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c>4 M A M M A L O G I E.
ayant trouvé des pâturages ex ce llen s, a changé
un peu de con formation , acquis d e la ta ille et
de l’em b o n p o in t , et est devenue la plus rema rquable
de notre pays sous ces deux derniers rapports.
L e s boeufs flamands que l’on en v o ie en France
après a vo ir été en gra isssés, n’ont pas plus de
quatre à cin q ans.
N o ta . L ’on ne possède rien encore de satisfaisant
sur les races des autres pa ys, et l ’on n’a à
leur égard que des données trop v a g u e s , pour
qu e nous croyions u tile de les rapporter ici.
. Q u an t aux boeufs a n g la is 3 on remarque pour
la taille ceux du S u ffo lk , du He refordshire et
du W ilt s h i r e , dont le caractère commun le plus
apparent consiste dans la petitesse de la t ê t e ,
la b r iè ve té du cou et l’h o r izon ta lité parfaite du
‘ dos. C e sont peut-être de tous les boeufs , sinon
les plus g ran d s , mais ceux dont le poids est le
plus cons idé rab le; car on c ite un veau de Su ff
o lk , qui à quatre mois et demi pesoit 4 7 7
liv re s ,' et un boe u f du même c om té , dont les
cornes n’a voien t pas moins de cinq p;eds de
lo n g - e t qui pesoit 3920 livres. Les boeufs du
N o r f o lk , q uo ique p etits,'^ontgénéralement les
plus estimés p o u r la qua lité de leur chair. Le s
%• boeufs du D e von sh ire et du Su ssex, très-semblables
entr’eu x , si ce n ’est que lès premiers ont
la tête e t le cou plus petits que les derniers, sont
le résultat du croisement des races normandes
a vec des races primitives anglaises.
L e taureau sans cornes d’E c o s s e , très-mult
iplié aussi,dans le S u ffo lk , où il p fen d une forte
taille et la couleur b la n c h e , est encore a demi
sauvage dans les parcs du premier de ces p a y s ,
. et de petire taille. C ’est sans doute le b iso n albus
s c o ticu s seu calyd o n icu s d ’Aldrovand e. C ’est un
très-bel an imal, à tête courte ét trè s-la rg e , q u ’on
avoir rapporté pendant long-temps à l’espèce de
l ’aurochs, mais qui a , ainsi que M . C u v ie r s’en
est as suré, tous les caractères ostéologiques du
boe u f ordinaire. O n l ’a introduit en France d e puis
quelques années.
Le s boeufs des contrées méridionales et m a r itimes
de l ’Irlande manquent de cornes.
I l en est de même ch ez les boeufs d ’.lslande .
L e D an em a rck a une race très-grande , dont
quelques • vaches qui viennent s’engraisser en
H o lla n d e , fournissent jusqu’à dix-huit ou vin g t
pintes de lait par jour.
E n N o rw è g e / s e lo n P o n to p p id am , les boeufs
sont très-petits, généralemen t de couleur ja u n e ,
et leurs vaches donnent très-peu de lait. Le s île s '
qui bordent les côtes présentent des individus
un peu plus grands.
L e s boeufs de la P o d o l ie , de la T a r ta n e qu’habitent
les C a lm o u k s , de l’U k ra in e e t de la Hong
r ie , passent pour les plus grands du Monde.
D e s boeufs h on g ro is , amenés par lés ennemis
en 1 8 1 4 à P a r i s , étoient en effet de taille très-
élev ée , et leurs cornes fort g ran d e s , dirigées latéralement
a v e c la pointe r e le v é e , étoient très-
bien placées sur le front ; leur poil étoit gris-
c e n d r é , distribué par petites mèches , ce qui
semble indiquer qu’ ils sont de" haut-cru.
Parmi lés boeufs de l’empire de R u s s ie , on
cite ceux des Kirgises comme étant les plus gros.
L ’E sp a gn e , n otamment la pro v in ce de Salam
an q u e , et l ’I ta lie , ont de fort belles'races.
