
2°. DES MüSC'EES OU ORGANES A’CTlfcS DE Ï.A LO'COMO'îrON.
L a fibre contractile ou musculaire des mammifères
est ordinairement rouge, quelquefois assez
blanche, et d’autres fois très-brune ou presque
no ire , sans qu’il paroisse y avoir de rapport entre
les différences et les divers modes d’organisations
de ces animaux. En général, sa couleur est plus
foncée dans ceux qui vivent dans l ’eau.
Les muscles, ou la réunion d’un certain nombre
de ces libres contractiles , sous une forme et
une direction déterminée., quoique toujours ’dépendantes
de l ’enveloppe de l ’a n im a l| peuvent
cependant être divisés en deux couches j en :
Cutanés proprement dits , ou ceux qui adhèrent
réellement à la peau et qui la meuvent j .
et en :
Profonds,3 ou ceux qui appartiennent réellement
au squelette r 'ec viennent d’un os pour se
terminer à un autre.
Les premiers sont peu importans a connoître.
Quant aux derniers, eh prenant comme point
de départ le canal intestinal, qui peut être considéré
justement comme l’axe du corps, ils peuvent être
divisés en supérieurs , en inférieurs et en latéraux,
qui comprennent ceux des membres.
Ceux de la partie supérieure au canal intestinal
sont peut-être les .plus important; ils forment ce
qu’on nomme muscles de la colonne vertébrale 3 ce
qui comprend ceux qui meuvent la tête,, les vertèbres
et-la queue.
Les inférieurs forment une série ou presqu’un
seul muscle étendu, du pubis jusqu’à la symphyse
de la mâchoire inférieure, et dont les fibres sont
parallèles et entre-coupées par la réunion des m embres
et dés côtés.
Enfin les latéraux, plus ou moins obliques., sont
presque toujours formés de deux couches qui se
croisent, occupent lés-flancs,'et servent constamment
aux mouvemens des côtes.
Les supérieurs, ou de la colonne vertébrale ,
prenant le.système nerveux qu’elle contient pour
a x e , peuvent être eux-mêmes subdivisés en. supé^
rieurs ou extenseurs , en inférieurs et en latéraux,
ou fléchisseurs latéraux,
Les principaux e x ten se u r sen marchant de la
tçcê à la queue, sont! es grands et petits droits la
tête, et tous les inter-épineux 3 quand ils existent J
et ces derniers sont d’autant plus développés, que
les mouvemens de tellfe ou telle vertèbre doivent
être plus grands 3 le grand et le petit oblique de la
tête 3 le transversaire épineux 3 le mulüfidus d’Albi~
nus 3 muscles qui se portant en général , d’une apophyse
transverse ou articulaire à une épineuse, quelquefois
en sens- inverse , produisent réellement
l’extension directe de la colonne vertébrale, peuvent
aussi produire une Sorte de rotation, ou mieux,
de flexion latérale, quand ceux d’un côté seulement
agissent. Il faut y joindre ceux qui recouvrent les
précédens., comme les sacro■ lombaires 3 le long
dorsal et ses dépendances, les splenius ij complexus 3
digastriques >de la tête ., et tous les sacro-coccygiens
supérieurs.
Tous: les muscles sont ordinairement composés
de petits faisceaux charnus très-nombreux, qui se
pprtent, ou directement , ou plus ou moins obliquement
, d une ou plusieurs vertèbres à une autre,
à la suivan.te;, ou même d une beaucoup plus antérieure
ou plus postérieure , .comme pour la tête ou
la queue ; ils forment .des muscles véritablement
complexes dans leur composition et leur action.
En général ils sont développés .proportionelle-
ment aux mouvemens permis de telle ou relie partie.
de la colonne vertébrale , e t la langueur de
leurs fibres est également.proportionelled l’étendue
du mouvement.
Les muscles fléchisseurs de cette colonne vertébrale
n’existent qu’au cou et. aux lombes j ce sont le
petit et le grand droit .antérieur de la ,tête 3 le long du
cou 3 \e petit psoas 3 les-sous-caudiens.
Les muscles latéraux salit le petit droit'.latéral 3
les inter-transversoir es 3 le carré des lombes 3 les
coccygiens latéraux 3 tous muscles .également .complexes.
•
Les muscles inférieurs au canal intestinal sont
étendus entre la -symphyse du menton et celle.du
pubis : ce sont, en allant d’avant en arrière , les
génio -'hyoï (liens 3 hyo-giosse et thyro - hyoïdiens 3
sterno- hyoïdien et sterno - thyroïdien ; et enfin le
grand droit de l’abdomen 3 qui va quelquefois de la
première côte au pubis.
Enfin, les musçlès latéraux se divisent, comme il
a été dit plus haut, en ceux des côtes et ceux des
membres.
Ceux des côtes sont les inter-costaux 3 qui peuvent
ê t r e divisés en abaisseurs :er en élévateurs,
ouerpexternes et en internes.
