
Considéré sous le rapport de la saillie de la
cornée , il est :
Très-bombé3 dans les espèces nocturnes (1) ;
Médiocrement saillant y dans les mammifères
diurnes (2.) j
Plat 3 dans les espèces qui sont habituellement
plongées au fond des eaux (3),
Les yeux varient dans leur position respective.
Ils sont :
Antérieurs 3 lorsqu’ils sqnt dirigés en avant,
plus ou moins rapprochés l’un de l’autre, et lorsque
leurs axes de vision sont presque paral-
tèlw (4) ;
Latéraux , quand ils sont écartés et situés sur
les cotés de la tête, et pour ainsi dire sur un
même axe (5).
La face antérieure des yeux offre particulièrement
1 iris , ou membrane annulaire annexe de la
choroïde, et la pupille , ou disque central, servant
a 1 entrée des rayons lumineux.
L i r i j varie en couleur, du gris-bleu au jaune et
a 1 orangé foncé. Dans les mammifères, cecre coureur
est le plus souvent d un fauve foncé ou brune.
La pupille change de dimension en raison de la
quantité de rayons lumineux qui arrivent sur lJçeil«
Elle n affecte pas la même forme chez tous les
mammifères.
Lorsqu elle est dilatée, elle est généralement
ronde.
Lorsqu’elle esc contractée, elle est ronde (6),
lenticulaire et même linéaire verticalement (7) ,
oblongue transversalement, ou même linéaire transversalement
(8) , oblongue transversalement} avec
une convexité formée par son bord supérieur,
laquelle esc, marquée de cinq festons plus épais que
le reste du contour (9), en forme de coeur (i o), etc.
La pupille laisse voir quelquefois des couleurs
très-vives , surtout dans l’obscurité, ce qui est produit
par la réflexion des rayons lumineux, sur une
(1) Le lièvre , le tapir, les gai a go s 3 etc.
(2) Dans!a plupart des mammifères,
f 3) Les phoques , les cétacés. ,,
(4) U homme 3 les singes.
(5) Les lièvres , les rongeurs , e t , en général, les
herbivores.
(6) L’ homme , les singes , et beaucoup de carnassiers.
(7) Dans les animaux du genre des chats, Cette figure
est à peu près celle qu'affecte aussi la pupille des renards.
(8) Dans le boeuf ex. la baleine.
(9) Dans le cheval.
(10} Dans, le dauphin.
portion delà ruyschienne ou lame interne de la
choroïde , appelée le tapis , et située sur le côté du
fond de l’oeil opposé à celui dans lequel perce 1«
nerf optique.
Ce tapis esc coloré en brun-noirâtre (r) ; en
brun-chocolat (2) j en vert-doré changeant en bleu
céleste (3) ; en bleu-argenté changeant en violet (4) 3
en vert-doré pâle, quelquefois bleuâtre (5 ) > en
jaune-doré pâle (6) j en blanc pur bordé de bleu
(?), etc.
Le restant de la ruyschienne, o.u plutôt de la
choroïde, esc enduit d’un vernis noirâtre dans tous
les mammifères. Lorsque ces animaux sont atteints
de la maladie albine , ce vernis n’existe pas, et
les yeux paroissent roses dans l’obscurité de la
nuit (8).
L ’o u ïe . Le dernier ongane des sens est celui de
l’audition ou de l’ouïe.
Sa partie essentielle consiste dans çe qu’on appelle
le labyrinthe membraneux ^ où l’on trouve une
membrane fibreuse ouverte en arrière pour le passage
du nerf, en dehors pour la communication
avec l’extérieur, tapissée intérieurement par une
membrane vasculaire sécrétant le fluide ou lymphe,
dite de Cotunni, dans l’intérieur et sur le pourtour de
laquelle se répandent les filets nerveux. Mais, il s’en
faut de beaucoup que l’organe de l’ouïe se borne à
cela. Dans tous les mammifères, cette partie cen-*
traie importante s’étend pour former ce qu’on
nomme le labyrinthe, c’est-à-dire, trois canaux sémir
circulaires, dont deux verticaux et un horizontal,
et le limaçon, cavité conique, spirale, partagée en
deux par une lame ostéo-fibreuse qui se continue
presque jusqu’à son sommet. Tout cet appareil
essentiel ou profond de l’organe de l’ouïe est contenu
ou enveloppé dans un os particulier, d’un
tissu et d’un aspect qui lui ont valu le nom de
rocher. Il est intercalé entre l’os basilaire ou la
dernière vertèbre du crâne, et l’os sphénoïde postérieur
; mais il ne doit pas être considéré comme
appartenant au crâne proprement die.
Tous les mammifères, outre cette partie essen- 1
(1) U homme et les singes. .
(2) Le lièvre 3 le lapin , le çoçhon.
(3) Le boeuf.
(4) Le cheval y le boue3 le bubale , le cerf.
(5) Le mouton.
(6) f e lio n , le ch a t, Yours 3 le dauphin.
(7) Le chien , le loup , le blaireau.