L a Roma grie a surtout un très-grand boeuf à
cornes longues , latérales, relevées au b p u t;à
poil de couleur grise fon cé e , passant a u ‘brun sur
la tête et le milieu du dos ; ce tte race a beaucoup
de rapport avec ce lle de H o n g r ie . Dans
d ’aurres can ton s , la couleur grise se retrouve
au s s i, mais la tête des boeufs est b lanche.
Les boeufs siciliens ont des c,ornés remarquables
par leur grandeur et la régularité de leur
figure; elles Sont très-peu courbées , et leur longueur
ordinaire, mesurée en ligne droite /est de
trois pieds, et quelquefois de trois pieds et .demi.
L e s îles de Malce et de Lipari ont des races
beaucoup moins belles., e t la racé de Sicile; y dég
én è re au point d’y devenir méconnoissable.
Le s boeufs de Sardaigne et de C o r se sont
petits et maigres.- ,:v
L e s pâturages de la T u rq u ie sont peuplés de
beaux e t nombreux troupeaux de boeufs. En
C r im é e , la stature de ces animaux,est plus pet
i t e , et leur couleur grise , noire ou rarement
b ru n e , rappelle celle des boeufs de H o n g r ie .
Le s boeufs d ’E g yp te sont en général assez petits
; leurs cornes sont courtes et leur couleur est
fauve. Son n in i dit que quelques-uns d ’entr’eux,
sans appartenir à la race des z éb u s , ont le garrot
un peu sa illan t, et c’est peut-être,à ceux-ci qu’il
faut rapporter le petit boe u f d ’A fr iq u e de Selon
et le ju v e n ca sy lv e s tr is de Prospèr A lp in ,' figuré
dans' l ’E n c y c lo p éd ie , sous le n om de taureau
n a in y p\. 4 6 , fig. i .e t fig. 1 A . C e petit boeuf
est aussi propre à.la Ba rbarie.
L a N u b ie e t l’Ab ys s in ie ont présenté aux voyageurs
des races de boeufs sans bpsse au garrot,
M A M M A
t r è s -variées dans leur taille , la . grandeur èt la
conformation de leurs corne s, .qui manquent
même dans quelques-unes ; dans la couleur et la'
longueur du p o i l , , etc;
Tou re s les colonies européennes ont reçu des
boeufs de diverses contrées de l ’E u r o p e , et ces
animaux ont subi dans leur nature et leur constitution,
des chaiigemens relatifs aux nouveaux climats
sous l’ influence desquels ils.se sont trouvés
placés. L e s boeufs- du C a p sont en général petits,
et quelques-uns ont les cornes non adhérentes.
Harrow rapporte que la plupart d ’entr’eux ont
l ’ha le in e infecte. L e s CafFres. en é lèv en t de
grands troupeaux.
T o n te l ’A m é r iq u e , où l ’espèce des boeufs
. n’existoit pas avant sa découverte, est maintenant
, peuplée de ces an imau x, q ui dans quelques points
v iv en t en plein état de liberté. Ils, offrent aussi
. ' des races variées. C e u x de M o n te -V id e o sont
les plus-grands de tous et surpassent même ceux
de Salamanque en Espagn e ; ceux des C o r -
rientes au Paraguay sont au contraire très-bas
sur jambes ; une race des environs de I’Assomp-
. t io n , dans, le même pays / a perdu ses cornes;
le boe u f dé F e rn am b o û c , ordinairement ro u g e ,
taché de. n o i r , et quelquefois d e jaune ou de
brun marron, paroît avoir surtout beaucoup d ’a nalogie
a v ec le boe u f n an tais, par sa taille et par
la.quantité des peaux qu’il fournit à la tannerie.
L e s boeufs de race anglaise qui ont été transportés
â-B o tan y -B a y ,.sur la cô te orientale.de. la
N o u v e l le -H o lla n d e , ont parfaitement réussi
dans ce tte Colonie.
