
H U I T I È ME ORDRE.
CÉTACÉS, Cetæ (i).
CARACT. C o rp s p is c ifo rm e , termin é par un a p p
en d ic e ca u d a l de nature cartilagineuse et h o r izo
n ta l.
D e u x membres antérieurs seulement en forme
d e n ag eoires , ayant les os qui les formen t très—
aplatis et -très-courts.
T ê te jo in te au corps par un cou très-coürt et
trè s-g ros , composé de vertèbres cervicales très-
minces et en partie soudées entr’élles.
plat et même un peu concave ; ses cornes sont attachées
aux extrémités de la ligne qui sépare le front de l'occiput
, et ces deux parties font entr’elles un angle aigu 5 le
plan de l’occiput est quadrlhgùlàiré. M. Cuvier pense
qu'il seroit possible que celle-ci fût le bison des Anciens
et la souche primitive de notre boeuf domestique. Ses
débris sont très-communs dans le lit de nos grandes rivières.
On en a trouvé fréquemment dans les tourbières
de la Somme, en Sotiabe, eri Prusse, en Angleterre,
en Italie, etc.
La T roisième , pl. 3, fig. 4 et y ( et Pallas, Nov.
Comm. PetrOp. 19. pag. 460), se rapproché plus du
buffle et de l’arni, que de tout autre boeuf, par la forfne
de son crâne ; néanmoins la largeur de la tête est plus
grande à proportion de sa longueur, surtout entré les
orbites , dont la distance donné à ce crâne un caractère
tout particulier. La courbure des cornes est aussi différente;
celles du buffle ordinaire se portant en arrière,
de côté et en haut, sans revenir sensiblement en avant,
et celles du buffle fossile allant d'abord obliquement en
haut et de côté, e t leur pointe revenant antérieurement.
Cette tête est d’un quart plus considérable que celles
des plus grands buffles, et l'arête saillante longitudinale
de ses'cornes paroîtmoins marquée que dans les cornes de
ces derniers animaux. Plusieurs débris de cette espèce,
que M. Cuvier regarde comme contemporaine des élé-
phans et des rhinocéros de Sibérie, ont été découverts
sur les bords de l’ilga, du Jajk, de l'Irtisch et de l'Ob.
La Quatrième enfin, décrite aussi par Pallas, Nov.
Corn. Petr.tom. 21. pag. 601. — Cuv.j?l. 3. fig. 9ët ic ,
ressemble à l'oyibos, autant qu'on puisse le présumer,
par ses cornes très-grosses, couchées sur les cotés de
Ja tête, rapprochées l’une de l’autre, mais ayant leurs
bases parallèles entr’elles et non obliques, comme dans
le buffle du Cap. (.V oyt[ ce que nous en avons dit en
décrivant l'ovibos. )
(1) Le tableau de l'ordre des cétacés que nous allons
tracer, est particulièrement destiné à faire connoître Jes
progrès de l'histoire naturelle de ces animaux, depuis
.’époque où Bonnaterre (" 178.9) a publié sa description
des planches de Cétologie. Nous ne ferons qu'indiquer
très-sommairement les espè: es dont il a rapporté les caractères,
en renvoyant à son texte et en indiquant ses figures.
En un mot, le travail de Bonnaterre ne doit pas être
considéré comme un double emploi du nôtre ; mais celui-
çi dpit l’être, au contraire, comme son complément.
D eu x m am elle s pectorales ou abdominales.
O r e ille s ouvertes à l’extérieur par un méat
très-petit.
P e a u plus ou moins épa isse, sans aucun poil.
Cerveau g ran d , ayant ses hémisphères bien
développés.
O s du rocher ou de l’oreille interne tout-à-
faic séparé de la tête ou n’y tenant que par des
ligamens.
B a s s in et os des extrémités postérieures représentés
par deux os rudimentaires pérdus dans
les chairs (1 ) .
H a b it . A n im au x tout-à-fait aq u a t iq u e s , comprenant
les plus grandes espèces connues sur le
g lob e , la plupart carnassiers, nageant à l’aide de
leur queue , q ui se meut de haut en bas et non
de droite à gauche com m e ce lle des poissons ;
faisant des petits qui naissent vivâns et les allaitant
com m e les autres m am m ifè re s , etc.
P a t r i e . L è s cétacés proprement dits se troûvent à
peu près dans toutes les mers •, mais leur véritable
patrie paroîc être plutôt le voisinage des
pôles que les latitudes chaudes ou tempéréès;
c ’êst du moins ce qui a lieu pour les très-grandes
espèces. L e s cétacés herbivores au contraire sont
particuliers â la z o n e équatoriale.
P R E M I È R E F A M I L L E .
C É T A C É S H E R B I V O R E S , s ife n ia .
C A R A C T . D e s m o la ir e s à couronne place 3 quelquefois
des défenses supérieures.
D eu x m amelle s pectorales.
D e s poils aux m ou s ta ch es .
N a r in e s proprement dites placées au boùt du
museau’, ouvertures n a s a le s , dans .la tête osseuse,
situées supérieurement.
C o rp s très-massif.
C X X X I 6. G e n r e .
L A M A N T I N , m a n a tu s , R o n d e le t , Linn,
S c o p o li, Sto rr , La cép. C u v . G e o ff . 111 ig.
(1) Il es t, sans doute, Inutile de rapporter parmi les
caractères des cétacés, ceux qui les font placer dans
la classe des mammifères, et qui les éloignent, au contraire
, beaucoup de celle des poissons, tels que la respiration
par des poumons , la chaleur du sang ^ le douW?
système de circulation, etc.
