde avec la figure manuscrite du Père Feuillée , dont I
nous avons parlé plus haut, à cela près que, dans cette I
dernièré, la queue paroît avoir plus de longueur que I
d’Azara- n’en donne à celle de son viscache, et que I
l’extrémité en est garnie de poils comme la base. I
Il n’est presque pas douteux que cette viscache; ne I
soit le type d’un nouveau genre à établir, dans lequel I
’ il faudra peut-être ramener le hamster dnricîllat qui paroît I
être la viscache du Pérou de Ulloa, et il est encore très- I
possible que la viscache de Feuillée soit une espèce dis- I
tincte de celle.de d’Azara.
Quoi qu’il en soit, cette dernière se trouve au Brésil I
et au Chili, - et non au Paraguay. Elle se cireuse des ter- I
riers qui renferment beaucoup d’individus et qui ont une I
infinité de galeries. Ces terriers occupent un espace I
circulaire dont le diamètre est quelquefois de cinquante
pieds, et la surface percée d’autant d’ouvertures. Cet '
animal est nocturne ; il fait des provisions de diverses
s o r te s de végétaux ; sa démarche est assez vive, et if ne
court pas par petits sauts comme les lièvres e t les lapins.
Sa chair est blanche, tendre, mais d’un assez mauvais
goût, surtout dans'certaines saisons de l’année.
Quelques naturalistes et entr’autres Klein, Erxieben
etBoddaert ont introduit, d'après Catesby, dans leurs
classifications des mammifères,,:une espèce distincte de
lièvre sous le nom de cavia leporina et de cavia bicolor, I
qui n’est, ainsi que le remarque M. Cuvier, qu’un véri-
table agouti proprement dit, sur le climat duquel on aura
trompé le duc de Richemont qui le donna a peindre à |
Catesby. Gmelin ne cpnsidéroit ce cavia leporina que I
comme; une variété de son cavia aguti.
Le cuniculus americanus de Bris s on , établi sur une
est très-commune entre le 54'. et le 3 5'. degré
rfe latitude méridionale. Narborough-, Wood et
5 y ton l’ont trouvée très-abondante au port Désiré
,'situé par le 47e. degré 48 minutes, .et au
port’Saint-Julien, sous le 50'. degré.
Ce. G e n r e .
Fréd. Cuv.
Linn. Erxl. Bodd. Geoff.
IPACA, coelogenus ,
| Cavia, Klein,
I j to jR a i .
C u n ic u lu s j Briss.
Cidogonys, Illig.
K aBACT. Formule dentaire : incis. can.
; — I g
Incisives très-fortes j les supérieures aplaties
en devant et tronquées obliquement en biseau ;
lès inférieures très-légèrement comprimées laté-
Molaires à racines distinctes des couronnes,
d’abord tuberculeuses , puis devenant planes par
l’usage, et offrant alors.des replis d’émail plus
ou moins compliqués dans leur intérieur: celles
d’en haut à peu près égales entr’elles pour la
grandeur; celles d’en bas diminuant graduellement
de la dernière à la première.
Tête assez grosse ; museau large.
Yeux assez grands, à prunelle ronde.
Oreilles moyennes, arrondies.
Ifeure de Séba et rapporté par Gmelin , comme va-
I riété de l’agouti proprement dit, n’en.diffère en effet
■ d’aucune.manière. , . , . . - I Le Piloris est un animal que Rochefort indique et
■ figure assez mal dans son Histoire des Antilles. Il se trouve
là la Martinique, y creuse des terriers et répand une
I odeur de.musc-très-forte. Il est un peu moins gros qu’un
■ lapin; sa queué,est courte et.cylindrique ; son pelage est
■ noir ou tanné en dessus et blanc en dessous, d ous nos
■ efforts pour nous procurer cet animal ont été jusqu’à
■ Présent inutiles. Pennant en a fait un cavia, et Erxieben
I p rapporté avec doute au même genre.
I Un îongeur envoyé des Antilles récemment au Muséum
■ d’histoire naturelle par M. Fiée| sous le nom de Piloris,
■ est un vrai rat à longue queue nue et écailleuse, de la
I taille du Surmulot. Il est d’un beau noir , à l’exception
I Qu menton, dé la gorge et de la base de la queue, qui
■ sont $’up blanc pur.
I Le cavia capensis' de Pallas, d’Erxleben etdeBoddaert
! se rapporte au Daman du Cap.
I Une espèce nouvelle d’agouti a- été établie par le I Pnnce Maximiiien dé Neuwied , sous le nom de cavia ru-
■ ?-M^ Nous ne la cônnoissons pas.
Narines ouvertes transversale ment au museau.
Bouche pourvue d’abajoues ; langue douce.
Peau des joues se repliant sous les arcades zygomatiques,
qui sont tres-saillantes, et y formant
une espèce de poche, ouverte en dehors et par
en bas. •. .
Cinq doigts à tous les pieds ; l’interne et 1 externe
de ceux de derrière étant très-petits et
comme rudimentaires; ongles coniques, épais
et forcis, propres à fouir.
Queue remplacée par un tubercule nu.
Mamelles'-au nombre de quatre ; deux pecto-
. raies et deux inguinales. ^
Poils courts, assez rares et roi des.
H a b it . Animaux omnivores, fouisseurs, recherchant
les lieux humides et marécageux.
PATRIE. L ’Amérique méridionale.
575e. Esp. P a c a B R U N , coelogenus-subniger.
(Non figuré dans i’Encycl.) Paca brasilien-
sibus 3 Marcgrav. Brasil. lib. 6. pag. 224. —-
Pisoiv, Gesner, Rai. — Cottie3 P. Maffée, Hisr.
des Indes, pag. 70.' — Jonston, de Quadr. pag.
111.. tab. 6 3. — Pag ou pague , Léry, Hisr. d’un
Voyag. au Brésil, pag. 138. — Coréal, Voyag.
aux Indes occidentales. — Laëc, Hisr. du Nouveau
Monde, pag. 484.— Paca mâle, Buflrbn,
Hisr. nar. suppl. rom. 5. pL 3 5 •—“ Schreb. tab.
ï y ! ,—. Pay3 d’Azara, Essai sur l’hisr. nar. des
quadr. du Parag. tom. 2. pag. 20. — Ourana 011
pak3 Barrère, Franc, équin.— Paca, Fréd.
Cuv. Ann. Mus. tom. 10. pag. 206. pl. 9: fig. 3
et 4. — Ejusd. Mam. lithog. 23e. livrais, ( ij.
CAR. LSS-ENT. Pelage d’un brun-noirâtre 3 marque
sur chaque flanc de quatre ou cinq bandes longitudinales
de taches blanches ; tête osseuse , lisse y
ayant lès arcades zygomatiques médiocrement
écartées.
Dimens. (Mâle, selon M. Fréd. Cuvier-) P«^. pouc. U3.
Longueur du corps, mesurée depuis le
bout- du nez jusqu’à l’origine de la
queue . . . , . ................... ............ . . . . . . 1 9. • »
— de la tête, depuis le bout du
museau jusqu’à l’occiput..............• • • 31 j 33
Hauteur aux épaules.......----- — • 1 33 »
. ~ au train de. derrière...........• •••• 1 1 »
DESCRIPT. Poils courts et grossiers, surtout sur la
(r) Erxieben, Gmelin, Boddaërt, Vicq-d’Azyr, confondent
les. deux espèces de ce genre sous le seul nom
de Cavia paca. La séparation des auteurs qui ont traité
de l’uné et de l’autre à part, est due à M. Frédéric
Cuvier.
B V