ductions d’un auteur qui tantôt plâne dans le
régions éthérées de la beauté avec tout l’eu
thousiasme du poëte lyrique, et qui tantôt s’en
fonce avec toute la vigueur de la raison d’u
sage dans les abymes de la métaphysique. Puiss
cet exemple encourager ceux d’entre nos jeune
gens à qui le ciel a accordé le talent, mais à qu
la fortune a refusé ses dons; je me fais un plaisi
de prouver à ceux qui cultivent les lettres e
les arts, que s’ils ont des forces et du courag
une petite somme d’argent peut leur suffire pou
parcourir les pays les plus intéressans de l’Eu
rope, et leur procurer mille jouissances di
verses *). • Deux jeunes gens qui se réuniroieu
pour voyager ensemble en Suisse, en Frani:
ou en Italie, en cheminant à pied sans domestiqut
et sans guide, n’auroient pas à dépenser chacun
plus de cinq louis par mois pour les besoins do
-Toyage. • ; V
Un voyageur qui ne sait pas l’allemand ne
peut absolument pas se passer d’un guide, ne
fut-ce que pour iui servir d’interprète. Mais
quand on parle cette langue et que l’on veut
Voyager à pied, il suffit de prendre un homme
assez robuste pour porter sur son dos les effets
dont on a besoin. On troüve parmi les dômes-1
II y à quatre ans qu’un poëte Allemand nommé Mr.
Seume alla ainsi'en se promenant de Leipsic en Sicile,
d’ou il revint par la Suisse à Paris, et de-là à Leipsic,
pendant l’espace de 9 mois. On peut voir là-dessus
$on petit ouvrage intitulé: Promenade a SyracuM
fSpaziergang naçh SyrakusJ, Leipsic ig o s .
tiques de louage dans les villes de la Suisse allemande
plusieurs sujets qui se sont entièrement
[voués, à la vocation de conduire les étrangers,
[et de porter leurs effets à leur suite. IL en est
[qui ont parcouru plusieurs fois toutes les
[contrées de leur patrie; ces gens-là connoissent
[tous les chemins ; les voyageurs peuvent en
[tirer maint renseignement utile, et quand on se
[ t r o u v e seul avec eux entre d’affreux rochers
[ et dans une solitude effrayante leur compagnie
lue laisse pas d’être d’une grande ressource. Il
L e paroît que pour tous les voyages que 1 on
ise propose de faire à pied on devroit prendre
■ un de ces guides de profession. Sous tous les
■ rapports il v a u t beaucoup mieux s’arranger ainsi
■ que de faire porter de lieu en lieu son paquet
■ par un paysan que l’on ne garderoit qu’un jour
■ ou deux; car loin d’y avoir quelque épargne
l à faire en prenant ce dernier parti, il en cou-
iteroit sûrement beaucoup davantage, puisque
I en se servant des gens du pays on est oblige
B de leur payer les frais de leur retour pendant
! lequel on n’ en retire aucun service. II y a
I d’ailleurs bien des endroits où l’on ne trouve
I personne au moment où l’on en auroit besoin,
[ et tous les jours on a le désagrément d’être
obligé de marchander de nouveau pour le payement
de son guide. Au lieu que quand on a
le bonheur d’en trouver une fois pour toutes un
bon, on est sùr de faire son voyage d’une
manière beaucoup plus agréable; puisque dans
: ce cas l’on a toujours un domestique fidelle