
régions polaires de l ’Océan Pacifique. On n’en
connoîc bien encore qu’une espèce 3 cependant,
d’après la remarque de Shaw, il ne seroic pas
impossible que chacune de ces grandes mers eût
la sienne propre. La différence de ces espèces
consisteroit dans la grosseur plus ou moins considérable,
et dans la direction plus ou moins
convergente des défenses.
Ils sont communs au Spitzberg, plus rares
au Groenland 3 on en trouve aussi à la baie
d’Hudson et près de l’Islande et de la Nouvelle
Zemble. Cook en a rencontré au pays des
Tschuktchis.
On chasse ces animaux pour se procurer leur
graisse, leur peau et leurs défenses, dont l’ivoire,
plus dur et plus homogène que celui de l’éléphant:
, a la propriété de ne pas jaunir avec le
temps,
QUATRIÈME FAMILLE.
MARSUPIAUX^ marsupialïa (i).
C araçt, Naissance des petits prématurée. Souvent
une poche formée par un repli déjà peau
de l’abdomen dans les femelles, renfermant les
mamelles, et destinée à recevoir les petits après
leur naissance. D’autres fois , des plis latéraux ,
sorte de rudimens de cette poche.
Des os marsupiaux dans les deux sexes (2).
Scrotum et testicules situés en avant de la
verge, dont le gland est ordinairement bifurqué j
matrice communiquant avec le vagin par deux
canaux très-étroits.
Pouce du pied de derrière, tanrôr nul, tantôt
fort distinct, sans ongle et opposable aux autres
doigts,'
Système dentaire très-différent-dans les divers
genres ; les canines manquant quelquefois à l’une
des mâchoires ou aux deux ; incisives Variant de^
(1) Les marsupiaux, si semblables entr’eux sous le
rapport du mode de génération, présentent, sous celui
des organes de la nutrition, des différences nombreuses.
Leur système dentaire en particulier offre une série qui
mène successivement et sans hiatus depuis celui des
carnassiers insectivores jusqu'à celui des rongeurs.
M. de Blainville, dans sa classification , en fait une
Sous-classe. M. Cuvier, dans son Règne animal, fait
aussi observer que ces animaux pourroient être subdivisés,
sous le rapport du système dentaire, en divers
groupes qui correspondroient assez exactement à ceux
qu’on a distingués parmi les quadrupèdes proprement
dits.
(2) Ces os situés en avant du pubis , sont alohgés e$ •
plats 5 leur pointe se dirige vers l’ombilic. . . 1
puis deux jusqu’à dix ; le plus souvent en nombre
différent aux deux mâchoires.
P a t r ie . L’Amérique, la Nouvelle Hollande et
les îles de la Sonde.
Irc. DIVISION. De longues canines et de petites
incisives aux deux mâchoires ; poche abdominale
des femelles manquant quelquefois,
LXVIIe. Genre.
DIDELPHE, didelphis, - Linn. Erxleb. Bodd.
Cuv. Geoff. Illig.
Caract. Formule dentaire : incis. Lî, can.Lzf 8 1—i *
molaires ou == 50 ou 48 (1).
Incisives supérieures petites ; les deux intermédiaires
un peu plus longues et séparées des
autres ; les inférieures très-petites, presqu’égales,
un peu comprimées et obtuses.
Canines fortes, comprimées et un peu déjetées
en dehors 3 les inférieures moins grosses que les
supérieures,...
Molaires supérieures; les trois premières, fausses
, triangulaires , comprimées , l’antérieure
étant beaucoup plus petite et séparée des autres j
les postérieures à couronne garnie de dentelures
et de pointes aiguës. Molairés inférieures; les
quatre premières fausses 3 les trois autres à couronne
garnie de pointes.
Tête longue , conique 3 museau trèsrpointu ;
gueule très-fendue,
Yeux placés très-haut, obliques,
Oreilles grandes, très-minces, presque nues,
arrondies dans leurs contours,
Langue ciliée sur les bords et hérissée de papilles
cornées,
Moustaches longues et nombreuses.
Cinq doigts séparés à tous les pieds ; pouce de
ceux de derrière (qui sont plantigrades) 'fort,
assez long, opposable et sans ongle3 angles
des autres doigts crochus. ’
Queue assez longue, ronde, écailleuse et dépourvue
de poils dans la plus grande partie de
son étendue.
Poil qui couvre le corps assez serré, souvent
de deux sottes.
(1) De tous les mammifères terrestres connus, ces
marsupiaux sont ceux qui ont le plus de-dents.
Estomac simple et petit 3 cæcum médiocre,
non boursoufïlé.
HABIT. Animaux analogues aux martes, par leur
manière de vivre, mais peu actifs et nocturnes j
se tenant cachés pendant le jour dans des buissons
épais et sur les branches des arbres 3 se nourrissant
de petits oiseaux, d’oeufs, de reptiles,
d’insectes .et de fruits 3 suçant le sang des animaux
qu’ils tuent, comme.les fouines, et faisanr,
dans les basses-cours où ils.pénètrent, les mêmes
dégâts que ces carnassiers, en étranglant les poules
et les autres oiseaux domestiques 3 répandant
une odeur désagréable, qui est celle de leur
urine, surtout/lorsqu’on les inquiète 3 faisant en-
. tendre-une voix sourde et basse, etc.
