ao IV. Section.
on peut trouver quelque gîte passable pouf se
délasser durant la nuit, aprèfr avoir fait quatre,
huit ou dix lieues de chemin pendant le jour.
D’ailleurs la variété et la nouveauté des objets
dont.on est entouré, occupent sans cesse l’attention,
et procurent à l’ame une multitude de
sensations agréables, qui ne contribuent pas médiocrement
à prévenir la lassitude.
SECTI ON QUATRI ÈME .
Heureuse influence des voyages en Suisse
et d’un séjour un peu long dans ce pays
là sur les facilités morales de l’ame.
Rien ne contribue autant à faire de l’hômme
un être pusillanime, bas, vil et misérable que
„ que cette rareté de l’air affecte bien plus fortement
„q u e d’autres. On voit des hommes, d’ailleurs très-
r i g o u r e u x , saisis constamment.à une certaine haut
e u r par des nausées, des vomissemens, et même
„ d e s défaillances, suivies d’un sommeil presque lé-
„ thargique. E t tous ces accidens cessent, malgré
„ la continuation de la fatigue, dès qu’en descendant
„ ils ont regagné un air plus doux.” (Saussure, Voy.
dans les Alp e s ; T . II. §. 5 5 9 , et T . V I I . p. 3 3 4 et
§. 2 0 2 1 . ) J ’ai cru faire plaisir au lecteur en trans-
crivant ici ces passagesr-très-propres à faire connoître
les effets funestes d’un air extrêmement raréfié. On
trouvera dans l’ouvrage cité d’autres détails également
intéressans, ainsi que les idées de l’illustre naturaliste
Genevois sur les causes de ces faits. N. du Trad
l’habitude qu’il contracte si aisément de ne
[pouvoir supporter la solitude et se suffire a soi-
même, de sorte qu’ il ne se trouve dans ’ son
[ élément qu’au milieu du tumulte et de l’activité
désoeuvrée du vulgaire. Son existence n’a
pour-lors plus d’autre but que celui de satisfaire
les instincts les plus ignobles ; une vaine tnagni-
Kiéeîiëè uniquement propre à frapper les sens,
¡telle est à ses yeux la seule mesure de tout ce
¡qu’il y a de grand et de relevé. Les préjugés ,
I et les opinions ridicules du commun des hommes
¡ remplissent son esprit, en memejtems qu une
¡ vanité puérile et souvent cruelle absorbe tous
l ie s sentimens de son coeur. Esclave de sa
passion méprisable, tantôt on le voit ramper
dans la poussière aux pieds de ses viles idoles,
et tantôt son insolente, vanité insulte sans mena-
i gement à tout ce qui s’oppose à sa marche, et
| écrase tout ce qu’il croit aü-dessous de lui.
Il est vrai que par-tout l’homme de bien qui
: soupire sous le poids de ces maux, de ces iniquités
et de ces vices, trouve pour calmer.les
ennuis de son coeur la main consolatrice de la/
nature. Mais c’est dans la contemplation de ses
scènes les plus sublimes que l’ame du juste se
détache de tout sentiment impur, de tout désir
coupable ; c’est là qu’il rencontre les préservatifs
les plus sûrs contre le danger d’être entraîne par
le tourbillon, et d’y succomber en laissant effacer
dans son coeur l’image sacrée de la vertu»
; Et c’est au milieu des Alpes qu’entouree de
toute sa puissance, et de tout l’appareil de - son