
rées comme servant au tact, dans les mammifères
les plus rapprochés de l ’homme, sont les extrémités
ou membres ; plus ces extrémités sont subdivisées
, moins les armures cornées ou ongles qui
garnissent leur subdivision ou doigts ont de développement
; plus ces doigts sont susceptibles d’être
opposés les uns aux autres, et plus le sens du toucher,
dans ces parties, a de délicatesse.
En traitant des organes de la locomotion , nous
n’avons fait qu’indiquer la disposition générale des
systèmes osseux et musculaires des extrémités des
mammifères : il convient ici de compléter ce que
nous avons à dire sur ces parties, par leur description
extérieure.
Nous rappellerons que, dans le plus grand nombre
de mammifères, on observe quatre membres.
Tantôt, et c’est le cas le plus général, les membres
sont de longueur à peu près égale ( i ƒ.
Tan tôt les antérieurs sont beaucoup plus longs
que les postérieurs (2).
D autres fois ce sont les pieds de derrière qui
acquièrent le plus de développement ($).
Chaque membre se divise en plusieurs parties.
On distingue dans les antérieurs : Y é p a u le , soutenue
par l’omoplate ; le bras > correspondant à l’humérus
y Y avant-bras , correspondant au cubitus et
au radius ; le poignet ou carpe ; le métacarpe et les
phalanges ou mains ; et dans les postérieurs : la
hanche , soutenue par les os du bassin j la cuisse >
qui a pour base le fémur; le genou, où se trouve la
rotule ; la jambe, qui correspond au tibia et au
péroné ; le coude-pied ou tarse 3 le pied, formé
du métatarse et des phalanges.
Chaque pied antérieur ou postérieur se termine
par des doigts plus ou moins appareils , do?.c le
nombre varie entre un et cinq. Il y a des quadrupèdes
a cinq doigts à tous les pieds (4), ou à quatre doigts
devant et cinq derrière (y), ou à trois doigts devant et
quatre derrière (6) 3 il y en a de tétradacryles , ou à
quatre doigts partout (7) ; quelques-uns ont quatre
doigts.devant et trois derrière (8) j il y en a qui
n’ont que deux ou trois doigts seulement en avant,
(1) Les carnassiers les ruminons, les solipedes, etc.
(2) Les gibbons, les bradypes.
(3) Les kanguroos, les gerboises, les lièvres, et en général
les rongeurs.
(4) L*homme y les ours , l’éléphant3 etc.
( 0 Les rongeurs en général.
(6) Les cabiais , les agoutis.
(7) U hippopotame , le suricate.
(8) Un fourmilier 3 le pécari.
et quatre en arrière (1) ; d’autres à trois (2) ou à
deux doigts partout (3). Enfin d’autres n’ont qu’un
Seul doigt visible, quoiqu’on retrouve sous la peau
des vestiges de deux autres qui seroient latéraux (4).
Les doigts sont plus ou moins alongés, plus ou
moins séparés les uns des autres. Ainsi, dans quelques
animaux , ils sont ordinairement rrès-courts (5),
et même dans plusieurs ils sont entourés jusqu’au
sabot par une peau épaisse (6). Dans d’autres ils
sont plus distincte ; et dans quelques-uns ils sont,
comme dans l ’homme , plus parfaitement séparés ,
et peuvent agir séparément (7). Dans certains, où
ils acquièrent le maximum de développement, ils
supportent des membranes qui transforment les
pattos de devant en véritables ailes (8). Chez
d autres où il n'y a que des membres antérieurs,
ils sont tous renfermés dans des enveloppes ligamenteuses
, serrées de façon à modifier le membre
tellement qu’il n’est plus qu’une simple rame (9).
On appelle pouce le doigt le plus interne 3 il
manque dans beaucoup d’espèces, ou n’est que rudimentaire.
Lorsqu’il existe, toujours plus gros et
plus court que les autres doigts, il est le plus souvent
dans la même direction que ceux-ci; mais chez
beaucoup de mammifères, il est susceptible de leur
être opposé, tantôt aux membres antérieurs seulement
(10), tantôt aux quatre pieds (11)., et d’autres
fois aux pieds de derriète seulement (n ) .
On donne les noms de digitigrades aux animaux
qui marchent sur l’extrémité des doigts (13), et de
plantigrades à ceux qui appuient en entier la plante
du pied de derrière sur le sol (14). Les fissipèdes
sont ceux dont les doigts sont séparés (15), et les
palmipèdes sont ceux dont les doigts, réunis par
(1) Les bradypes.
(2) Les rhinocéros.
(3) Les ruminons.
(4) Les chevaux.
(y) Les rurninans et quelques pachydermes.
(6) \J éléphant.
(7) Les quadrumanes.
(5) Les cha Uves-souris ou chéiroptères.
(9) Les cétacés.
( 10) \Jhomme.
(11) Les quadrumanes.
(12) Les didelphes , les phalangers.
(13) Les chiens, les chats, etc.
(•4) Les ours 3 les blaireaux, les mangoustes, le AA
risson , la taupe, la musaraigne , etc.
