
avoit une étiquette portant ces mots : sea lion 3
provenant des îles Falkland. II en a fait la description
suivante, dont il nous a permis de
faire usage ( i ).
Formes du crâne très-différentes de celles du
phoque commun, mais ayant quelqu’analogie
avec celles de l’espèce précédente ; crêtes occipitales
et sagittales bien moins prononcées ou presque
nulles ; fosses temporales et arcades zygomatiques
très-grandes, quoique cependant beaucoup
moindres que dans le phoque à trompe ;
point d’appendices ou de protubérance sous le
conduit auditif; chanfrein droit, quoique le museau
proprement dit soit très-court et peu renflé ;
fosses nasales petites, à peu près comme dans le
phoque ordinaire ; canines énormes ;. molaires
au nombre de six de chaque côté aux deux mâchoires,
simples, coniques, mais un peu irrégulières
; incisives au nombre de six en haut et de
deux en bas, une de chaque côté ; ces dernières
grosses, cylindriques, dirigées en avant et comme
tronquées â l’extrémité.
Nota. Il résulte de cette description, qu’on
remarque des différences considérables entre ce
grand crâne et celui du premier phoque, à moins
que ces différences ne tiennent à l’existence de
la trompé dans l’un des deux, et â son absence
dans l’autre, et par conséquent à la diversité des
sexes, ce qui est peu probable, surtout sous le
rapport du système dentaire.
En effet, les caractères tirés du nombre et de
la forme des incisives suffiroient seuls pour distinguer
ces deux espèces, s’il n’en existoit pas
encore d’autres dans la différence de la taille, dans
le développement plus ou moins grand des ongles
des nageoires antérieures, et dans la couleur du
pelage.
Des renseignemens qui viennent â l’appui de
cette distinction, nous ont été fournis, l’année
dernière, par un officier de santé qui tevenoit
d’une expédition â la terre des Patagons. Selon
lui, les phoques qu’il désigne sous le nom d'élé-
phans marinsy â cause de la forme de leur nez,
très - abondans dans ces parages, ont à peu
près les dimensions attribuées au lion marin
( i ) Nous ne regardons toutefois l’identité de ce crâne
avec celui du lion marin de lord Anson que comme une
probabilité, mais fondée sur ses grandes dimensions et
sur les différences bien réelles qu’il offre, lorsqu’on le
compare avec ceux des espèces q u i . fréquentent les
m^mes îles, cpmme les phoques ours “marin et à crinière.
d’Anson. Une peau de foetus presqu’à terme''
que nous avons examinée, avoit trois pieds de
long, les ongles fort distincts et robustes la
fourrure fine, épaisse et d’un brun-noir. Plu,
sieurs échantillons de peaux de ces phoques de
différens âges, nous ont démontré que plus ils
deviennent vieux et plus le poil devient rare duc
et court, et plus les couleurs s’éclaircissent. A
deux ans, ils ont la teinte delà fourrure du castor
H a b it . Les phoques d’Anson vivent en grandes
troupes, comme le font les phoques à trompe.
Leurs cris sont bruyans et de tons différens:
tantôt ils grognent comme des cochons, tantôt
ils hennissent comme les chevaux les plus vigoureux;
les petits bêlent comme des agneaux.
Les mâles ont chacun plusieurs femelles. Celles-
ci mettent bas en hiver deux petits. Tous passent
l’été dans la mer, et l’hiver à terre.
PATRIE. L’île Georgia, la Terre de Feu, les île$
Malouines, la côte est de l’Amérique, depuis la
Terre des Etats jusqu’au 40e. degré, sur la Terre
des Paragons ; quelquefois l’île Sainte-Hélène,
selon Dampier; la Terre de Kerguelen?
370e. Esp. P hoque de Byron , phoca Byronil
(Espèce nouvelle, fondée par M. de Blain-
ville sur un crâne de phoque de grande dimension,
de la collection d’Hunter, et étiqueté:
Sea lion from the Island o f Tinian3 by commodore
Byron. )
C a r . ESSENT. Six incisives supérieures 3 dont la
seconde extérieure plus grosse que les autres et semblable
à une canine; crêtes occipitales et sagittales
très-saillantes y ainsi que Vapophyse mastoïde.
D E S C R I P T . Cette tête a les plus grands rapports
avec celles des deux espèces précédentes, surtout
par le grand développement de la face relativement
au crâne. Elle se rapproche plutôt de la
première par l’énorme saillie des crêtes sagittales
et occipitales ; mais elle diffère de toutes deux
par le développement excessif des apophyses
mastoïdes ou subauriculaires. On y remarque la
grande largeur et la profondeur des fosses temporales;
la longueur et l’étendue de la surface
palatine ; la grandeur des trous incisifs; la forme
des molaires, qui semblent avoir été toutesco«
niques et irrégulières.
La mâchoire inférieure n’existoit pas.
Tous ces caractères paroissent suffisais a
M. de Blainville pour distinguer ce phoque des
deux autres spécifiquement; et c ’est en effet ce B
que porte à penser l’examen comparatif des dessins
qu’il a faits des trois têtes osseuses dont il
s’agtt.'