(S) Les mammifères sujets à cette maladie sont
particulièrement Vhomme , les lapins 3 les chats, etc. Lé
pelage des quadrupèdes albinos est toujours blanc.
tîelle, possèdent encore les deux autres, é’est-à-
dire , celles dont l’usage est de renforcét et de recueillir
les sons , ou l’oreille moyenne et l’oreille
externe.
L ’oreillè moyenne a pour base la caisse du tympan,
cavité creusée dans l’os de ce nom. Elle
communique avec l’organê intérieur par deux orifices
, la fenêtre ronde et la fenêtre ovale , en
arrière avec les cellules mastoïdiennes creusées dans
cet os, en dedans et en avant, à l’aide d’un organe
fibro-cartilagineux nommé trompe d!Eustache, avec
la cavité gutturale dans sa partie latérale, et enfin
en dehors avec l’appareil extérieur, par un orifice
assez large, fermé par une membane appelée
membrane du tympan , attachée à un os désigne sous
le nom de cadre du tyriipan. Mais , outre ces différentes
ouvertures qui se remarquent dans la caisse
du tympan, on trouve dans tous les mammifères
une chaîne d’osselets au nombre de trois, ou de
quatre suivant quelques auteurs , qui, attachée par
une extrémité à la membrane qui ferme la fenêtre
ovale , se termine par l’autre à la membrane du
rympan.
Enfin , au dehors de cette oreille moyenne, se
trouve appliquée sur les parties latérales ét postérieures
de la tête, la conque auditive qui se compose
toujours d’un tube plus ou moins alongé, nommé
conduit auditif extern* , ét qui le plus souvent se
dilate à son extrémité en une espèce de cornet
acoustique fibro-cartilagineux de formé et d étendue
variables, mu par des muscles plus ou moins
développés, plus ou moins divisés, des. antérieurs,
des postérieurs et des supérieurs.
La conque externe de l’oreille manque totalement
dans certaines espèces de mammifères (1).
Lorsqu’elle existe , elle est souvent rudimentaire
(2). Quelquefois elle est plus ou moins arrondie,
rebordée extérieurement et appliquée contre
la tête (3), ou bien disposée de la haême façon ,
mais déjà moins bordée extérieurement, et un peu
anguleuse supérieurement (4). Elle e s t, dans un
grandnombre d’espèces, de médiocre grandeur, anguleuse
, disposée en cornet, dont l’ouverture est
antérieure et la base élargie (5) ; dans d’autres, cette
disposition est à peu près la même , màis la pointe * I
(1) Les cétacés , les lamantins , les phoques proprement
dits, les rats-taupes , les ta u p e s etc.
(2) La marmotte , les otaries , etc.
m Uhomme et les singes qui s*en rapprochent le plus.
(4) Les macaques , les papions , les mandrills.
I j) Les chats , les martes , les loups et renards, 8cc.
est arrondie : elle est aussi, dms beaucoup d’espèces,
en forme de cornet alongé, et portée sur une
sorte de pédoncule qui lui donne plus de mobilité
(1). .Son développement est énorme dans quelques
mammifères, et accompagné d’appendices,
dont le plus remarquable , qui porte le nom
d'oreillon, n’ësfc qu’un lobe cartilagineux à peine
apparent dans la plupart des animaux de cette
classe , et qui est appelé tragus (2). L oreille est
quelquefois plane, vaste et appliquée sur le cote de
la tête, etc.
On remarque , en général, que les oreilles tombantes
, en totalité ou en partie, sont un signe de
domesticité.
§. III. t>Ë LA NUTRITION.
Cette fonction animale a pour but l’assimilation
des parties substantielles contenues dans les aliments
, et qui doivent renouveler le fluide nourricier.
Son principal organe consiste dans le repli
intérieur de la peau, auquel on donne le nom de
canal intestinal.
Dans tous les mammifères , ce canal, qui est
évidemment composé comme la peau , est étendu
d’une extrémité à l’autre du corps ou tronc proprement
dit de l’animal ; mais il forme toujours des
circonvolutions plus ou moins considérables, en
sorte qu’il est constamment beaucoup plus long que
lui. Du reste , il est en grande partie parfaitement
symétrique.
Des deux orifices qui le terminent, l’antérieur,
nommé bçuche > est toujours plus ou moins fendu
transversalement. Les bords de cette fente portent
le nom de lèvres , l’une supérieure ou antérieure ,
et l ’autre inférieure ou postérieure. Elles sont composées
d’une double peau, l’une externe, l’autre
interne, et intërmédiaîrement de muscles rour-à-faic
cutanés, qui se divisent en orbiculaire, élévateur,
abaisseurs et diducteurs.
A la suite de cet orifice vient une dilatation plus
ou moins considérable du canal intestinal, cest-a-
dire, la bouche proprement dite ou cavité buccale,
composée aussi d’uiie peau intérieure dite membrane
muqueuse , et d’un muscle latéral, le buccinateur.
Cette partie du canal intestinal est comprise
entre la mâchoire supérieure et la mâchoire iiïfé-
(r) Les ruminans, les lièvres, les sangliers 3 le rhinocéros
3 etc.
(2) Quelques chéiroptères.
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