D’autres prétendent que le temple payen a subsisté
encore pendant plusieurs siècles depuis
cette époque et que c’est St. -Bernard qui l’a
détruit. On a trouve dans les ruines de, ce temple
une quantité d'ex-voto, gravés sur des plaques
de bronze *), On en cite plusieurs sur lesquelles
le mot Penninus est écrit Pomnus; it y en a
même un où l’on lit ¿jovi Poeno, ce qui a donné
lieu à l’opinion que lovsqiïAnnibal traversa les
Alpes pour aller en Etalie, il passa par le St.
Bernard. Tite-Live réfute au chap. 38, de son
XXme. livre cette opinion qui étoit alors fort
accréditée à Rome, et que Pline a même défendue
dans la suite quoiqu’il ait vécu après cet
historien. Cependant il paroit constant que c’est
par la Provence et non par le St. Bernàrd qu'Anni-
balpassa les Alpes, On attribue assez généralement
la fondation du couvent qu’on voit sur cette
montagne a St.'Bernard de Menthou, Chanoine de
la Cité d?Aoste, lequel le fit construire en 962 **),
) On lit sur un de ces bWnzes l’inscription suivante,:
Jo v i Poennino Q. Silius Perennis Tabell. Colon. Se-
cjuanor. V . L. ‘S i M. c’est-à-dire : votum libenter
solvit meritum. La plupart des antiquités romaines
qu’on a découvertes dans ces ruines ont été transportées
à Turin: cependant M. le Prévôt Murrith
de Martigny en possède encore quelques-unes,. C’est
Sans doute du nom de Jupiter Poenninus que le Ai.
Bernard et les montagnes des alentours ont pris le
nom d1Alpes Peiznines.
'* ) Cependant on trouve dans l’histoire de l’an 8 3 2 des
traces d’un couvent du Mont J o u jc . Il en est fait
Il en fut Abbé pendant 40 ans et il mourut en 1068.
Deux incendies orrt détruit tous les actes et les
anciennes chartes qui pouvoient déterminer avec
précision l’époque et les circonstances de la
fondation de ce couvent. Les religieux suivent
la règle de St. Augustin; leur monastère acquit
peu à peu jusqu’en 1 4 6 0 des possessions dans la
3icilek dans la Pouille, dans les Pays-Bas, en
Angleterre, etc. Mais devers ce teins jusqu’en
^587 ces diverses possessions lointaines se trouvèrent
entièrement perdues. En 1752 une dé^
cisioh du Pape à l’avantage du couvent fut
cause que te Roi de Sardaïgne dépouilla l’abbaye
de tous les fonds qu’elle possedoit dans ses états»
et dès-lors il ne lui est resté d’autres domaines
que ceux qui étoient situés dans le Valais et
dans le Pays-de-Vaud.
Situation du Couvent. Cet hospice est situe au
haut d’une gorge percée dans les rcèchers du
Nord-Est au Sud-Ouest, sur le bord d’un, petit
lac. Il occupe à-peu-près le point le plus élevé
du passage, et il est éleve de 1246 toises ( 747^
pieds) au-dessus de la mer selon les observations
de M. Pictet , ou de 1257 tG’ls e s (7542 P-) d’ après
celles de M, 0 Saussure. C’est incontestablement
l’habitation la plus élevée qui existe dans tout
l’ancien monde. Le nombre des religieux n est
pas fixé , il varie de 2 0 à 30; mais il n’y en a
guère que 10 oü 1 2 qui résident dans l’hospice.
mention dans les écrits du même de Rivaz , dans les
annales des Evêques de Lapsanne et dans celles de
Berlin.