On ne possède aucun renseignement sur les
formes extérieures de ce phoque ; mais le nom
de sea /io«., que-lui a donné Byron, indique
qu’il doit avoir de la ressemblance avec le lion
de mer d’Anson ou notre seconde espèce.
p 4TRiE. L’île T inian, la principale de l’Archipel
des Larrons ,'ou îles Marianes, située au nord
de la Nouvelle-Guinée, par le 15e. degré de
latitude auscrale, et le'14 5e. degré de longitude.
371e.Esp. P hoque a c a pu ch o n , p h o c a c r is -
t'atà,|
(Non figuré dans PEncycl.) Lion marin,
phoca leonina , Fab. ( 1 ). — Klap-myssen3 Egede,
Groenland, pag. 6 t. pl. 6 ? — Klap-mür^y ejusd.
• fig. pag. 61} — Neitsersoak dés Groenlandois.
C AR . ESSENT. S Une sorte de capuchon mobile 3
adhérant au sommet de la tête , susceptible d'érection
, et pouvant recouvrir les yeux et le museau ;
quatre incisives supérieures , dont les latérales les
plus grandes; quatre incisives inférieures.
Dim ens. Sept à huit pieds de longueur totale.
DESCRIPT. Front du mâle adulte portant une
sorte de gros tubercule susceptible de se gonfler
comme une vessie, et cariné dans sa partie
moyenne ( outre les véritables narines, il y en a
de fausses dans le même tubercule, et le nombre
de ces fausses narines varie d’une à deux, suivant
' Page) ; trente-deux dents en tout ; savoir, quatre
incisives en haut et en bas, une canine et cinq
molaires à chaque côté des deux mâchoires (un
seul individu jeune a présenté six molaires inférieures
) soies des moustaches grandes, presque
(i).Péron , dans son Mémoire sur l’habitation des
phoques, inséré dans les Annales du Muséum et dans le
second volume du Voyage aux Terres australes , fait voir
que, sous le ho'fn de lion m arin, on à confondu trois
grandes espèces de -phoques des mers tîü Sud ; savoir :
t0/ lé phoque à trompe ( phoca proboscidea)\ t° . le phoque
de l'île Saint-Paul . .3°: le lion marin de Pernetty' et
dëForster, et, deux autres .espèces du Nord; savoir:
4°-le lion matin du Groenland, de. Fabricius ; et le
lion marin des lies du détroit de Béring , décrit par
Stél'er. il s’attache surtout à comparer ente’elles les deux
espèces du Nord , et il s’étonne de ce que les nomen-
Ciatçurs les ont pu confondre, attendu qu’elles appartiennent,
l’une au sous genre des phoques, et l’autre
î f e f i des otaries-.
rondes, blanchâtres, annelées et comprimées â
leur base, obtuses à l’extrémité ;. iris brune : poils
doux ,et longs, avec un fond laineux très^pro-
fond; dessus de la tête et du cou, dans les mâles,
ne présentant point de poils plus longs ou plus
soyeux que ceux qui recouvrent le reste du corps.
Différences d’âge,. —- A .un an, pelage blanc,
avec le milieu du dos . d’un gris livide. A deux
ans, d’un blanc de neige, avec une raie étroite et
brunâtre sur le dos. Vieux ayant la têre et les
pieds hoirs ; le reste' du corps également noir,
mais parsemé de taches grises ; le dos restant
. toujours plus obscur.
H A B IT . Ce phoque,.selon Crantzius (Hist. gén.
des Voy. tom. 19. pag. 6 1. ), se trouve très-abondamment
au détroit de Davis; il y fait régulièrement
deux voyages par an , et y réside depuis
' le mois de septembre jusqu’aCr mois de mars ; il
en sort alors pour aller faire ses petits à terre, et
revient avec eux au mois-de juin, fort maigre et
■. fort épuisé. Il en part une seconde fois en juillet,
. pour aller plus au nord, où il trouve probablement
une noutrirure plus abondante, car il revient
fort gras en septembre. Sa maigreur, dans
les mois de. mai et juin, semble indiquer que
c’est alors pour lui la saison des amours, et que
dans ce temps il oubhe.de manger, comme les
ours et,les lions marins. Fabricius die qu’il s’accouple
debout.
PATRIE. Le Groenland, où il habite dans les
mois d’avril, de mai et de juin; les côtes les
plus septentrionales, de l’Amérique, sur l’Océan
atlantique (1).
+ -j* Espèces dont la tête n'a ni trompe ni capuchon
de; peau,
371e. Esp. PHOQLÉ MOINE, phoca Monachus.
(Encyclop. pl. 110. fig. .1. A. B. C. ) Phoque
moine y phoca Monachus, Herm. Mém. de Berlin,
tom. 4. tab. 11 et i 3.— Gmel. Syst. natur.
— Le phoque à ventre blanc y Buff. suppl. tom. 6.
fig. 4 4.— Phoca bicolory Shaw, Gén. zool. tom. 1.
part. z. pl. 70. — Phoca albiventer3 Boddaert,
(1) M. Milbert, correspondant du Muséum, dans les
États-Unis, vient d’envoyer à cet établissement, sous
■ le nom de phoca mitr^ta , la tête d’un phoque qui diffère
essentiellement de celui-ci par le manque de crête et
par le "nombre des dents. IL a six incisives supérieures et
seulement deux inférieures. Il paroît qu’il peut gonfler
-et remonter la peau de son cou, de façon à cacher la
tète en partie.