
Nota. Le phoque ours de Forster se trouve,
par rapport à cette espèce, comme le lion marin
de ce même naturaliste, relativement à l’espèce
précédente. Il le regarde comme ne différant
point de l’ours marin de Sceller. C ’est ce que
nous ne saurions affirmer ou infirmer, attendu le
manque de renseignemens suffisans pour décider
cette question.
H abit. Très - semblables à celles des otaries à
crinière, avec lesquels ces animaux vivent. Les
tronpes sont composées de huit à cinquante individus
femelles ou jeunes pour un mâle. Les ours
marins craignent les otaries à crinière; mais
ils font une guerre cruelle à tous les autres animaux
de mer. Ils ont de la vivacité dans leurs
allures. Les femelles ne font qu’un seul petit,
ou rarement deux, qu’elles soignent tendrement
et qu’elles défendent avec courage. Elles mettent
bas au mois de juin, sur les rives désertes
de la mer du Nord, et entrent en rut dans le '
mois de juillet suivant, d’où l’on peut conclure
que la durée de la gestation est au. moins de dix
mois.
Patrie. Les mers du Kamtschatka et les rivages
habités par l’otarie à crinière, où cette espèce a
été observée par Steller. La Terre des Etats, à
à la pointe méridionale de l’Amérique, selon
Forster. Le même naturaliste rapporte aussi que
l ’ours marin se trouve dans les îles de la mer du
Sud, et notamment à la Nouvelle-Hollande et
à la terre de Yan-Diémen; mais tout porte à
croire qu’il a confondu avec cetre espèce quelques
autres phoques à oreilles externes ou otarie.s.
3 81e. Esp. Otarie de PÉRON , otaria Peronii.
( Encycl. pl. i i i . fig. 2. ) Petit phoque >
BufF. com. 13. pl. 5 3. — Phoca pusilla^ Lima.
Gmel. Bodd. Elench. anim. pag. 172. sp. 11.
— Phoca parva, Bodd.— Otarie de file de Rott-
iiess j otaria Peronïi _, et otarie noire 3 otaria
fusilla_, Desm. nouv. Dict. d’Hist. nat. art.
Phoque ; tom. 2 5. pag. 55)8 et 602.
CAR. ESSENT. Six incisives supérieures , dont les
deux externes plus fortes et séparées des autres ;
pelage doux et généralement noirâtre ; pieds de
' derrière. n ayant d’ongles apparens qu’ aux trois
doigts du milieu 3 et terminés par une membrane
dont le bord offre cinq lobes j soies des moustaches
rondes et lisses.
pied. pouc. lig.
P im e n s . Longueur totale du corps . . . . . 2 2 6
----de la queue . . . . ........... . 1 . . . *> . 1 «
— des pattes antérieures.. . . . . . . . . » - 7 6 ■
. j ................ Long, des pattes postérieures.... ...... P*»ed . pogu c. li»t•
— de leur, membrane au-delà des ongles . . ................................................. » „
— des oreilles . . . . . . . . . ; .>. . / » , J
N ota. Les plus grands individus n’ acquièrent au
plus que 4 pieds de longueur.
Descript. Tête ronde et un peu déprimée; mu-
seau fort court ; six dents incisives supérieures
dont les deux extérieures en forme de canines*
et les quatre intermédiaires grosses et sillonnées
transversalement sur leur tranche ; quatre incisives
inférieures, dont les deux intermédiaires
placées l’une contre l’autre et aussi grosses que
les plus grandes du dessus, sont terminées chacune
par trois petits lobes, et dont les deux externes
, courtes et pointues, se placent par leur
pointe dans la rainure.ou le sillon transverse des
incisives d’en haut ; premières molaires (observées
seules par Daubenton ) courtes, petires,
à une-seule pointe et distantes entr’elles ; oreilles
externes étroites ; pactes de devant ayant le doigt
intérieur le plus long de tous, sans ongles apparens
(1 ), velues en dessus et entièrement nues
en dessous ; pattes de derrière tout-à-fait rejetées
en arrière et dans la direction du corps, à
cinq doigts, dont les trois du milieu ont leurs
phalanges et leur ongle bien marqués, les autres
ayant un ongle rudimentaiaire à peine aper*
cevable ; membrane des doigts se prolongeant
un peu au-delà de ceux-ci et terminée par mi
bord sinueux, dont chaque partie saillante, ou
chaque lobe est de grandeur proportionnée à
celle du doigt auquel elle correspond ; pelage
doux et luisant 3 dessus du corps d’un brun citant
sur le gris de fer, avec la tête plus foncée et le
dessous beaucoup plus clair, surtout sur la poitrine
, chaque poil étant d’un fauve très-clair
dans la plus grande partie de son étendue, puis
d’un brun minime plus abondant en dessus qu eu
dessous, et terminé de gris clair (sûr le dos) ou
de blanchârre (sous le ventre).
Jeunes individus plus obscurs que les adultes.
Nota. Ce phoque qui, à raison de la petitesse
de sa taille et de la forme de ses pieds postérieurs,
ne peut être confondu avec l’ours marin,
dont il se rapproche cependant sous beaucoup de
rapports, a d’abord été décrit par Daubenton
(Dise. nat. tom. 1 3.),-sous le nom de petit phoque3 1
(1) M. Pagès, dans la note qu’ il a communiquée a
JBuffon, dit qu'il y en a cinq (un pour chaque doigt), nes'
petits, à peine visibles, étant cachés par le poil.
et ensuite par M. Pagès, enseigne de vaisseau,
qui communiqua des observations à Buffon.