Oy) Les mêmes animaux que ceux cités dans les
notes 13 et 14. ••
une expansion de la peau, sont propres à la natation
(1). •
La dernière phalange de chaque doigt est ordinairement
garnie d’une armure cornée , appelée
ongle lorsqu’elle est médiocrement développée et
qu’elle n’êntoure pas en entier la phalange , et
sabot lorsqu’elle est épaisse et qu’elle garnit la
phalange de toutes parts. Les mammifères pourvus
d’ongles, sont dits onguiculés ; ceux qui ont des
sabots reçoivent le nom & ongulés.
. Parmi les onguiculés, les uns ont les ongles
foibles et plats ou on gouttière (2) : d’autres les ont
forts et arqués pour fouiller la terre (3), et ce sont
surtout les antérieurs; d’autres les ont très-acérés et
réqactiles (4) ; il en est qui les ont en forme de
crochets , tous soudés ensemble (5). Ils manquent
presque toujours aux doigts des mammifères vo-
lans (6) , et constamment au pouce des marsupiaux
(7). Il est un genre (8) dont tous les ongles
sont à peu près plats, à l’exception de celui de l’index
du pied de derrière qui est subulé> c’est-à-dire,
fort aigu et arqué.
Parmi les ongulés, il y en a à cinq petits sabots
à chaqûe pied (9) ; d’autres à quatre (10) ; d’autres
à trois (.11.) ; d’autres à deux grands et deux petits
(12); d’autres à quatre aux pieds de devant et trois
à ceux de derrière (13) ; d’autres à un seul partout
(14) ; d’autres à deux sabots, avec deux petits
onglons surnuméraires à toutes les extrémités (15).
Ces derniers , comme il est facile de le penser,
ne se servent en aucune manière des extrémités de
leurs membres comme organes du tact. Chez eux le
siège spécial de ce sens réside dans d’autresparties,
et notamment dans les lèvres ou dans le nez, qui,
chez quelques-uns, est démesurément développé.
Leurs extrémités sont uniquement disposées pour la
locomotion.
(1) Les loutres, le castor , Yornithorhynque 3 le chiro-
necte , etc.
(2) L*homme , quelques singes.
||): Les taupes, les blaireaux, les hamsters, les
fourmiliers , etc.
(4) Les-chats, les civettes. .
(y) Les, bradypes ou paresseux.
( 6) Les chéiroptères ou chauves-souris.
(7) Les didelphes.
(8) Celui des makis.
(9) U éléphant.
(10) U hippopotame.
(11) Les rhinocéros.
(12) Les cochons.
<1.0 Les tapirs.
(14) Les solipèdes ou chevaux,
( i j ) Les rurninans.
Des tégumens considérés comme organes généraux
du sens du toucher.
La peau est plus ou moins serrée, et laisse voir
plus ou moins bien les formes des muscles de l’animal
, surtout lorsqu’elle n’est pas recouverte de
longs poils. Ainsi dans les uns elle est assez exactement
appliquée contre le corps ( 1 ) , tandis que dans
d’autres elle semble avoir trop d’ampleur dans
quelques parties , telles que le cou, par exemple,
où elle forme un grand pli appelé fanon (1). Elle
est calleuse dans certaines parties du corps sur lesquelles
quelques-uns appuient à terre lorsqu’ilss’ac-
croupissenr (3)3 la paume des mains, la plante
des pieds, les fesses de quelques autres (4), etc.
Elle est verruqueuse lorsqu’elle présente de petites
éminences nues. Elle est écailleuse lorsque
l’épiderme se replie de façon à figurer des
écailles (5). Elle est quelquefois épaisse et rugueuse
(6). #
Les compartimens osseux de la peau d’un petit
nombre (7) composent un test ou une cuirasse fort
solide, mais cependant susceptible de se prêter à
la volonté de l ’animal. Ils forment trois pièces
principales : une sur la tête, une sur les épaules, et
une sur la croupe , et entre ces deux dernières, des
bandes transversales et mobiles pour donner au
corps la facilité de se ployer.
Le corps, lorsque la peau n’est pas exactement
nue ou à peu près nue (8), se trouve recouvert,
ou de poils ou de piquans, ou d’écailles.
Les poils sont de deux sortes : un feutre plus ou
moins épais et doux qui garnit immédiatement la
peau , et qui est traversé par de longs poils plus ou
moins cylindriques, qui seuls sont apparens au dehors.
Le feutre se rencontre principalement dans les
animaux du Nord , ou ceux qui habitent des contrées
très-élevées.
Les poils prennent diverses directions, et quelquefois
, en s’alongeant considérablement, forment
ce qu’on appelle :
(1) Les cerfs y les -antilopes.
(2) Les boeufs.
(3) Les chameaux et dromadaires.
(4) Beaucoup de singes de l'ancien Continent.
(y) Comme sur la queue des castors, des didelphes
et des rats.
(6) Comme celle des éléphans , des rhinocéros ; c e
qui a valu particulièrement à ces animaux le nom de
pachydermes.
(7 ) Les tatous.
(8) Comme dans les cétacés , les lamantins et quelques
pachydermes.