Petits assez nombreux , naissant à l’état d’embryon
, à peine formés, sans yeux ni oreilles distincts
, avec des rudimens de membres et de
queue, sans cordon ou de traces de cordon ombilical,
et s’attachant immédiatement aux mamelles
de la mère, soit que celles-ci soient renfermées
dans un sac ventral, soit qu’elles soient
placées dans un sillon peu profond et longitudinal
de la peau (1 ), se développant peu à peu.
Lorsqu’ils sont un peu grands ils se réfugient,
lorsqu’ils craignent quelque danger , dans la poche
où ils ont été allaités, ou montent sur le dos
de leur mère, en entourant sa queue de la leur.
PATRIE. L ’Amérique, mais particulièrement l’A mérique
méridionale.
| Espèces dont les femelles ont une poche sous le
ventre pour recevoir les petits après leur naissance.
389e. Esp. DiDELPHE A OREILLES BICOLORES,
didelphis virginiana,
(Encycl. pl. 246. suppl. 7. fig. 1.) Manicou ,
Bonnaterre, Encycl. pl. 24. fig. 6. — Opossum
des Américains, didelphis virginiana , Peiin.
Gmel.— Sarigue des Illinois, Buff. Suppl, rom 6.
pl. 3 3 . — Sarigue à long poil, ibid. tom. 6.
pl. 3 4.— Didelphe virginien , Lacép. — Micouré
/ (1) On n’a jamais pu observer comment les petits
étaient transportés aux mamelons. On ne conçoit pas
comment l’animal peut les placer dans sa poche ventrale,
attendu leur débilité et leur petitesse extrême. Ils sont
81 2 l'os comme des mouches et très-mous. On a pensé qu’il
y avoir peut-être une communication directe de l’utérus
aux mamelles, et que ces petits naissoient par les mamelons.
Mais cette assertion n’a été .démontrée jusqu’à
présent par aucun fait positif.
premier, d’Azara, Quadr. du Paraguay, trad, franc,
tom. 1. pag. 244. — Virginian opossum, Shaw,
tom. 1. part. 2. pl. 107.
CAR. ESSENT. Pelage laineux, mêlé de blanc et de
noirâtre j traversé par des soies blanches ; oreilles
mi-parties de noir et de blanc; tête presque toute
blanche,
Dimens. Taille d’un chat. Longueur du pouc. %.
corps........ ...................... i 2 9
— de la quéue’ .................. » 1 1 ~
de la tê te ...................................... » 4 »
— de l’oreille.................................... » 1 »»
DESCRIPT. Corps assez épais 3 tête très-pointue ;
chanfrein droit 3 narines séparées par une rainure
verticale 3 pelage composé de poils laineux ec
feutrés, d’un blanc sale près de la peau, bruns à
l’extrémité, et traversé par des poils plus longs
et le plus souvent blancs 3 teinte générale plus
foncée au dos qu’ailleurs 3 tête blanche 3 tour
des yeux et oreilles à leur base d’une couleur
brune, ces dernières blanchâtres à l’extrémiré 3
patres brunes 3 ventre blanc 3 queue velue dans
son premier quart, blanchâtre et couverte d’é-
cailles dans le reste de sa longueur 3 mamelles
des femelles au nombre de treize, douze disposées
en cercle et une centrale.
Habit. Se tient dans les bois et les champs 3
pénètre pendant la nuit dans les habitations ec
y tue les volailles. Sa démarche est très-lenre.
Ses petits, en naissant, ne pèsent qu’un grain. Ils
restent dans la poche de leur mère jusqu’à ce
qu’ils aient atteint la taille d’uné souris, ec qu’ils
-soient recouverts de poils. L^rsqu’Tls se hasardent
à en sortir, ils ne s’éloignent pas, ec y rentrent
au premier danger. Ils sont au nombre de
quatorze à seize par portée. La gestation dure
vingt-six jours, et les petits resrent dans la poche
environ cinquante jours après leur naissance.
Ce n’est qu’au bout de ce temps que leurs yeux
s’ouvrent.
PATRIE. Toute l’Amérique basse et orientale ,
depuis le Paraguay jusqu’au pays des Illinois. Il
existe dans les Etats-Unis méridionaux.
390e. Esp. D idelphe crabier , didelphis can-
crivora.
(Encyclop. pl. 21. fig. 3.) Grand philandre
oriental de Séba.— Didelphis marsupialis. — D idelphis
cancrivora , Linn. Gmel.— Crabïer3 Buff.
Suppl. 3-. pl. 54. [le mâle.) — Didelphis carcino-
phagaj Boddaert [la femelle,) — Grand sarigue