SECTION ONZIÈME.
Des arrangemens qu’il convient de prends
qu^nd on voyage à pied; avis à l’usage de;
physiciens, des botanistes, des minéralo
gistes' et des dëssinatéurs.
Pour voyager commodément à pied, il if
faut porter ni boucles de jarretières ni jarretierei
fort serrées ; on se pourvoira d’un habit fort cour!
d’une étoffe légère, mais forte, telle que
coutil, et d’une paire de pantalons. Il faut qui
ces derniers se rétrécissent graduellement ]
dessous du genou, en suivant la forme de
jambe, et qu’ils serrent le pied de tous les côté
par-dessus le soulier. Sinon on peut mettri
des demie^guètres bien justes, et d’une bonm
étoffe, par exemple de drap, de cuir ou di
coutil, et les porter dessus, ou dessous les pantalons
; leur longueur doit être telle qu’elles
atteignent le gras de jambe. Cette précautîoi
est nécessaire au voyageur pour empêcher qu;
n’ entre des pierres dans les souliers ; car autre*
ment il seroit presque sans cesse exposé à ce!
inconvénient à la-descente des montagnes. 1
aura aussi besoin de deux paires de souliers
l’une munie de bonnes semelles, pour les chemins
unis des vallées , et l’autre pour marcher sur le*
rochers, sur la neige et sur la glace.
Toute personne qui désire de bien connoîttf
l’intérieur'des Alpes doit mettre beaucoup d’im-
iortance à se pourvoir d’une paire de soüliers
Iropres à parcourir ces âpres montagnes. Ceux
lue l’on porte ordinairement ailleurs ne peuvent
luèrerésister plus d’un jour au frottement et à
l’action des pierres tranchantes et pointues qu’on
y rencontre partout ; au bout de 3 ou 4 heures
de marche sur les neiges ou les voit aussi se
découdre et tomber pour ainsi dire en lambeaux,
^ ’ailleurs on ne sauroit trop prendre de précautions
pour mettre ses pieds à l’abri du choc
des pierres, et pour assurer son pas autant qu’il
est possible, dans le but de se garantir de toute
sorte de dangers dans ces chemins difficiles. Il
y a dans les Alpes trois principales sortes de
rampes dans lesquelles on ne peut point se tirer
¡¡d’affaire avec des souliers ordinaires; ce sont
¡¡celles que l’on trouve sur le penchant des rocs
;®uds et découverts, celles des glaciers, et enfin
-¿celles qui sont revêtues d’un gazon court et
serré ; il est encore plus difficile de marcher sur
¡ces gazons que sur la glace même; parce qu’ils
polissent la semelLe du soulier au point de la
rendre excessivement glissante. Dans ces cas
iôn attache aux pieds de crampons dont on trouvera
la figure et la description à la quatrième
planche; cependant il vaut toujours mieux en-
jcore porter l’espèce de souliers de montagnes
pont nous allons parler, que de mettre des
¡crampons, Les semelles de ces souliers doivent
¡avoir au moins six lignes d’épaisseur. L’em-
[peigne qui doit être d’un cuir fort mais souple,