de rapports entr’enx. Ces dernières sont plus Sédentaires.
Elles font trois portées par an, après
une gestation de cinquante-cinq ou cinquante-
six jours, et ces portées sont composées chacune
de quatre à cinq petits. Ceux-ci sont allaités
pendant quelques semaines, et pour l’ordinaire
soignés avec une grande tendresse par leur mère,
qui leur apporte des souris, de petits oiseaux, etc.,
et les dresse à la chasse. Les mâles, au contraire,
sont sujets à dévorer leur progéniture.
Les jeunes chats sont très-joueurs, et s’occupent
continuellement à guetter l’objet qui sert à leur
amusement, comme si c’étoit une proie, et à
sauter brusquement dessus : ils sont fort adroits
pour saisir ainsi les oiseaux, les souris, etc.
Les chats sont observateurs, et n’entrent jamais
dans un endroit qu’ils n’ont pas encore parcouru
sans en faire une visite exacte. Us aiment
la chaleur en hiver, et au contraire recherchent
les lieux frais en été pour, y dormir. En général,
leur sommeil est très-léger, et le moindre bruit
les éveille. Adultes à l’âge de quinze mois, les
mâles se battent entr’eux pour se disputer la pos-'
session des femelles. Dans leurs combats, ils
font entendre une voix entrecoupée de Sons raù-
ques ou plainrifs, de faux sifflemens : alors ils
répandent une odeur de choux gâtés ou de mauvais
musc très-remarquable. Lorsqu’on les caresse,
ils expriment leur contentement par un
bruit analogue à celui d’un rouet, et dont on
n explique pas encore la production d’une manière
satisfaisante. Le mouvement balancé de
leur queue est, chez eux, un signe de colère ou
d’impatience j et lorsqu’ils sont surpris , ils relèvent
leur dos en arc,.s’élèvent tant qu’ils peuvent
sur les pattes , hérissent leurs-poils et gonflent
leur queue, qu’ils laissent pendre. Us ont
un goût passionné pour certaines plantes odorantes
, et notamment la valériane et la chataire.
Lorsqu’ils en trouvent, ils se frottent dessus avec
délices.
Us sont très-propres, et ne manquent jamais
de se lécher après avoir pris leur nourriture, et
de lustrer leur robe avec leur salive. Us ont aussi
le plus grand soin d’enterrer leurs excrémens ou
de les couvrir de poussière ou de cendre. Leur
urine est très-puanté,surtout chez les mâles, qui
la lancent en arrière, et‘saris s’accroupir comme
‘ les femelles et les jeunes;
Ces animaux , d’un caractère plein d’indépendance,
sont en général plus attachés aux habitations
qu’aux hommes, et on les a vus quelquefois
revenir de plus d’une lieue dans l’ancien domicile
dont on les avoit écartés. Us font ces voyages
de nuit, et se dirigent alors plutôt par la vue que
par l’odorat.
La durée moyenne de la vie des chats est de
quinze ans (i).
( i) Ici se termine l’exposé des caractères et des habitudes
des espèces du genre fe lis dontl’existence est bien
constatée, ou semble suffisamment hors de doute. lien
est néanmoins plusieurs autres dont nous n’avons par cru
devoir faire mention et que nous allons signaler rapidement
dans cette note.
i °. Le Felis de la C aroline ( fe lis caroliniensis ) non
figuré. — Chat-tigre de ColiinSon. Zoyeç Buffon, Hist.
nat. Suppl tom. III, pag 227.
Celui-ci, regardé par Buffpn, mais à tort, comme un
serval, nous paroît être pu lynx d’une espèce différente
de celles dont nous avons parlé dans cet article. Pennant
l’a rapporté à son chat de montagne, qui n’est aussi
qu’un lynx.
La longueur de son corps, depuis le bout du nez jusqu’à
l’origine de la queue, est de dix-neuf pouces anglais,
et sa queue n'en a que quatre.
