50 VIII. Se c t io n . t
on voudroit passer l’été ; car le nombre dej
étrangers qui vivent dans ce pays est si grarij
que l’on, risque de trouver les campagnes leJ
mieux situées déjà louées à d’autres, si ToJ
attend pour prendre ses mesures que l’on soi!
sur les lieux. Quoiqu’il y ait aussi des carnJ
pagnes très-bien situées sur les bords des.lacj
de Zurich, de Constance et de Neuf chat t l, ainsi
que dans les environs de Berne, il est fort rare
qu’on en loue à des étrangers;
S E C T I O N II TJ 1 T IÈ M E.
De la manière la plus utile et la plus écoj
nomique de voyager en Suisse.
Celui qui voyagé à pied ne dépend que de si
volonté et de son bon plaisir ; cette indépendance
est infiniment précieuse. D’ailleurs il n’y a que
lui qui jouisse des beautés de la nature dans toute
leur plénitude, et qui puisse mettre à profil
toutes lés occasions de s’instruire. Rien n’échappe
à son attention. I l peut s’arrêter à considérer
toutes les pierres, toutes les planteSi
tous les objets qu’il rencontre ; il peut examine!
chaque chose à loisir, se transporter dans toutes
les contrées où il espère de trouver quelque
chosé d’intéressant, s’entretenir avec tout le
monde, s’informer de tout, diriger sur tout ses
recherches, séjourner où il lui plaît, s’arrêtet
lar-toüt aü milieu de son chemin pour contempler
lussi longtems qu’il le trouve à propos un beau
Point de Vue, un paysage pittoresque, ou tout
lutre objet qui attire ses regards, dessiner à son
lise tout ce que ses yeux lui montrent, en un
inot rassasier, saturer sa vie et son coeur du
magnifique spectacle de la nature, et enrichir
son ame des connoissàncês les plus utiles dans
jjtpus les genres, des qu’il en sent naître le désir.
F J ’ai déjà prouvé clairement dans uhe des
sections précédentes qu’il est bien moins fatigant
pu’on ne l’imagine de voyager à pied en Suisse,
.^Ce qui vient à l’appui de ce que je disois la-
dessus , c’est que j ’ai vu des dames allemandes
et angloises parcourir à pied les montagnes.
D’ailleurs quand on se trouve fatigué à la suite
d’une forte marche, ou que l’on veut franchir
rapidement une contrée peu intéressante, on a
toujours la ressource de faire une journée a
bheval, pour reprendre de nouvelles forces.
I En voyageant à pied avec un guide pour
porter du linge et autres objets nécessaires, on
lest à-peu-près sûr de ne pas dépenser plus d’un
demi louis par jour. On paye ordinairement un
peu neuf au guide, lors qu’on veut qu il se défrayé
lui même. Mais j’ai souvent entendu les
fvoyageurs se plaindre qu’après avoir fait cet
'accord, iis avoient fini par être obligé, de payer
|àu moins la moitié de l’entretien de leur guide,
¡parce que ce dernier s’entendoit avec les aubergistes.
Pour moi, j ’ai toujours eu pour maxime
ide faire manger à ma table l’homme qui me con