diverses contrées de la Suisse, Mais dans ce
grand nombre, il n’y en a pas beaucoup qui rendent
fidellement la nature sublime, majestueuse
et extraordinaire, telle qu’elle se déploie dans
les Alpes; il est rare que le travail en soit
soigné, exact, et conforme aux règles du bon
goût. Ces observations portent principalement
sur lés estampes coloriées que l’on fait en divers
endroits, pour ainsi dire en fabrique. L’enlu-
mination en est communément v iv e, les couleurs
tranchantes, ce qui est propre à en imposer à la
plupart des gens. Mais elles blessent tellement
la vérité , le goût et la nature, qu’ elles repoussent
le connoisseur, et lui font éprouver des
sensations aussi pénibles que celles qui déchirent
l’oreille d’un musicien lorsqu’il entend des instru-
mens discordans. L’on ne sauroit trop recommander
au voyageur de se tenir en garde contre
ces marchandises de manufacture, d’autant plus
que les morceaux d’une certaine grandeur sont
si chers qu’au même prix on pourrait se procurer
les chefs-d’oeuvre des artistes les plus
distingués. Pour prémunir les étrangers contre
le danger de se laisser surprendre' dans leur
choix parmi cette quantité innombrable d’estampes,
il faut indiquer les meilleurs maîtres,
ainsi que les morceaux les plus précieux, que
les amateurs doivent sur-tout chercher à se
procurer,
A . Es t ampe s noi r e s en t a i l l è -douc e
et à l’ eau- for t e,
I) Topographie Helvétique du vieux Mér ian:
prospectus Suitiae capitis pagorum. Francfort
1654. In-folio.
Cet ouvrage renferme un bon nombre de vues des
chef-lieux exécutés avec beaucoup de fidélité, de sorte
que, malgré son ancienneté, il est encore très-précieux.
2) Tableaux pittoresques, topographiques et
politiques de la Suisse. Paris 1777-1780. 4 Vol.
in-fol.
Ce grand ouvrage contient 2 1 6 planches en taille-
douce, lesquelles représentent des vues de toutes les
parties de la Suisse. La gravure en est superbe; maïs
le dessin en est si peu soigné, et offre si peu de v é r i té ,
qu’on ne peut guère le recommander aux amateurs.
C e n’est qu’un petit nombre de ces vues qui se distingue
par son exactitude; il y en a une quantité dont le dessin
est si incorrect et si fautif qu’on a peine à reconnaître
les objets qu’ils doivent représenter.^
3) I. Vue d’Avenche,
2, — dè Morat.
— d’une partie de la chûte d’eau a Dou-
aune, sur le lac de Bienne.
4. S e c o n d e partie de la chute d’eau à Douanne,
par Dunker. 1775.
Ses paysages dessinés d’après nature avec le crayon
rouge et blanc, ont aussi leur mérite. Mais c’est surtout
dans l’ouvrage dont nous allons transcrire le t i t re ,
que l’on voit briller avec éclat le génie original et les
talens distingués de cet excellent artiste. — Costumes
et moeurs de Vesprit françois « la fin du X V III. siècle ,
en 96 planches, gravées en carricature par Dunker ,
h Berne.
4) La chûte du Rhin près de Schaffouse. G m e 1 i n
del. S cha i ch sculps. Bâle 1783*
C’est la meilleure des e s t a m p e s q u i représentent cette
' s cène sublime. ' /