VIII* Section;
dïtfsoit, au moins par-tout où l’on peut se fair^» ja jeunesse et de la santé doit être en
servir ce que l’on veut ; car dans les endroit] * de parcourir des pays éloignés son petit
où le repas coûte un florin je n’auroîs pas trouv^B^ j. sur dos et son bâton à la main. Com*
mon compte à cet arrangement Mais je me suisB^ n>y a_t- il pas de gens stupides et idiots qui
toujours chargé de toute sa dépense, soit poui^BL leur tour d’Europe sans que ni les autres
la nourriture, soit pour le gîte, soit pour 11 eUX mêmes en retirent le moindre avantage#
blanchissage. Quelquefois je faisois demi ' tandis que nombre d’hommes de génie prives
journée de chemin en voiture ou à cheval! des dons de la fortune demeurent attaches sur
souvent je prenois un guide pour parcouri^P geuj gt mêjne point, semblables à des plantes#
pendant un jour entier quelques montagnes peiM^ns qUe jeurs talens admirables se développent
fréquentées; je louois pour moi seul un bâteai^B te ^pouvoir étudier sous;toutes leurs faces et
pour traverser un lac ; je m’arrêtois huit à dhMg hommes, etles grands ouvrages de l’art et ceux
jours dans les villes, et toute ma dépense jointeB^ ^ nature. Si fauteur d' Ardingheîlo *) n’avoit
à celle de mon guide n’a , l’un dans l’autreP
jamais excédé trois florins et demi par jour
Ajoutez à cela un florin ou tout au plus un florii
et demi qu’il falloit payer chaque jour à ce guide,
et vous trouverez que le tout se montoit à deux
écus neufs. J ’allois toujours loger dans les
meilleures auberges, où je dînois à table d’hôte
je déjeûnois avec du lait et du pain, et lorsqu
je faisois quelque séjour je me contentois aussi
le soir d’une légère collation.
Un voyageur qui veut parcourir la Suisse à
pied, et y passer l’hiver dans quelque/ maison
particulière, pourra subvenir à tous les frais de
ses voyages et de ce séjour avec Iio à 120 louis
pour une année,'
Quiconque se résoudroit à voyager à pied,
sans guide, et sans faire porter ses effets, ne
feroit tout au plus que pour deux florins de dé*
pense journalière. Tout jeune homme dans h
pas eu le courage de parcourir à pied, seul, et
chargé d’une gibecière, et l’Italie et la Suisse,
g|n génie n’auroit jamais atteint un tel d*gre de
maturité et de splendeur, et la littérature a e-
mande ne pourroit pas s’enorgueillir des pror
1) Mr. le Professeur Sômmering intime ami de feu Mr.
Heinse , dont la vie n’a été moissonnée que trop tô t ,
est dépositaire des précieux manuscrits qu’a laisse cet
estimable écrivain. On a trouvé entre autres parmi ces
manuscrits des lettres écrites pendant un voyage en
Suisse en 1 7 8 0 vraiment originales, soit pour le fonds
des idées soit pour le style. La description de la chûte
du Rhin peut être regardée comme un chef-d’oeuvre.
Mr. J . G. Jacobi dans son Almanac pour l’an I 8c>5 intitulé
/ r i s a publié une de ces lettres relative à une
course faite au S f . Gotthard etc. qui renferme les
détails du ÿlus grand intérêt. Tous les amateurs de
la bonne littérature réunissent-leurs voeu x pour que
Mr. le Prof. Sômmering ne fasse pas attendre trop
longtems les trésors qu’il aura sans doute trouve dans
les manuscrits de son ami feu Mr. lïeinse.