
A Fêtât de domesticité, la chèvre est de tous
les ruminans, celui qui a conservé le plus de
rraits caractéristiques des races primitives. Son
oeil est vif, sa démarche est active et gaie ; elle
montre de l’attachement pour ses petics, et distingue,
en s’attachant à elles, les personnes qui
la soignent. Son naturel la porte à aimer la liberté
et à satisfaire ses nombreux caprices. Elle
marche toujours en tête des troupeaux de mourons
parmi lesquels on l'introduit, et les dirige
par goût vers les lieux escarpés et rocailleux, où
elle grimpe avec une grande facilité.
Dans les troupeaux composés uniquement de
chèvres, les vieux boucs marchent les premiers.
Cesanim.iuxsont très-ardens en amour, stf battent
entr’eux à coups de tête, ne s’attachent à aucune
femelle en particulier, et peuvent en saillir un
grand nombre. En tout temps, mais surtout à
l ’époque du rut, ils répandent une odeur parti—
- culière fort désagréable et souvent très-pro-
. noncée. Ils sont en état d’engendrer à un. an.,
et leurs femelles à. sept mois > mais on ne les
laisse d’ordinaire s’accoupler que lorsqu’ils ont
au moins dix-huic mois t l’époque de la chaleur
a lieu en automne. Les chèvres portent cinq
mois et mettent bas au commencement du
sixième, ordinairement un seul petit, quelquefois
deux, qu’elles allaitent pendant un mois ou
cinq semaines. Ces petits chevreaux sont d’un naturel
très-gai.
De F accouplement du bouc et de la brebis
résultent des mulets, dont les formes tiennent
du mouton, et l’allure et le poil, de la chèvre,
On dit que cette race métisse est féconde en
Amérique, où elle porte le nom de Chabin.
M. Frédér ic Cuvier a observé un de ces mu-
. lets femelle qui avoir été fécondé par un bouc,
mais dont le foetus n’est pas venu à terme.
On dit que la chèvre s’unit au chamois ; mais
| le produit de cet accouplement n’est pas connu.
P a t r i e . Le paseng d’Asie se trouve sur toute la
' chaîne de montagnes qui. traverse le nord de la
Perse et de l’Inde, jusque vers la Chine ; c?est-
à-dire, sur tout le Caucase et le Taurus. Il est
connu des Kirgises et des autres peuples, nomades
qui habitent au nord de ces montagnes,
ainsi que des Persans qui habitent au sud.
Nos Alpes françaises ont fourni les individus
qu’on a rapportés à cette race sauvage.
Quant aux races domestiques, nous ayons in- |
diqué, en les décrivant, la patrie de chacune.
Voye{ plus haut.
C X X V I I I C. G e n r e .
M O U T O N , ovis, Linn. Briss. Erxleb. Gmel,
Bodd. Cuv. Geoffr.
Capra, Illig. "
Ægionomusy Pallas, Ranzani.
C a r a c t . Formule dentaire : incis. can. 2^?.
molaires o—6 = 72 1. ,
Incisives formant un arc entier., se touchant
toutes régulièrement par leurs bords.
Museau sans mufle ; chanfrein arqué.
Cornes grosses, anguleuses, ridées transversalement
, contournées latéralement en spirale et
se développant sur un arc osseux, celluleux . qui
a la même direction.
Point de larmiers.
Point de barbe au menton.
Oreilles médiocres, pointues.
Jafhbes assez grêles, sans brosse* aux poignets.
Deux mamelles.
Point de pores inguinaux.
Queue, plus ou moins courte, infléchie ou
pendante (1)..
H a b it . Moeurs des races sauvages, en tout analogues
à pelles des ruminans du genredes chèvres,
aussi a l état de nature. Races domestiques beaucoup
plus éloignées des races primitives que
celles des chèvres.
Pa t r ie , L ’ancien Monde, le nord de l’Amé-
rique., '
738e. Esp. M o u f l o n d ’A f r iq u e , ovis tragc-
iaphus,
( Non figuré dans J’Encycl.) Beardes sheep ,
Penn, Quadr. 1. pag.- 5 2. pi. 9. — Shaw, Gen.
zpol, tom. 2. part. 2.*png, 383. ph 202.— 1
(1) Le genre des moutons est si peu distinct de celui
des chèvres, que plusieurs auteurs les ont ré unis. La forme
du chanfrein sert particulièrement à différencier ces animaux,
bien .qu’il v ait des chèvres à front, busqué ; les
autres caractères sont tirés de la nature des.poils, de b
présence ou de l'absence d’une barbe, de la direaiou
.de ia.quene.,.e£c.
M o u f lo n d'Afrique, Cuv. Regn. anim. tom. i.
pag, 168. — Geoffroy-Saint-Hilaire, Mém. de
llnst. d'Egypte, fig.
C\R. ESSENT. Cornes médiocres3 non contournées
en spirale, ayant leur face antérieure la plus large;
poil roussâtre doux } avec une longue crinière pendante
sous le cou et une autre à chaque poignet 3
queue courte.
