avec soi, avantage d’autant plus précieux qu’il
connoit tous les lieux par où l’on passe, et
qu’il sert de truchement non - seulement aux
autres étrangers, mais même aussi aux Aile-
mands, qui ont toute la peine du monde à entendre
les dialectes corrompus que l’on parle
dans la plupart des pays de la Suisse. Au'reste
on ne trouve pas de ces guides dans toutes les
villes de la Suisse. D’abord il ne peut pas être
question de ceux de Genève et du Canton de
Vaud; car comme ils ne savent point l’allemand
les voyageurs ne pourroient guère s’en promettre
d’autres services dans la Suisse allemande que
ceux que l’on exige de tout autre domestique
ordinaire ; d’ailleurs je ne sache pas qu’il y en
ait qui fassent métier de conduire les voyageurs
et de leur porter leurs effets. Dans la Suisse
ailemandp on en trouve à Zurich, à. Thoun, à
Untersèen, à Altorf, à. Berne et à Lucerne. Mons,
Wérre de Thoun parle françois et anglois; indépendamment
d’un écu neuf qu’on lui donne par
Êüisse II m’a toujours accompagné dans tous
E esVoyages, et j ’ai eu tant de sujet d’être coulent
jour, on le défraye pendant tout le, voyage. Au
reste il ne porte rien, et ne fait que de servir
d’interprète. Les trqis frères Michel à’Unterseen
dans le Canton de Berne savent le François, e
sont très-propres à conduire les étrangers dans
les Alpes. Mais le's meilleurs guides que je
connoisse pour les personnes qui voyagent à
pied sont deux laquais de louage qui demeurent
à Zurich à l’hôtel de l'Epée. L’un d’eux se
nomme Pfister et l’autre Mülter. Pfistev a pan
couru plusieurs fois toutes les parties de 1»
de ses services que je ne saurois m’empêcher
le recommander fortement aux autres yoya-
Reurs, Il est infatigable, toujours de bonne
Rumeur, même pendant les journées les plus
■fatigantes, toujours prêt à partir à l’heure dont
|pn est convenu, d’une fidélité à l’épreuve, et
■toujours attentif à économiser sur la depense ,
. de sorte qu’on peut en toute confiance s’en
■remettre à lui pour avoir l’oeil à tout et pour
(payer les aubergistes,! D’ailleurs/Ü sait friser
(et coiffer, et il parle le françois et l’italien,
li/ü/ùr n’a pas encore fait le tour de toute la
■Suisse ; mais il est aussi très-fideile et fort rangé,
■Comme il arrive souvent que les premiers voya-
■geurs qui arrivent emmènent ces guides avec
■eux dès le printems» on pourroit conseiller à
■quelqu’un qui voudroit voyager en Suisse avec
■fruit d’en faire retenir un d’avance, en le pré-
■venant de bonne heure du momept de son arrivée,
■ et en lui donnant rendez-vous à l’endroit de la
■ frontière où il se proposeroit de se mettre en
■route pour son voyage. Ceux qui n ont pas de
I connoissance à Zurich> pourront s adresser en
(droiture au propriétaire de l’hotel de \ Epee, en
I le priant de leur faire savoir s’ ils pourront compter
(pour le domesfique qu’ils desirept de prendre
T pour guide au moment ou ils en auront besoin.
1 J’ai déjà dit combien on paye par jour à ces
■ guides ; mais il faut ajouter qu’a la fin dp voyage
| on leur bonifie encore les journées de leur retour