Son pelage, d’un brun clair, est mêlé d’un poil gris
et marqué de raies noires assez larges-, placées en forme
de rayons sur les côtés du corps, depuis la tête jusqu’à
la queue 3 son ventre est de couleur pâle avec des taches
noires5 ses jambes sont minces, tachetées de noir j ses
oreilles à large ouverture, sont couvertes de poils fins. 11
a deux larges taches noires très-remarquables sous les
yeux, de chaque côté du nez, et la partie basse de ces
taches joignant à la lèvre, donne naissance aux moustaches
qui sont roides et noires.
Sa femelle est plus mince, d’un gris-roussâtre sans aucune
tache sur le dos, et ne présente seulement qu’une
tache noire, sur le ventre qui est d’un blanc sale.
20. Le Felis guigna, { fe lis guigna), Molina, Hist.nat.
du Chili, pag. 27 j; Celui-ci, selon l’auteur que nous citons
et dans lequel on ne sauroit'avoir une grande confiance ,
est assez semblable au chat sauvage par ses formes -, et
au margay par sa belle robe, qui, sur un fond de couleur
fauve, est marquée de taches noires, rondes, d’environ
cinq lignes de diamètre, et s’étendant le long du dos
jusqu’à la queüe.
M. Cuvier soupçonne que Molina, eh indiquant ainsi
une espèce de chat qui habite les grandes forêts du Chili,
a voulu parler du margay.
3°. Le Felis colocolla. ( fe li s côlocolla), aussi de
Molina, Voy. au Chili, pag. 27y. Il ressemble au chat sau-
vage ; mais son poil est blanc, avec des taches noires et
jaunes , irrégulières } sa queue est rayée jusqu’à lapointe
de cercles ou d’anneaux noirs II vit comme le guigna dans
les forêts du Chili et a les mêmes habitudes.
M. Cuvier pense que le colocolla pourroit bien métré
que l’ocelot. Notis crovons qu’il séroit. aussi possible de
le regarder comme Je.chibigouazqu.
4°. ; Le Felis, v a r ia de Schreber. Il n’est, selon
M. Cuvier ,• qu’un individu de l’espèce du léopard.
5®. Le Felis chalybeata de Schreber, d’apres
Hermann. (Voye{ Obs. zoolog., pag. 36 .) Mal figuré par
P a t r ie . Le chat sauvage se trouve assez.rarement
dans toutes les grandes forêts de l’Europe et de
l’Asie. Les chats domestiques ont, été transportés
dans toutes les contrées de la terre, et s’y sont
partout conservés avec les caractères que nous
leur connoissons.
L X I V C. G e n ü e .
FENNEC * , fennecus 3 Desm.
JMcgalotis j Illig.
Canis y Zimmermann, Gmel. Bodd.
le premier de ces. naturalistes, cet animal n’est qu’un
serval, ainsi que M. Fréd. Cuvier s’en est assuré.
6°. Le Felis gut ta ta d’Hermann (Obs. zoolog.,
pag 38), également mal représenté dans l’ouvrage de
Schreber, n’est encore, selon M. Fréd. Cuvier, qui l'a
yu ep nature, qu’ une jeune panthère.
D’autres espèces de ce genre, qui nous sont également
inconnues, n’ont pas été même désignées par des
noms scientifiques. Parmi ces dernières nous citerons :
i°. L e tigre de Ceylan qui, dit-on, est delà grandeur
du dogue et a la robe blanche, rayée de jaune. (Fréd.
Cuv., Dict. des Sc .n at., tom. VIIÎ, pag. 21 y. ). '
2°. Le tigre des montagnes, du Cap, de Barrow, qui a ,
depuis le bout du nez jusqu’à l’origine de la queue , cinq
pieds six pouces anglais, et la queue longue de deux
pieds dix pouces, à robe couverte de taches.noires, irrégulières
dans leur forme', sur un fond fauve aux parties
supérieures du corps, et sur un fond blanc aux parties
inférieures, avec une ligne noire qui se prolonge de
la partie antérieure des épaules jusqu’à la poitrine.
3°. Le tigre de plain e , du Gap, au même voyageur,
semblable au précédent dans la distribution des taches ,
mais plus pâle dans ses couleurs et de plus grande taille.