DiMENS. Taille d’un mouton ordinaire.
DESGKIPT. Chanfrein assez peu arqué ; cornes un
peu plus longues que la tête, se touchant a la
basé, d’abord droites, puis recourbées en arrière
ec en dedans j ayant leur face antérieure la plus
large. Pelage généralement de couleur roussatre
et doux au toucher \ une longue crinière pendante
sous le cou, et une sorte de manchette
'composée de poils très-longs et non frisés a chaque
poignet. .
H a b it , et P a t r i e . Cette espèce sauvage habite
les lieux déserts et escarpés de la Barbarie, et
se porte presqu’en Egypte, ou elle a été observée
par M, le professeur Geoffroy-Saint-Hilàire.
7 39e. Esp. M o u f l o n d ’A m é r iq u e , ovis montant
( Encyclop. pl. suppl. 14* %• 4*) |Ilp| mon~
tanay Geoffr. Ann. du Mus. tom. 2. pl. 60.
Car. ESSENT. Corpes très-grosses y régulièrement
contournées en spirale sur les côtes de la tete; pelage
formé de poils courts et secs y d un brun-marron
y avec les fesses blanches ,* point de crinière.
Dimens. Taille du ce'f.
DfcSCRlPT. Corps svelte, haut sur jambes; tete
courte,; chanfrein presque droit ; cornes du male
très larges et grandes, partant en arrière et ramenées
au devant des yeux , en décrivant a peu
près un tour de spirale , comprimées comme
dans le bélier domestique, â surface striée ; celles
de la femelle beaucoup plus pentes et sans courbure
'sensible. Poil court , roide, grossier et
comme desséché, généralement d un brun-marron,
si ce n’est sur les joues, ou il passe ^au
marron clair, et sur les fesses, où il est d’un
blanc parfait.
Femelle ne différant du mâle que par ses cornes
et sa taille plus petites.
N o ta . M,. Cuvier pense que ce mouflon est de
l’espèce de i’argali, qui a pu passer le détroit de
Berhing sur la glace ; cependant ses cornes sont
un peu moins grosses et forment moins la spirale
que celles de cet animal.
Habit..Il habite, par troupes de vingt à trente
individus, sur les sommets des plus hautes montagnes
, et se plaît surtout dans les lieux les plus
arides ec les .moins accessibles. Il saute de cocher
en rocher avec une vitesse incroyable ,
et sa souplesse esc extrême.
P A TR IE . Les bords de la rivière de l’E lk , au Canada,
par le 50e. degré de latitude nord ec le
1 1 5e. de longitude ouest.
740e. Esp. M o u f l o n a r g a l i , ovis ammon.
•( Non figuré dans FEncycl. ) Stepnie baranniy
G. S. Gmel. Voyage en Sibérie, tom. 1. p. 368.
— Sceller, Kamtsch. ? pag. 127. — Ovis fera
sibirica y vulgo Argali dicta y Pallas, Spicil. zoo),
fasc. X I . pag. 3. tab. 1. — Capra ammon, Linn.
Syst. nar. édit. 12. — Ovis ammon y Etxl. Gmel.
— Shaw, Gen. zoo!, tom. 2. paît. 2. pl. 201.
Ovis argali y Bodd.
C A R . ESSENT. Cornes du mâle très-grandes et tres-
fortes y triangulaires y aplaties en devant y striées
en travers ; celles de la femelle comprimées et en
forme,de faulx; poil d'été y ras, gris-fauve ; poil
d’hiver y épais y dur y gris-roussatre y avec du blanc
au museau y à la gorge et sous le ventre; un large
espace jaunâtre autour de la queue y en tout temps.
Dimens. T a illé du iainï. .
D l SCRIPT. Cornes du mâle très-grosses, et ayant
jusqu'à deux aunes de longueur , naissant tout
près des yeux, courbées d’abord en arrière et ensuite
en avant, avec la pointe dirigée un peu en
haut et en dehors ; ridées depuis leur naissance
jusqu’à moitié de leur longueur, et plus lisses dans
le reste, sans être cependant entièrement unies,
triangulaires â leur base, avec une large face en
avant. Cornes des femelles très-minces, en comparaison
de celles des mâles, à peu près droites,
presque sans rides et assez semblables en tout à
celles de nos boucs domestiques ; oreilles assez
larges, terminées en pointe et très-droites ; cou
ayant quelques replis pendans; queue fort courre.
Pelage en été, d’un gris-fauve, avec une raie
jaunâtre ou roussâtre le long du dos, et une large
tache de la même couleur, sur les fesses ; face interne
des quatre membres et ventre d’un rougeâtre
encore plus pâle. Pelage d’hiver, plus roussâtre
en dessus, tirant sur le blanchâtre au museau
, à la gorge et au ventre.
H abit. L ’argali vit dans les pays de montagnes et
dans les déserts appelés steppes. C ’est un animal
extrêmement vif, dont les moeurs paroissenc
avoir beaucoup d’analogie avec celles du bouquetin.
Son accouplement a lieu au printemps
Q q q 1