( foyai Suppl, tom. 6. pag. 354.)
Buffoii avoir, voulu prouver que cette espèce
étoit celle de Rondelet et le phoca des Anciens.
Respectant une pareille autorité, nous avons
d’abord adopté cette vue (1).; mais en même
temps, ayant observé dans la collection du Muséum
les individus qui ont servi à la description
de Daubenton, mais sans aucune indication qui
put les faire reçonnoître, nous les attribuâmes à
une espèce d’otarie signalée par Péron, près de
nie de Rottness, sur la coté occidentale de la
Nouvelle-Hollande, et qui, en effet, a beau-
coup de rapport avec eux;
Depuis cette publication, avertis de notre erreur
par M. de Blainville, qui possédoit des
renseignemens particuliers sur ce phoque de Buffon,
nous avons reconnu le double emploi que
nousavions fait, et nous nous sommes convaincus,
avec ce naturaliste, que c’est à tort que Buffon
lui rapporte le phoque de Rondelet, qui n’a
pas d’oreilles externes, comme celui ci le dit
très-positivement, et le phoque des Anciens,
trop' vaguement décrit par eux pour qu’il soit
possible de le ranger plutôt dans une espèce connue
que dans une autre (2).
Pour éviter poute confusion de noms, et n’en
pas créer un'nouveau, nous conserverons à ce
phoque celui que nous lui avons d’abord donné.
Habit. Deux phoques de cette espèce, observés
en captivité pendant quelques jours par M. Pagès,
lui ont montré toutes les preuves d’intelligence
qu’011 trouve dans le phoque commun. .
Pa t r ie . Les environs du Cap de Bonne-Esé-
rance, selon Pagès ; l’Inde , suivant Daubenton.
( Descript. tom. 13. pag. 413. )
38 5e. Esp. Otarie couronnée, otaria coro-
nata:; I
(Non figurée.) Phocq coronata3 Blainv. Espèce
nouvelle observée dans le Muséum de Bul-
lock, à Londres,
Car. ESSENT. Pelage noir> varié de taches jaunes ;
une bande sur la tête et une tache sur le museau ,
aussi jaunçs j ciriq ongles aux pieds de derrière. *I
D imens. Longueur totale, énviron 1 pied 6 pouces.
DESCRIPT. Pelage généralement d’un noir lui—
sanr, parsemé de taches irrégulières jaunes ; tête
également noire, mais avec une bande d’un jaune-
doré sur le crâne, et une autre de la même couleur,
et assez alongée, sur le museau; gueule
très-fendue ; membres antérieurs assez avancés,
courts et terminés par de larges mains, dont les
cinq doigts sont presqu’égaux, palmés et armés
d’ongles très-forts, arqués et aigus ; pieds postérieurs
tout-à-fait en forme d’éventail, ét sensiblement
plus grands que les mains, dirigés en
arrière, aussi à cinq doigts onguiculés, mais
dépassés par des pointes membraneuses ; queue
longue d’un pouce environ.
Nota. Le phoque qui, par les couleurs de son
pelage , se rapproche le plus de celui-ci, est le
phoca fasciata de Shaw ( voye% la note de la
page 247 ) ; mais celui-ci est sans oreilles externes
et de bien plus grande taille : d’ailleurs, les
dispositions de ses couleurs ne sont pas les
mêmes.; J
H a b it , et Pa t r ie . Inconnues.
384e. Esp. * O ta r ie CENDRÉE, otaria cinerea.
(Non figurée.) Otarie cendrée, otaria cinerea,
Pérou et Lesueur, Voyage aux Terres austr.
tom. 2. pag. 7 5 -— Desm. nouv. Dict. d’Hisr,
nat. art. Phoquey tom. 25. pag. 600.
CAR. ESSENT; Pelage dur et grossier, de couleur
grise-cendrée.
D imens. Neuf à dix pieds de longueur.
D e s c r ip t . N ous ne connoissons cette espèce que
par la phrase caractéristique que nous venons de
rapporter. Péron ajoute que son cuir est très-
épais, et que l’huile qu’on prépare avec sa^raisse
est aussi bonne qu’abondante.
HABIT. Inconnues. Quelques animaux de cette
espèce, recueillis par Péron, avoient dans leur
estomac des pierres en assez grand nombre.
PATRIE, Les rivages de l’île Decrès, située par le
3 degré de latitude méridionale et le 13 5c, degré
de longitude orientale, sut la côte de la terre
Napoléon de la Nouvelle-Hollande (1).
585e. Esp. * O ta rie a l b ic o l l e , otaria aïbi-
collis.
(1) Nouv. D ic t. d 'Hlst. nat,, tom. 25, pag. 603.
. !§f Néanmoins il est probable que le phoque des
I ncienis n’est que le phoque commun ou le moine, seules
espèçes qui yivènç dans la Méditerranée.
(i) Voye\ le Voyage de découvertes aux Terres australes
, torn. II, publié par ordre du Roi, par le capitaine
Freçynet. P ar is , 1816.
I i 2