6) Quand vous aurez à traverser des neiges
arrangez-vous à le faire de bon matin, avau
qu’elles aient été ramollies par la chaleur dJ
soleil. ■ *
7) Ne vous hazardez jamais à voyager dan
les hautes Alpes, avant la chute des lavange
du printems ; après de longues pluyes, laissez
aussi passer un jour ou deux avant de vous
remettre en route pour traverser les hautes
vallées dans lesquelles à la suite d’un teins
pluvieux il se détache souvent de gros quartiers
de pierres des parois de rochers dont elles sod
parcourues selon leur longueur. Le mieux dans
ces c a s - là , c’est de consulter les habitans et
d’observer scrupuleusement leurs conseils.
g) Avant de vous exposer à un pas dangereux,
rassasiez pour ainsi dire vos yeux de l’aspect du
précipice, jusqu’à ee que tout l’effet qu’il peut
produire sur votre imagination soit épuisé, et
que vous vous trouviez capable de le contempler
de sang-froid . En même temps étudiez le chemin
que vous vous proposez de suivre, en déterminant
d’avance chaque pas qu’il vous faudra
faire. De q,ette manière vous ne penserez plus
au danger et vous ne vous occuperez que du
chemin que vous vous êtes tracés. Mais si
votre oeil ne peut s’acdoutumer à voir sans
effroi le précipice, il faut vous désister de votre
dessein. Car lorsque le sentier est très-étroit,
la vue ne sauroit se diriger sur la place où il
faut poser le pied, sans plonger aussi sur 1®
précipice, dont l’aspect inopiné vous donneroit
les vertiges et pourroit aisément être cause de
quelque malheur. ^
| q) Ne prenez point inconsidérément la reso-
Ition d’escalader la cîme d’un rocher, lors même
■jue cette excursion vous paroitroit facile et peu
dangereuse. Commencez par bien réfléchir, à
la nécessité où vous vous trouverez d’en redescendre
en considérant que le plus souvent
la descente est plus pénible et plus périlleuse
lu e la montée. Mais sur-tout ayez soin de consulter
vos guides et ne vous permettez jamais
de faire un pas lorsqu’ils vous le déconseillent.
I io) Que la proximité apparente d’un objet ne
vous engage jamais dans les montagnes a vous
détourner à la légère de votre droit chemin.
ÎJn point dont vous vous croyez éloigné tout
au plus d’ un quart d’heure est souvent à une
pitance de deux ou trois Îieues. : On est oblige
?Jde se former à apprécier les distances dans les
Alpes d’une tout autre manière que dans la plaine.
| il) Quand vous voudrez parcourir un glacier
Pou une plaine de glace, il vous faudra prendre
;dans le lieu voisin plusieurs guides munis de
ifeordes, de perches ou d’échelles, afin de vous
; jnettre à l’abri de tout danger. Ensuite ayez le
plus grand soin de ne jamais vous écarter de
tfvos guides, de suivre scrupuleusement leurs
¡Iconseils et de vous faire toujours précéder par
eux. En observant ces précautions il ne vous
jarrivera jamais de malheur.
I Ne vous avanturez jamais sur un glacier
^lorsqu’il est tombé fraîchement de la neige, ce