Les muscles latéraux les. plus aiitérieurs.-sont ceux
m
qui meuvent la mâchoire inférieure ; les élévateurs
sont le massétet et le temporal qui ne font réellement
qu’un muscle, et les ptérygoïdiens interne et
externe : l’abaisseur est le digastrique.
Entre la mâchoire inférieure et l’os h yoïde, il y
a pour celui-ci un élévateur qui est le stylo-hyoïdien,
et un abaisseur qui est le scapulo-trachélicn.
Au-delà viennent les appendices simples, qu’on
nomme côtes ; il faut regarder comme élévateurs
des premières les scalènes, ensulce les sur ec sous-
costaux , les inter - costaux internes et externes,
même les sous-sternaux , enfin les deux obliques de
l'abdomen et le transverse, comme des muscles de
ces appendices. Les sterno et cleido-mastoïdiens appartiennent
aussi à cette cathégotie.
Des muscles des extrémités antérieures. Quant
aux appendices complexes ou membres, les sources
ou l’origine des muscles qui meuvent les différentes
parties qui les composent, sont toujours les
muscles élévateurs et abaisseurs q u i , ayant entouré
la racine de l’appendice , se sont divises en quatre
sections.
L e sous-clavier est évidemment l’analogue d’un
intercostal ou abaisseur de l’appendice.
Le trapèze en esr l’élévateur ; et quoique réellement
il soit supérieur au canal intestinal, i l est cependant
l ’analogue d’un surcostal ; il en est de
même de f angulaire de 1 omoplate et meme du
rhomboïde.
Le grand dentelé est l’abaisseur de cette partie
de la cote ou de l ’omoplate ; il semble qu’il en est
de même du petit pectoral.
Ces divers muscles offrent des différences assez
nombreuses, suivant que le membre intérieur a dû
servir d’organe de sustentation ou de préhension
digitale ; dans le premier cas, le grand dentelé devient
extrêmement puissant, et au contraire le sous-
clavier et le petit pectoral disparaissent.
L e membre lui-même est mu en totalité sur son
pédicule par une série de faisceaux musculaires
qu’on peut diviser en tracteurs en avant, en arrière,
en haut et en bas ; en avant, par le deltoïde dans
sa partie acromiale et le sur-épineux ; en arrière,
par le grand dorsal, le grand rond et le grand pectoral,
les premiers en haut, le dernier en bas; en
haut par le sous-épineux et le petit rond, et en bas
par le sous-scapulaire. Ces muscles,’ qui varient,
comme on le pense b ien , dans leurs proportions
relatives , offrent aussi des dispositions en apparence
fort différentes, suivant la position quadrupède
ou bipède de l’animal.
L ’avant-btas est mu sur le bras par des extenseurs
et des fléchisseurs seulement. Les premiers qui
occupent la partie postérieure du bras, forment ce
qu’on nomme le triceps brachial ; nés de l’omoplate
et de l’humérus , ils se terminent à l’olécrane. Les
fléchisseurs sont au nombre de deux, quelquefois
presque réduits à u n , le biceps brachial et le brachial
antérieur.
Les deux os de l’avant-bras peuvent être mis en
mouvement l’un sur l’autre par les muscles rond et
carrépronateurs , qui se portent plus ou moins obliquement
du cubitus au radius , en produisant ce
qu*on nomme la pronation ; et en sens inverse par
le court et le long supinateur.
L a main , en totalité , peut être fléchie ou étendue
directement ou plus ou moins obliquement :
pat le radial et le cubital antérieur qui produisent la
flexion du carpe ; et par le radial externe simple ou
quelquefois double, et le cubital postérieur, qui
opèrent l’extension.
Les doigts ou leurs phalanges sont également
susceptibles de flexion, d’extension et d’écartement
oü de rapprochement les unes des autres ,'ce qu’on
nomme déduction, ou abduction et adduction.
Les fléchisseurs divisés "en longs et en courts, suivant
que leur origine est à l ’humérus ou aux os
de l’avant-bras, ou au carpe, sont : le palmaire
grêle, qui ne fait qu’un avec le fléchisseur superficiel,
et le fléchisseur profond ou perforant, ainsi
nommé parce que ses tendons, parvenus sous l’a-'
vant-dernière phalange , traversent les tendons du
fléchisseur superficiel, pour aller sè terminer à la
phalange onguéale.
Les fléchisssënrs courts sont ceux du’ petit doigt
et celui du pouce, lorsque ces doigts existent.
Les extenseurs sont tous longs ; ce sont : [’extenseur
commun , l’extenseur propre de l’indicateur, celui
du petit doigt et celui du pouce, arec son long et son
court abducteur, quand ce doigt existe.
Quant aux abducteurs et aux adducteurs, ce sont
les inter-osseux q u i , suivant lent terminaison par
rapport aux phalanges, prennent l ’un ou l ’autre de
ces noms.
Des muscles des extrémités postérieures. L a ceinture
osseuse postérieure, ou le bassin , n’étant jamais
mobile dans les mammifères, sur la colonne
vertébrale, il ne peur y avoir de trace de muscles
dans cette partie.
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