chez eux, et que lorsqu’on leur a fait fair«
quelque marche bien fatigante dans les montagnes
les plus âpres, où les personnes chargées de
bagages ont beaucoup de peine à cheminer, ¡|
est d’usage de leur accorder une petite gratifi.
cation pour leur témoigner qu’on est content
d’eux.
SECTION NEUVIÈ ME.
Eu teins nécessaire pour parcourir toute
la Suisse.
Le plus ou moins de tems que ce voyage
exige dépend uniquement du but que chaque
voyageur së propose ; ainsi l’on né sauroit rien
déterminer de positif.là-dessus. A la rigueut
quatre mois de tems suiffroient à celui qui vou-
droit parcourir à pied ce pays -là, simplement
dans le dessein de voir tout ce que la nature y
offre de plus remarquable, au moins s’il avoit
soin de se faire un plan de route judicieux
Mais sur ce pied-là, il ne faudroit s’arrêter dans
les villes qu’autant qu’il serait absolument né*
cessaire pour jeter un coup d’oeil sur ce qu’elles
offrent de plus intéressant. Du reste il faut bien
considérer qu’il est fort rare que le tems demeure
sec et serein pendant trois semaines consécutives.
Car il est extrêmement variable en Suisse, Mêm®
pendant les mois où il est pour l’ordinaire le plus
Constant, il pleut quelquefois trois ou quatre
fours de suite. En conséquence, il faut à ces
¡quatre mois ajouter encore au moins.quinze jours
■pendant lesquels on peut s’attendre a être arrête
¡par les pluyes et les orages. Car je suis con-
ivaincu qu’il n’y a personne qui puisse se vanter
¡de n’avoir pas eu plus de quinze jours pluvieux
Cendant le cours d’un voyage de quatre mois.
¡D’ailleurs non-seulement la pluye, mais aussi
Ces nuages nombreux qui traînent le long des
¡montagnes, enlèvent au voyageur une bonne
¡partie des jouissances les plus délicieuses qu’il
¡peut se promettre; car ces brouillards épais dé-
¡robent à ses yeuix les hauteurs,, les formes et
■la situation respectives des montagnes; c’est
¡ainsi qu’on traverse une vallée, un pays mon-
¡tueux sans pouvoir s’y reconnoître. Car c’est
¡précisément l’aspect des hauteurs et des rochers
■qui constitue le caractère d’une contrée, en dé-
¡terminant tout ce qu’elle a de grand, d’inté-
Iressant, d’extraordinaire et de remarquable ;
■ c’est toujours sur ces objets-là que se porte
■l'attention du voyageur; c’est eux seuls qui
■ ont le droit d’exciter sa surprise et son ravisse-
iment. Après la pluye, et avant que le tems se
■ soit bien remis en été les nuages descendent
■ toujours fort bas; ce n’est souvent qu’au bout I de huit ou dix jours qu’ils parviennent à s’élever
■ au-dessus des, sommités les plus hautes. Ainsi
■ quand on n’a qu’un seul été à passer en Suisse,
[et qu’on se propose qependant d’y voir le plus
[de choses remarquables que possible, il faut