
dont on a meme tiré leur nom classique, est un
certain nombre damas de cryptes extérieurs lacti-
fères, situés d’une manière symétrique en nombre
plus ou moins considérable de chaque côté de la
face inférieure du tronc. Ce sont les mamelles (i).
Le sexe mâle offre une disposition d’organes
tout-à-fait semblable dans les parties qui le constituent
, mais dont les usages et les fonctions sont
très-différens, au moins en apparence.
L ’organe sécréteur, appelé testicule , est chez
tous les jeunes animaux placé dans la cavité abdominale
; mais dans un assez grand nombre d’espèces
, il en sort tout-à-fait pour n’y plus rentrer, et
est contenu à l’extérieur dans une poche qu’on
nomme scrotum , tandis que dans les autres il sort
seulement à l’époque où il doit être mis en usage, et
rentre ensuite. Sa composition anatomique est plus
simple que celle de l’ovaire, puisqu’il est formé
d’un grand nombre de petits canaux repliés un
très-grand nombre de fois sur eux-mêmes , et
contenus dans une enveloppe fibreuse dite, à cause
de sa couleur, membrane albuginéeî De la réunion
des canaux séminifères il naît un canal qu’on nomme
canal déférent j qui suit un trajet variable, suivant
que le testicule est intérieur ou extérieur, et qui
toujours vient à la racine du canal éjaculateur ou
excréteur; mais avant et très-souvent, il se termine
dans une poche plus ou moins boursouflée, divisée
par des espèces de cloisons imparfaites en différentes
loges qu’on nomme vésicules séminales ,* c’est
la vésicule de dépôt.
De chaque vésicule naît ensuite un petit canal
qui, après s’être réuni à celui du côté opposé , est
enveloppé dans un gros crypte glanduleux appelé
prostate , et qui se termine dans le canal éjaculateur
analogue au vagin ; celui-ci se prolonge ensuite
(ï) Le nombre des mamelles est variable. L’ornitho-
rhynque et Yéckidné sont les seuls chez lesquels on ne les
ah pas encore découvertes , ce qui fait soupçonner
u’elles ne se développent qu’à une certaine époque
e Tannée, ou que les petits en naissant, ayant la
faculté de pourvoir eux-mêmes à leur nourriture, elles
n’existent qu’en vestiges. On en compte deuxtantôt pecto
ra le^ dans Y homme 3 les singes, etc. ) j tantôt inguinales
( àzns\e-cheval 3 le tapir 3 e te. ). Quelques chauves-souris
en ont quatre, deux pectorales et deux inguinales. Les
loris en ont quatre pectorales} la plupart des carnassiers
huit en tout j savoir : deux pectorales et six ventrales. Les
didelphes en ont quelquefois treize, dont une centrale ;
le s truies en ont six j les runiinans , tantôt .deux , ifentôt
quatre ventrales 5 les cétacés , deux près de la vulve, etc.
Dans quelques marsupiaux elles sont contenues dans
un repli de la peau du ventre des femelles , etc.
plus ou moins au dehors pour former une partie de
ce qu’on nomme pénis ou organe excitateur male ;
ce canal, qui est commun à l’éjaculation de la
semence et à celle de l’urine , est composé dans
ses parois fibreuses d’un tissu vasculaire et érectile ,
et il se termine par un renflement plus ou moins
considérable de forme déterminée , mais extrêmement
variable selon les espèces , qu’on nomme
gland (1).
Quant aux mamelles, elles sont presque tou*-
jours dans les mâles absolument comme dans les
femelles.
CO Tantôt le gland est lisse et de forme ovale
( homme , macaques , babouins ) ;
Ou garni par un large bourrelet saillant, qui lui donne
la figure d’un champignon ( sapajou, sagouin ) $
Ou garni de plusieurs bourrelets qui ont un aspect
tout-à-fait bizarre ( macaque bonnet-chinois ) 5
Ou mince et effilé ( taupe ) ;
Ou comprimé sur les côtés, arqué en dessus à son
extrémité >
Ou assez court et conique , et armé d’épines cartilagineuses
dont la pointe ëst dirigée en arrière { cha ts ) j
Ou^cylindrique et présentant deux renflemens. successifs
, l’un à sa base, et l’autre près de l’extrémité (chiens) ;
Ou fourchu et offrant deux branches plus ou moins
prolongées, et entre lesquelles s’ouvre l’ urètre j
Ou cylindrique et partagé à l’ extrémité en quatre
lobes par deux sillons qui se croisent ( phascolome ) j
Ou conique et armé de petits os plats et tranchans , et
de crochets dirigés en arrière ( cobaye ) 3
Ou muni d’écailles et de crochets cartilagineux ( gerboises
) j
Ou évasé en forme de cloche , renfermant un corps
ui ressemble à un champignon , à la base inférieure
uquel se trouve l’ouverture du canal de l’urètre,5
Ou très-mince, très-long et conique (sanglier3 taureau) ;
Ou cylindrique comme la verge, renflé et arrondi à
son extrémité j le milieu de celle-ci présentant une fosse
dans laquelle s’ouvre l’urètre, au sommet tronqué d’un
corps de forme pyramidale ( solipedes ).
Outre les principales différences que nous venons de
signaler, il en est une foule d’autres qu’il est impossible
de décrire ici : chaque espèce, pour ainsi dire, présentant
la sienne propre.
En général» la forme du gland est déterminée par la
présence ou l’absence d’un os qui soutient le corps de
la verge, et par les proportions ou la figure de celui-ci.
Les mammifères carnassiers en ont pour la plupart ; et
chez eux'il compose le plus souvent la presque totalité
du gland.
Le fourreau ou le prépuce, destiné à protéger le gland
dans 1 état d inaction , offre peu de différences remarquables.
