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s’élèvent diverses cîmes qui sûrement ont bien
3500 pieds au dessus de la mer *). Les cailloux
r'oulés alternent en couches avec les bancs de
grès ; ils sont accumulés en grande quantité
vers la surface ; mais ils deviennent pins rares
dans l’intérieur, et à une grande profondeur ils
disparoissent et sont remplacés par un grès fin
et bleuâtre,, commie on peut l’observer près de
Roschach , de Thaï, àeStade et de JSte, Marguerite
dans le Rhinthal, comme aussi à Troghen et à
Winnacht. Tout le grès que l’on trouve plus
haut est composé de bancs jaunâtres, à cause
de la marne dont ils sont mêlés, et d’une texture
lâche et'fragile. Leur stratification offre des
différences. Dans le lit de VUrnesch les couches
sont inclinées au Nord et courent he l’Est à
l’Ouest. Entre Haslen et Gais on en voit sur le
sommet de la montagne' qui sont presque verticales
et dans la, direction du Sud-Est au Nord-
Ouest, Près de Troghen on a découvert des
couches de houille, Entve'Hérisau et Teufen, j ’ai
trouvé dans une colline, où l’on àvoit creusé
un trou vertical dans le sable marneux dont
plie est composée, une veine mince d’asphalte
noire et lustrée, Toute cette formation de grès
offre en divers endroits des collines entières
composées d’hélicites et de coquillages marins
pétrifiés , sur-tout aux environs de St. GaU. Les
La plus haute de ces cimes se nomme le Glieberis;
elle est au Nord de Gais et elle s’élève à 40^0 pieds
au-dessus de la mer. El
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pierres roulées sont fortement liées les unes aux
autres et forment cette espèce de rochér que
les Suisses appellent Naghelflue, les Allemands
IfAirststein, et les François brèche ou poudingue.
Cette brèche se montre partout en masse d’une
grandeur prodigieuse, et s’élève jusques sur
les sommités les plus hautes de ce pays formé
par alluvion. Les pierres roulées dont elle est
composée, sont pour la plupart calcaires ; cependant
il s’y trouve aussi beaucoup de granits,
de gneîs, de porphyres , de serpentines et autres
espèces, presque toutes èn morceaux de la
grosseur d’un oeuf. Ces débris de montagnes
primitives paroissent avoir été amenés dans ces
lieux par quelque grande débâcle du fond des
Alpes de la Rhétie,- On trouve une grande variété
de débris de toutes sortes de pierre dans
les ruisseaux et dans les rivières dont les eaux
baignent les bancs de brèche de 1-Appenzell-, et
en détachent le ciment.
Cette formation de grès ët de débris accumulés
par alluvion , s’étend depuis le Canton à'Appen-
}zell du Nord a l’Ouèst, en forme de collines,
le long du Tockenbourg et dans la Thurgovie
jusqu’au bord du lac de Constance. Sur la rive
opposée de ce lac la même formation va s’appuyer
au Nord'de Bréghentz, contre les montagnes
calcaires, et jusqu’à Morsbourg, on en
retrouve les couches qui vont en diminuant
peu à peu. * Elle faisoit sans doute autrefois un
ensemble lié dans toutes ses parties avec la
formation de grès de VAppenzell, C’est ainsi