4°. Le léopard, du Cap, aussi de Barrow, moins long
que les deux autres, mais plus épais et plus fort. Sa couleur
est cendrée avec de petites taches noires ; son cou
et ses tempes sont couverts de longs poils frisés , pareils
à ceux de la crinière d’un lion ; sa queue a deux
pieds; elle est plate, verticale , tachetée dans la moitié
de sa.longueur, depuis la racine, et le reste est annelé;
sa face est marquée d’une épaisse ligne.noire qui s’étend
depuis le coin intérieur de l’oeil jusqu’à l’extrémité
de la gueule.
Chats fossiles. Des débris d’une grande espècè dé
chat ont été trouvés daus les cavernes de Gaylenreuth
en Franconie , avec lès nombreux ossemens d’ours.
M. G. Cuvier, après un examen attentif de ces débris,
pense qu’ ils ne proviennent ni du lion, ni du tigre, encore
moins du léopard ou de la petite panthère des montreurs,
d’animaux, et que si on vouloit la rapporter à
une espece vivante, ce ne pourroit être qu’au seul jaguar
ou grande panthère de l’ Amérique méridionâle (*_).
( ) Le nom de chat a été souvent employé pour désigner des ani-
®aux très-difFérens des véritables chats ou felis. Ainsi le chat bi-
est la civette genette ; le chat de Constantinople est le même ani-
nîa * ” ch<tt épineux est le coendou ; le chat musqué est la civetce • le
^ oi-ii/îgç yolant est le galéopithèque le chat volant est tantôt le
me animal, tantôt le colatouche taguan ; le chat marin est un
phoque, etc. ° ’ ,
CAR. (d’après Uliger. ) Form. dent. : incis. | ,
canines L—^, molaires 737 = ?
Museau pointu.
Oreilles très-amples.
Pieds propres à la marche, digitigrades, té--
tràdactyles y ongles crochus, aigus, non rétractiles.
Langue lisse ?
Point de follicules anales ?
367e. Esp. * F e n n e c d e B r u c e , fennecus
Brucei.
(Encycl. pl. 108. fig. 4.) Animal anonyme,
Buffon, d’après Bruce, Hist. nat. suppl. tom. 3.
pag. i 28.pl. 1 9.(1776.) — Erikskiol de Brand,
Beskrifning pa et litet djur ifran Africa, ho-
rande til Raf. Acad. Handling, 1777, p. i 65-
2.67. — Beschreibung eines kleinen seltnen
thieres aus Afrika, das zum fuschsgeschlecht
gehöret Lichcenberg’s mngazin 2 Band 1 stück,
pag. 92-94.—- Fennec ^ Bruce , Voy. en Nubie
et en Abyssinie, tom. 5. pag. 154. pl. 28.—
Zèrda, Sparman, Voy. tom. 2. pag. 203. pl. 4.
■— Penn. Quadr. pag. 24S. rab. 28. — Canis
"[erday Bodd. — Canis cerdo 3 Gmel.
C a r a c t . et D e s c r ip t . Nota. Cet animal, d’abord
signalé par Bruce, a été depuis décrit en
Suède par M. Brander, consul de ce royaume à
Alger, à qui étoic revenu l’individu même que
Bruce avoit possédé, et qui s’étoir procuré furtivement,
selon celui-ci, une copie du dessin qu’il
en avoit fait.
Sparmann , dans son Voyage au Cap de
Bonne-Espérance3 tom. 2, pag. 203, le considéra
trop légèrement comme appartenant à l’espèce
d’un petit animal des sables de Camdebo,
près du Cap, qu’il ne décrivit pas suffisamment,
et auquel il attribua le nom de ■ qerda. Pennant,
Boddaert et Gmelin, adoptant ensuite ce rapprochement,
ont donné les noms de canis \prda
et de canis cerdo à l’animal de Bruce, que
M. Brander regardoit de son côté comme une-
espèce de renard.
D ’après les traits de la description publiée
postérieurement par Brucè, dans son Voyage en.
Libye3 Blumenbach considéroit le fennec plutôt
comme appartenant au genre des ciyettes qu’à
celui des,chie,ns. Nous avions aussi pensé, d’après
les mêmes données, que cer animal‘é toir
C g i