de retour. On peut par conséquent s’épafgnerl
une dépense assez considérable en ayant soinl
de s’informer souvent dans bes hôtelleries s’ilI
n’est point arrivé de voiture destinée pour les!
endroits où l’on se propose de se rendre.
Je disois plus haut que l’on payoit ci-devant deux!
écus neufs par jour pour deux chevaux ; maisl
ce prix qui étoit assez uniforme partout a aug-|
mente. Car depuis la dernière guerre on n’exigel
guère moins de 6 à' 8 florins par jour pour deuxl
chevaux, ce qui revient à 12 ou 16 florins pourl
chaque journée à cause de celles du retour quel
l’on est obligé de payer. A ce prix il faut ajouter!
ce qu’il est d’usage de donner au cocher pourl
boire, savoir au moins un demi florin par jour.l
Quelquefois les loueurs de chevaux ne deman-l
dent que.3 florins par jour pour chaque cheval ;l
on croit avoir trouvé un homme raisonnable, etl
cependant on finit par être sa dupe. Car il ne
manque pas de faire payer une journée de plus
que de coutume, et la dépense se trouve finalement
tout aussi forte Qu’elle l’aufoit été sur le
pied ordinaire. C*est binsi que quoiqu’il n’y ait
que 24 lieues, ou deux journées de Zurich à
Berne, et que la voiture à vide ou les chevaux
seuls puissent commodément retourner en deux
jours, on sera obligé de payer cinq journées.
Il n’y en a qu’une et demie de Zurich à St Gall,
et cependant le voiturier en compte quatre* Il
faut aussi payer sur le pied de quatre journées |
le voyage de Bâle à Berne, quoiqu’on puisse
commodément aller en un jour et demi de l’une
de ces villes dans l’autre. On voit d’après ces
données qu’il importe de fixer bien exactement
le nombre des journées quand on s’arrange pour
les prix avec les loueurs de chevaux.
Quant aùx chevaux de selle, ou mulets, dont
on fait usage dans les montagnes où les voitures
Le sauroient passer, on ne les paye toujours
que sur le pied d’un écu neuf, et quelquefois
même quelque chose dë moins, quand on les
retient pour plusieurs semaines. Cependant il
n’est pas sans exemple qu’on ne se voie contraint
de payer jusqu’à deux gros écus pour faire à
Icheval trois lieues de chemin, et les muletiers
[poussent quelquefois l’obstination au point de
[laisser plutôt leur bête à l’écurie que de rabattre
[la moindre chose de leurs prétentions extrava-
rgantes. Les étrangers sont aussi assez souvent
exposés à souffrir de la mauvaise foi des bateliers
[qui ne rougissent pas d’exiger les prix les plus
lexorbitans dans de certaines contrées, ainsi que
[de l’avidité des aubergistes dans les pays de
[montagnes, lesquels, pour un méchant repas,
[demandent quelquefois davantage que l’on ne
feroit payer pour un excellent dîner dans le plus
i brillant hôtel. Cependant il faut convenir que ces
exemples sont en général assez peu communs.
Comme il est très-rare que le voyageur qui
j parcourt les montagnes prenne pour s’en retour-
[ ner le même chemin par où il étoit venu, et qu’il
[ puisse rendre en personne les chevaux qu’il
| avoit loués dans sa route, il faut qu’il se fasse
[ suivre par un valet, ou tfn garçon à pied, lequel