T r ich e ch u s ( i ) , L in n , E rx leb . Svhreb, S h aw ,
G ih e l.
M a n a t i , B od d .
CAR. F o rm u le dentaire : incis. canines ,
molaires === 38-, (L e s in c isive s, très-petites
, n’existent que dans les foetus. L e s adultes
ne présentent que 3 2 dents s e u lem en t , parce
que quatre molaires tombent dans le jeune âge. )
M o la ir e s présentant sur leur couronne deux
collines transversales com m e celles des tapirs; les
supérieures à coupe carrée , et les inférieures à
coupe plus longue que large.
T ê te non distincte du corps.
Y e u x t rè s -p e tits , placés supérieurement entre
le bout du museau et les trous Auditifs, q ui sont
â peine appareils.
L a n g u e ov.2l\q.
P a r t ie postérieure du corps t rè s -g ro s s e , d é primée
ec arrondie au b o u t , sans nageoire caudale
proprement dite.
D e s vestiges Y o n g le s sur les bords des nageoires
pectorales.
D e s m o ustaches composées d'un faisceau d’énormes
p o ils , dirigés en dessous de la lèv re et
formant de chaque côté une sorte de défense
cornée.
P e a u nue , très-épaisse et rugueuse.
Verge du mâle Terminée par un gland , élargi
en forme de champignon comme celui du cheval.
Six vertèbres cervicales.
S e ize paires de cotes singulièrement grosses et
épaisses , don t,le s deux premières seulement-s’unissent
au sternum.
E s tom a c divisé en plusieurs poches. -
C æ c u m bifurqué.
C o lo n bourso.ufïlé.
Habit. C e s animaux viv en t en troupes et se nour-
, rissent uniquement de matières -v ég é ta le s. O n ,
dit que le mâle montre beaucoup d ’attachement'
pour sa fem e lle , et c e lle - c i, une grande tendresse
pour.son p e t it , qu’elle porté «ous l ’une de
ses n ag e o ires , dans les p remiers jours qui suivent
sa naissance. Ils sortent quelquefois de l’e a u , en
(i) A l’article du morse, il s’est glissé une faute assez
grave ; nous avons cité, comme étant cet animal, le tri-
‘ àecus manatus de Linné, pour le trichecus rosmarus.
se traînant sur le r iv a g e , à l ’aide de deux fausses
■ défenses ou c ro c h e t s , que composent les poils
très-gros et assez courts de leurs moustaches.
L e s femelles de ces an im au x , mal observées
par les marin s, paroissent avo ir donné lieu à la
prétendue dé cou ve r te, tant de fois ren ou ve lé e ,
de sirènes ou de femmes marines. L a forme de
leur tê te , la position des mamelles e t leur g on flement
. àt.l’époque de l’a lla item en t, o n t v raisemblablement
donné lieu à ce tte méprise.
PATRIE. L e s bords de la mer A t la n t iq u e , vers
l ’embouchure des grands fleuves de la côte occ identale
de l ’A f r iq u e ec de la côte orientale de
l ’Am é r iq u e du sud.
749e. E sp. L a m a n t in d ’A m é r iq u e , ma natus
amer ica nu s.
( En c y c l. pl. 1 1 2 . fig. 2 et 3.) M a n a t ip h o c a
g enu s j Clu s . E x o t . pag. 1 3 2 . fig. — M a n a t e ou
va ch e m a r in e , D am p ieu , V o y a g . tom . 1. p. 46.
— Sloane , J am a ica , tom. 2. pag. 3 29. — La
C o n d am in e , V o y a g . pag. 1 5 4 . — G ra n d la m
a n t in des A n t i lle s , Buff, Hisr. nat. tom. 13.
p . 377 et 425 . pl. 5 7 . — Eju sd . Suppl, tom. 6 .
p. 396.— C u v . A n n . Mus. tom. 13 . pag. 282 .
pl. 19 . — Ejusd. R e ch e r , sur les osseni. foss.
tom . 4. M ém . sur les p h o qu es, pl. fig. 1 ,
etc. — D e sm . nou v. D ic r . d ’hist. nat. tom. 18 .
pag. 2 1 3 . pl. G. 9 . ■
C a r . e s s e n t . 7 ête o s s eu s e , a s s e z a longé e r e la t ivement
à sa largeur dans la p a r tie du museau et
des narines ; fo s s e s n a sa le s tr o is f o i s p lu s long ue s
que la rg e s ; apophyse zyg om a tiq u e du tem poral
très-haute ; bord infé rieur de la mâ choire d ’ en b as
droit,
pied. pouc. lîg.
Dimfns. Longueur totale.........'. ............. r 9 n
Largeur du museau.................. » 4 j
Distance du museau à la commissure
' des.lèvres.................................................... .» 3 1
— du museau à l’oeil....................... » 4 2,
— ded'oeil à la commissure des Ièvres.
. _ . . . . . . . . . . . . . . . .......... » • 2 7
— du museau à la racine inférieure
de la nageoire........... ............ . » - 7 9
Longueur de la nageoire......... . . . , ». 9 »
Plus grande largeur de la main. . . . . » 3 . »
Longueur de la queue..................... 1 c »
Plus grande largeur de la queue.. . . . 1 1 8
Contour de la tête , à l'endroit des
yeux..... . .................. . . .......... .. , 7 7
— du corps, aux aisselles . . . . . . . . 3 1 3
— à l'endroit le plus gros.............. 3 9 y
~ — à l etranglement de la queue... . 1 10 11
Distance du bord postérieur de la
queue à l’anus........................................ 2 » 4