H a b it , générales de l ’ espèce du boeuf, L e boe u f est
sans contredit l ’un des. quadrupèdes le plus a n ciennement
et lé plus comp lètement asservis par
. l ’h om m e ; et après le m o u to n , c ’est celui des
animaux domestiques dbnt l ’intelligence paroît
te0fermée dans les bornes les plus étroites. C e - •
pendant, les thaïes entiers ou ta u reau x montrent
une v éritable énergie lo rsq u ’il s’agit de défendre
:.leurs troupeaux contre lès attaques des loups.
Ils se lancent contr’eux- et les poursuivent longtemps,
pendant que les femelles âgées ou vaches
se mettent sur la d é fen s iv e , en formant un
cercle au milieu duquel elles placent lés veaux-et
les génisses, et en présentant au dehors les Cornes
à l’ennemi. Le s boeufs montrent aussi une sorte
d’attachement pour les personnes qui on t soin
d ’eux , .et ils.sa vent très-bien reconnoître l’habitation
où on les nourrit ; faculté tout-à-fait interdite
au mouton. L e caractère de ces.animaux..
L O G IE .
est en général doux e t p a tie n t , surtout ch ez les
femelles et ch ez les individus châtrés ou b is -
tou rn é s , et qui reçoivent plus spécialement le
n om d é boe u fs ; néanmoins quelques individus,,
notammen t ceux des races élevées dans un certain
état de lib e r té , ersurtou t les taure au x, ont un
caractère farouche q ui les rend dangereux. Ils
comba ttent à coups dé cornes et cherchent à
soulever et à je te r en l’air leur en n em i, pour lf*
• fou ler aux pieds lorsqu’ il est abattu.
L e s taureaux sont en état de produire à deux
ans et les vaches à dix-huit mois ; mais on a tten d,
pour les faire saillir, qu’ils a ient trois ans. Us peuv
en t produire en tout tem p s , mais l ’époque qui
semble marquée pour l’accoupiement de ces anim
au x , esc vers le mois de m a i , au moins dans
notre clima t. L e s vaches portent n eu f mois révolus
et ne fon t ordinairement qu’un p e t it , qui
est en état de marcher quelques heures après sa
naissance, e t à dou ze ans elles cessent de pro duire.
L a durée dé. la vie de cette espèce paroît:
être de v in g t à v in g t-c in q ans..
L ’âge se re c o n n o ît , au moins pour les premières
a im é e s , par l’état des dents ; à dix m o is ,
les deux incisives intermédiaires sont remplacées
par d’autres moins blanches:et plus larges ;
à-seize mois , les dents voisines sont aussi remplacées
; à trois a n s , toutes sont renouvelées.
L e s boeufs, en se léchant, amassent dans leurs'
estomacs des pelotes de po ils, qui se feutrent
en t r ’eux e t qui forment des boules souvent d ’un
grand v o lum e , très-légères, et auxquelles on a
don n é le nom à'égagropil.es..
PATRIE. V o y e% les descriptions de chacune des
races que nous avons distinguées (1 ) .
' (.1) Boe u f s f o s s i l e s .
M. Cuvier, dans la première édition de ses Recherches
sur les ossemens fossiles, donne la description de
plusieurs crânes trouvés dans les terrains les plus récens,
et qui appartiennent à quatre "espèces distinctes de
boeufs très-voisines de plusieurs de celles que nous
avons admises.
La Pr em iè r e , pi. 3, fig. 1 et 2, ne diffère presqu’en
rien de l’aurochs 5 soit front est bombé, plus large que
haut 5 ses cornes sont’attachées deux pouces en avant
de la. ligne qui sépare jle front de l’occiput j ces deux
parties fo'nt entr’elles un angle obtus, et le p'ari de l’occiput
représente un demi-cercle : ses débris ont été
trouvés à Bonn, sur les bords du Rhin, près de Cra-
covie 'en Bohême , dans le Kentuky aux Etats-Unis.
Le contour du noyau.:de la corne de ce dernier endroit7
avoit vingt-huit pouces de circonférence à sa base. .
La S e c o n d e , pl. ; , fig. 3 , ressemble infiniment au
boeuf ordinaire, mais est bien plus grande. Sonfror.t e st