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E.
E g h e r i (la vallée d’>, dans le C a n t o n fie Z o u g ,
se divise en vallée supérieure et inférieure ; ces
deux vallons sont situés à côté l ’un de l’autre
au bord du lac d’Egheri, et forment une contrée
couverte de prairies agréables et habitée par
Une peuplade dont les individus se distinguert
par leur taille élevée, p^r leur fraîcheur et la
franchise de leur caractère. Le lac a une lieue
de long sur une demi-lieue de large; il est fis]
profond et poissonneux; il s’y jette plusieurs
ruisseaux , et à Textrêmité occidentale on en
voit sortir la L o rte t z qui, après avoir traversé le
lac d e Z o u g , va se jeter dans la R e u fi. La partiel
méridionale du lac d’Egheri est environnée par
une contrée mantqeusey mais fertiLe et couverte
d habitations. Au Sud s’élèvent le R o u ffib evg ,
montagne de 4636pieds de hauteur au-dessus de
la mer, et le K a ise rsto c k dont les parois escarpées
se réfléchissent dans les ohdçs vertes du lac,
La contrée s abaisse^considérablement par une
pente douce entre le K a is e rs to c k , la montagne]
de M o r g a r t e n e t le F ig le rfiu e ; de ce côté-là des*
sommités neigées bornent l’horizon. On découvre
des vues très-étendues sur les hauteurs
du g o s t , duM a n g lib e r g , du G o u b e l et àxtR ouffiberg*
Bataille de Morgarten. Cette vallée est devenue
infiniment remarquable par la bataille qu’y gagnèrent
les Suisses au }CIV. siècle sur la rive
orientale du lac; car cette victoire fut la première
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et la plus importante de celles qu’ ils ont remportées
pour leur existence et leur liberté. A
cette époque le lac s’élevoit beaucoup plus haut
que de nos jours. Plusieurs collines de la rive
orientàle formoient autant d’îles environnées
de ses eaux. Le chemin étoit beaucoup moins
large qu’aujourd’hui et pa r-là même moins
commode pour le passage d’une armée. Le
marais situé au-dessous du T rm s b a c h au pied du
F ig lerfiu e: et de la montagne de M o r g a r t e n étoit
aussi bien plus impraticable *). Du bord du
marais on voit s’élever comme un triple rempart
de rochers escarpés, au travers desquels un
défilé très-étroit mène dans le Canton de Z u r i c h .
A l’entrée de ces singuliers retranchemens on
trpuve le lieu nommé S c h o rn e n ou S c h o r n a u , et
la chapelle de S t . J a c q u e s . Dès l’an 1260 les
habitans du Canton de S c h w y t z avoient bâti une
muraille qui s’étendoit depuis là jusqu’au K a is e r sto
ck , et dont on voit encore des traces. La tour
deS c h o r e n , qui est demeurée sur pied, étoit la
principale station de cette muraille. Il n’y a
que L’inspection exacte , de toute cette contrée
qui puisse expliquer en quelque sorte, comihent
1300 Suisses furent capables de tenir tête à une
,*) L e s Celtes et les anciens Allemands nommoient un
marais Mcor, Mar , Moer ; dans plusieurs/ contrées
de l’Allemagne ce mot s’es t conservé dans les coim-
posés Moorgrund, Moorland, etc. qui désignent un
terrain marécageux. L e s anciens habitans d e Schvrÿtz
appeloient cette contrée le Moorgarten, et la montagne
qui borde le marais Montagne de Morgarten,