Néanmoins, tantôt il est adhérent à la peau du
ventre ( dans presque tous les mammifères.), tantôt il en
eSt détaché ( hommes , singes , chauves-souris ). C ’est lui
qui renferme les poches qui rassemblent certaines humeurs
très-odorantes, comme le musc et le castoreum. Ce
même prépuce porte les deux mamelles du cheval.
'Résultat ou produit des organes de la génération.
On donne à ce produit, que l’on conçoit assez généralement
formé ou sécrété dans l’ovaire de l’individu
femelle , le nom d'oeuf ou de foetus ; ce qu’il
offre de caractéristique , c’est qu’il n’emporte pas
avec lui une partie propre â le nourrir indépendamment
de sa mère , c’est-à-dire, qu’il n’est réellement
composé que du germe même et des enveloppes
qui lui sont propres. C ’est ce qui fait que
l’ovule , détaché par' l’action médiate du fluide
séminal absorbé , a besoin de s’attacher de nouveau
dkns un lieu déterminé du corps de sa mère, afin
d’en extraire ce qui lui est nécessaire pour commencer
son accroissement, au moyen d’une implantation
vasculaire presqu’artificielle. C ’est là ce
qu’on nomme le placenta 3 qui du reste peut varier
considérablement sous les rapports de sa forme,
de sa complication, e tc ., mais qui est toujours
formé d’un amas inextricable de vaisseaux veineux
et artériels provenant du foetus et communiquant
d’une manière médiate avec ceux de la mère.
L ’ovule, pour ainsi dire mûri sur ou dans l’ovaire
, détaché de cet organe à la suite de l’acte de
la copulation, est entraîné t ail moyen de la trompe
qu’on suppose presque le saisir, dans l'intérieur de
Tutérus ou le lieu du dépôt. Cet céuf', dans
lequel il est impossible de distinguer rien autre
chose qu’une petite quantité d'un fluide albumineux
, est enveloppé de deux membranes, le cAo-
tion et Tamnios, entre lesquelles se place une sorte
de sac.plus ou moins étendu, communiquant avec
la vessie urinaire, et qu’on désigne sous le nom
d'allantoïde. Une fois arrivé dans Tutérus, cet oeuf
y détermine , ou sympathiquement ou par sa
présence, une sorte d’inflammation qui produit
l’adhérence de Tune de ces parties avec la cavité
utérine ; c’est en cet endroit que se développe le
système vasculaire dont il a été parlé plus haut, ou
le placenta qui, pour faciliter le mouvement du
foetus dans Tutérus, se prolonge en formant un
cordon dit ombilical, parce qu’entré par l’ombilic
du foetus , il pénètre dans la cavité abdominale.
Une partie des vaisseaux qui le composent, va porter
le sang puisé dans la mère, dans le système vei- .
neux du jeune sujet, tandis.que par l’autre, les artères
ombilicales, il revient au placenta.
Le foetus ainsi renfermé reste un temps plus ou
moins long dans Tutérus, et surtout en sort dans
un état plus ou moins formé ; ce qui dépend de
certaines circonstances : mais constamment il a
besoin, 'après sa sortie , d’un nouveau rapport avec
sa mère, qui constitue Y allaitement. Cet allaite- I
ment, qui s’exécute au moyen des mamelles, est
aussi fort variable quant à la durée (1).
Les mammifères viennent donc à la lumière
dans un état vivant manifeste ; ce qui leur a fait
donner le nom de vivipares ; mais il y a des différences
nombreuses parmi eux sous le rapport de
l’état plus ou moins parfait sous lequel ils naissent.
En général, il nous semble que plus l’animal est
descendu dans l’échelle des êtres, et plus il naît
parfait, ou moins on conçoit qu’il a besoin de sa
mère, et vice versa.
§. V I . DES SECRÉTIONS ET EXCRÉTIONS.
Nous ne dirons rien sur les sécrétions ou excrétions
générales , telles que la transpiration , les
urines ; mais nous nous arrêterons un peu sur les
excrétions excrémentielles particulières à certains
animaux.
Les unes sont des excrétions odorantes, notamment
:
i°. L’humeur noirâtre, épaisse et onctueuse ras-
-semblée dans les larmiers 3 ou sacs membraneux
dont les parois sont garnies de follicules , qui sonu
situés dans une fosse sous-orbicaire de l’os maxillaire
, et qui s’ouvrenr au dehors par une fente longitudinale
de la peau (1).
. i° . L ’humeur visqueusè et fétide excrétée par
des glandes placées sous la peau dans la région
temdbrale , qu’on trouve dans plusieurs mammifères
(3).
30. L ’humeur sécrétée par les glandes préputiales.
Ces glandes ne sont le plus souvent que de simples
follicules contenus dans l’épaisseur du prépuce
et séparant une humeur sébacée (4). D ’autres
fois ce sont de véritables glandes conglomérées,
ayant un canal excréteur qui s’ouvre dans le prépuce
sur les côtés du gland de la verge ou du clitoris (5).
(1) Il paroît qu’il est assez généralement en rapport
inverse avec la durée de la gestation ; ainsi dans les
mammifères marsupiaux ( dont la plupart des femelles ont
sous le ventre un repli de la peau en forme de poche pour
recevoir les petits ) , où la gestation est extrêmement
courte , l’allaitement est fort long ; et au contraire dans
les ruminans , etc.
(2) Les cerfs et quelques antilopes seulement ont des
larmiers.
(3) Les élephans.
(4) V’ hornmé3 les singes , les ruminans , les solipédès
, etc. ' .
’ (y) Les rongeurs , et particulièrement les rats proprement
dits , les campagnols , les hamsters , etc.
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