les parties de notre organisation physique util
nouveau ton et un nouveau ressort en établissant!
un heureux équilibre entre les diverses facultés!
de l’ame, et en déployant également l’action d*
toutes les forces du corps. Aussi voit-on l a |
plupart de ceux qui font des courses à pied dan*
les montagnes en revenir plus frais, plus disposl
et mieux portans.
Je ne saurois donc trop recommander ce*
voyages à pieds dans les divers pays dç la|
Suisse, et cela non-seulement comme un pré!
servatif propre à conserver la santé, mais aussil
comme un remède diététique qui peut la rendre!
aux personnes affectées d’obstructions et de!
relâchement dans les viscères , du bas ventre!
et des hypocondres, au moins si l’état de leurs|
poumons leur permet encore de gravir les mon!
tagnes. Les habitans des plaines seront d’abord!
effrayés à l’idée de parcourir à pied les câpres!
régions d’un pays aussi élevé que la Suisse!
Et véritablement ces sortes de courses sont fati!
gantes ; mais il est certain qu’ elles le sont beau!
coup moins que celles que l’on fait dans les!
plaines. Car dans le! montagnes on trouve!
toutes sortes de chetnins différens ; tantôt il!
faut monter, tantôt descendre, tantôt marcher!
sur un terrain horizontal, de sorte que tous les!
divers muscles des jambes étant mis tour à tour!
en activité, ceux qui peu auparavant avoientl
fait le plus d’efforts, se trouvent dans une sorte!
de repos lorsque la nature du chçmin ne leur!
laisse que peu de part à prendre aux mouvemensi
• , qu’elle
qu’elle nécessite. Au contraire quand on parcourt
un pays de plaines, ce sont toujours les
mêmes muscles qui sont en jeu. Telle est la
raison qui fait que lors que l’on voyage sur les
plus hautes montagnes on p’éprouve pas à beaucoup
près cette fatigue, cette roideur et cet
engourdissement dont on est surpris de se
trouver accablé après une journée de marche
dans une vallée unie. D’aillqurs comme les
pieds se meuvent et se posent toujours dans le
même sens, et du même côté lorsque l’on marche
en plaine, ce sont constamment les mêmes parties
qui sont comprimées et frottées. Si cela a lieu
pendant un jour entier, il s’y forme souvent
des ampoules douloureuses qui quelquefois ne
permettent pas au voyageur de poursuivre sa
marche. Celui qui gravit les montagnes n’a
rien à redouter de cette incommodité fâcheuse.
I Les effets bienfaîsans de la pureté et de l’élasticité
de l’air sur la machine animale, procurent
un soulagement incroyable au voyageur
qui parcourt les montagnes* Parvenu au ,plus
haut degré d’épuisement, après avoir monté
pendant plusieurs heures au milieu de la chaleur
du jour, quelques minutes de repos suffiront
pour lui rendre ses forces et sa vigueur. Plus
on s’élève, et plus ces effets de l’air sur les
forces du corps deviennent sensibles. Exposé
à l’ardeur brûlante des régions inférieures le
voyageur se trouve déjà tellement excédé de
fatigue, qu’il désespère de pouvoir faire encore
une lieue de chemin. Mais à mesure qu’il
I . ; , v - B