des plaines de se former une idée, et dont la
plume ou lepinceau essaieroient vainement de
retracer les beautés.
Non seulement les jouissances de la nature
y sont réhaussées en général par la diversité
des objets qui se succèdent presque à chaque
pas dans plusieurs contrées; mais elles le sont
encore par l’étonnante variété de coups-d’oeil
qu’offre souvent un seul et même .paysage, en»
yisagé d’un-seul point de vue, mais à différons
momens de la journée, par un ciel serein, à
demi voilé par les nuages, ou tout* à-fait nébuleux.
Ces . accidens jettent sur les lacs et
sur les prairies, sur les grouppes de montagnes
et de collines, sur les sommités chenues des
rochers, ou sur les neiges dont ils sont couverts,
des demi-ombres et des ombres entières, des
nuances et des effets de lumière, qui quelquefois
souffrent en peu de tëms des changemens
tels que la même contrée se montre tour à tour
sous les aspects les plus divers. Celui qui parcourant
la Suisse n’a pu jouir dé la nature dans
les momens qui la favorisent ne sauroit imaginer
tout ce qu’elle offre de grand, de sublime et
d’enchanteur; la pompe, la magnificence qu’elle
y déploie et les charmes touchans qui font naître
le calme et la paix dans le coeur de ceux quiles
contemplent, leur sont également inconnus. Inépuisable
dans ses formes elle montre par tout
de nouveaux charmes par tant de nouvelles
beautés; par-tout elle se 'fa it voir sous un
nouvel aspect aux yeux de l’observateur étonné,
et sur le bord septentrional des Alpes, et sur
la lisière qui les borne au Sud, et au milieu des
horreurs de Jeurs rocs et de leurs glaciers. Que
d’objets propres à développer toutes les ressources
du génie attendent le poète au milieu,
de ce théâtre sauvage et sublime! que d’études
diverses et intéressantes y invitent le peintre
¿paysagiste ! Enfin tout homme qui sait trouver
quelque plaisir au sein de la belle nature, qui
se propose d’acquérir une riche provision des
images les plus vives et des jouissances les plus
pures, ou dont le coeur oppressé par la souffrance
et les ennuis demande d’être consolé, élevé et
fortifié, trouvera à coup sûr dans les Alpes de
l’Helvëtie le soulagement qui lui faut,
! S E C T I O N T R O I S I È M E .
Les yoyages en Suisse sont singulièrement
propres à fortifier la .santé.
Les courses que l’on fait à pied dans les pays
de montagnes sont sous tous les rapports le
genre d’exercices le plus salutaire à la santé
du corps. L’ébranlement ni trop fort ni trop
jfbible du bas-ventre, l’air pur que l’on respire
¡dans les Alpes , la transpiration toujours soutenue
que l’on s’y procure, la simplicité des
mets dont on s’y nourrit, et la jouissance des
plus rares beautés de la nature donnent à toutes